ET SI LES DEPUTES SE RAPPROCHAIENT DU PEUPLE?

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 24/02/2008

Les députés sont souvent appelés représentants ou élus du peuple. Le lien qui unit les députés au peuple est souvent les élections. Après les élections, il est difficile de retrouver son élu. La démocratie est le pouvoir du peuple. Elle se révèle souvent dans plusieurs pays africains plutôt synonyme d'oubli de ceux qui les ont mis au pouvoir. Les députés burundais sont plus à Bujumbura que dans leurs provinces pour vivre ou se rendre compte des problèmes du peuple. Certains restent juste dans les villes de province sans aller voir les citoyens de la campagne. Il est grand temps de repenser cette représentation.

Au Burundi, les députés représentent leurs provinces sans aucune attache particulière. A titre d'exemple, les 11 députés de la province de Gitega représentent toutes les communes réunies. Le citoyen de Giheta ou Makebuko ne sait pas à quel député confier ses problèmes. De plus, ces députés n'ont pas de permanence locale.

Pour bien représenter le peuple, le Burundi devrait changer son découpage électoral. Chaque député aurait sa circonscription et aurait aussi une permanence locale à occuper en dehors de la session parlementaire et au moins une journée les deux semaines même pendant la session. Les citoyens devraient élire un seul député et non deux ou trois. Ainsi, deux ou trois communes, en fonction de sa démographie auraient leur député qui répondrait de ses réalisations et du règlement des problèmes que la population lui a soumis. Il s'engagerait à recevoir tout citoyen qui le désire sans exclure ceux des autres partis politiques.

Il est déplorable que des citoyens subissent la violence de la police, l'injustice de l'administration sans pouvoir se plaindre à leurs députés. Un député élu dans une circonscription ferait attention à ses citoyens d'autant plus qu'il saurait que s'il ne les écoute pas, la sanction serait garantie. Le député serait aussi très combatif au Parlement pour faire valoir les intérêt de sa circonscription. Les élections seraient très intéressantes et la démocratie en gagnerait. Les députés de complaisance n'auraient plus de chance d'être reconduits du seul fait qu'ils sont membres de tel ou tel autre parti politique.

Aujourd'hui, les députés ne se sentent pas directement concernés par des problèmes de leurs provinces d'autant plus qu'ils se disent qu'ils sont à 11 ou 8 ou 5 pour représenter la province. Les querelles politiciennes de Bujumbura enferment les députés dans la ville de Bujumbura et les députés deviennent surtout des représentants soit du pouvoir, soit des partis politiques. Le perdant reste toujours le citoyen. Or, c'est ce citoyen qui est le détenteur légal du pouvoir qui le délègue par le biais de la démocratie.