RADJABU SORT SA DERNIERE CARTE

 Burundi news, le 21 janvier 2007

Par Gratien Rukindikiza

La conférence de presse de Manassé Nzobonimpa, secrétaire général du mouvement et qui est à la tête de ceux qui veulent évincer Radjabu, n’a pas convaincu. Dire que les deux hommes s’entendent ne faisait que donner du tonus à Radjabu. Il a saisi la balle au bond pour « accorder son pardon » aux militants qui ont signé la pétition pour un congrès extraordinaire destiné à sa destitution. Son passage à la télévision burundaise a créé un doute. C'est une bataille de communication qui est lancée avant d'autres.

Cependant, la bataille de destitution de Radjabu passe dans sa phase décisive avec la prochaine annonce de la date du congrès extraordinaire. Le processus suit son cours et les militants affirment désormais publiquement leur volonté de faire partir  Radjabu.

La dernière carte de Radjabu est de faire peur aux militants pour leur faire changer d’avis. Malheureusement, ses émissaires en provinces ont rebroussé chemin face à l’hostilité qu’ils ont trouvée chez les militants.

La RTNB dirigée par les proches de Radjabu et certains sites manipulés par lui ne pourront pas changer la donne. Le départ de Radjabu est un acquis du peuple burundais. Cet acquis est aussi le fruit d’une concertation de plusieurs forces vives du pays. L’armée burundaise a eu aussi sa part pour sécuriser et rassurer dans la grande discrétion. C’est un signe d’une grande cohésion de l’armée.

Radjabu avait concentré sur lui la haine des millions des Burundais, militants du CNDD-FDD, militants des autres partis, militaires, policiers etc… Il était devenu le mal burundais de l’année 2006.

Les dernières nouvelles qui nous parviennent nous signalent qu’une commission a été désignée par ceux qui veulent destituer Radjabu. La date sera fixée demain ou après demain. Ceux qui pensent toujours aux chances de Radjabu pour rester à sa place, cette dernière nouvelle ne les rassure pas. Un comité chargé d'organiser un congrès pour destituer Radjabu vient d'être désigné. Il est dirigé par Léonidas Hatungimana, un député. Ce congrès extraordinaire répond à la pétition et sera organisé le plus tôt possible pour répondre à l'attente des militants et du peuple.

Selon certaines informations confidentielles, l'arsenal détenu par Radjabu sera réduit et il devra se conformer à une garde comme celle des autres.