LES DESSOUS DE LA SOI DISANTE DECISION DE LA COUR SUPREME

 Burundi news, le 02 septembre 2006

Par Gratien Rukindikiza

Dans l’histoire du Burundi, jamais les actes des dirigeants actuels ne s’étaient passés. Le français n’a pas prévu des mots pour caractériser le comportement indigne du pouvoir de Radjabu et Nkurunziza. La communauté internationale et les Burundais n’en reviennent pas comment ils  sont arrivés à ce niveau. Les Burundais commencent à regretter leurs votes. Ils ont voulu le changement, ils en ont eu avec tous les inconvénients. Le changement a été pire que ce qui existait. Comme on le dit, on connaît celui ou celle qu’on quitte et on ignore de beaucoup de celui ou celle qui arrive.

Les Burundais et la communauté internationale attendaient impatiemment la décision de la cour suprême pour savoir si les 7 accusés étaient innocentés ou restaient en prison. La logique aurait conduit la cour suprême à les libérer faute de preuve.

Le pouvoir a été pris de panique. Rien n’était sûr quant à cette décision. Il fallait éviter une vraie humiliation. Le « guide suprême » Radjabu, qui est responsable de ce montage de faux putsch a sommé le ministre de la justice d’annoncer la décision de la cour suprême au moment où la dite cour était en délibération.

Le public et certains journalistes attendaient dans le palais de la justice l’annonce de la décision et les 3 magistrats étaient dans une salle en délibération. D’autres journalistes étaient appelés au ministère de la justice pour un communiqué.

Au ministère de la justice, un porte parole de ce ministère a sorti un papier rempli de ratures et a annoncé la « décision » de les maintenir en prison. Il était 18 hrs. Or, la cour suprême avait prévu l’annonce de la décision à 20 hrs. D’après une communication téléphonique entre un magistrat et une autre personne, la cour a été surprise par cette décision car elle ne s’était pas encore prononcée. La délibération ne valait pas la peine d’être poursuivie. Le mal était fait. La cour suprême a préféré être plutôt minime.

La justice devra comprendre que la séparation des pouvoirs est un terme difficile à comprendre et il reste encore un chemin à faire.

En définitive, les 7 présumés innocents n’ont pas été maintenus en prison par la cour suprême, donc la justice mais par le « guide suprême ». Si aujourd’hui, on viole la loi comme on veut, demain, les autres la violeront contre les premiers et le peuple ne fera qu’acclamer. Espérons qu’on n’en arrivera pas jusque là.

Le CNDD-FDD a des cadres compétents, honnêtes. Débarrassés de la peur de Radjabu, ils pourront rendre le pouvoir au peuple et favoriser le retour de la démocratie.

Le peuple Burundais et d’ailleurs la communauté internationale réclament la fin de la main mise de Radjabu et sa bande. Dans un premier temps, le parti CNDD-FDD est responsable de ce qui se passe. Il lui appartient de balayer d’abord dans sa maison et après devant sa maison. Demain, il sera probablement tard et les cadres de ce parti le regretteront. Il y a une crise grave dans le pays. Le pays sombre dans le chaos. Ce n’est pas parce qu’on a été élu qu’on peut faire tout ce qu’on veut. Il faut se rappeler que Hitler avait été élu et le monde a vu ce qu’il a fait.