Burundi news, le 17/02/2012

Un lecteur nous propose un article. En raison d'homonyme avec une personne travaillant dans la société, nous avons préféré ne pas mettre le nom de l'auteur de l'article. Les lecteurs nous en excuseront et nos excuses à la personne qui porte le même nom que celui publié.

FAUT-IL CONTINUER D’APPUYER UN POUVOIR CORROMPU JUSQU’A LA MOELLE DES OS?

 

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A la DGHER, propriété privée à responsabilité limitée, dont Monsieur Zéphyrin BARUTWANAYO est le gérant principal, l’attribution des marchés ne suit aucune réglementation en vigueur au Burundi, et des fois se concrétise au détriment des recommandations de l’autorité de régulation des marchés publics (ARMP) qui pourtant est censée jouer un rôle de choix dans la stricte application du code des marchés publics  en vigueur. Incroyable, mais vrai! Qui voudra s’en rendre compte ne peut que visiter les entreprises malaisées après avoir soumis leurs offres et nourri l’espoir de décrocher dans la transparence l’un ou l’autre marché. Si vous êtes de l’Inspection Générale des Finances, veuillez passer pour un audit sur un des marchés attribués directement par l’homme de Mabayi et vous constaterez que le ridicule ne tue pas. D’abord, il excelle dans la consommation de carburant avec sa jeep prado (vieille de plus ou moins deux ans) avec moins de 5km/litre. Cet homme court de taille mais géant de mafia financière mérite un grand remerciement mais malheureusement le pouvoir actuel se base sur ce genre de calibre pour régner en maître absolu.

Pour revenir à nos moutons, le marché qui fait couler beaucoup d’encre dans cette institution est celui de la fourniture du matériel électrique destiné à l’alimentation en électricité de trois stations de pompage  d’eau potable de Bugabira, Rusumo-Camazi et Mpinga-Kayove, DAO N° DNCMP/321/F/2011.  Une commission composée du clic Barutwanayo Zéphyrin pour la plupart, fut mise en place et opta de suivre à la lettre les instructions du Maître à penser dans cette salle besogne d’octroi des marchés moyennant un monnayage comme la pratique est en vogue depuis que le Burundi à basculer vers l’oligarchie CNDD-FDD en 2005. Ce marché concerne plus de quatre milliards de francs burundais. Ainsi, la magouille conduisit à l’attribution des lots 1 et 2 dudit marché à la société ELECTREAU préalablement désigné pour gagner cette compétition, pour un montant de 4.025.293.331 Fbu. Soit 3.220.294.839 Fbu pour le lot 1 et 804.998.492 Fbu pour le lot 2. Le lot 3 pour lequel la même entreprise avait proposé d’exécuter pour 646.171.850 Fbu a été attribué au soumissionnaire de second rang (GEM FORGINGS) pour un montant de 550.635,05 USD, soit environ 743.357.318 Fbu au taux de change de 1350Fbu/1USD. Ce qui revient à attribuer un marché à des entreprises plus chères pour des raisons de commissions. Pourtant les marchés publics exigent de passer le marché au moins disant s’il remplit les conditions. Les raisons évoquées pour ce lot 3 sont les clauses du DAO évitant de passer trois lots à un seul soumissionnaire. Cette attribution farouche des deux premiers lots marqua l’ouverture des réclamations par les sociétés lésées dont TEC International, qui saisit l’ARMP pour arbitrage en date du 2/11/2011, saisine qui valida les raisons évoquées  (le 22/11/2011) pour  réfuter cette attribution tendancieuse (éjection des soumissionnaires satisfaisant les conditions du DAO pour recruter ceux pré-désignés à gagner le marché, flagrantes irrégularités dans l’attribution, attribution faite sans tenir compte de la règle des marchés publics qui consiste à offrir le marché au soumissionnaire moins disant mais qui remplit les conditions du DAO,etc). Ainsi l’ARMP recommanda la ré-analyse des offres par décision n° ARMP/DG/676/LM/2011 du 22/11/2011.

Pourtant, Mr Zéphyrin continua de narguer l’ARMP évoquant des motifs fallacieux pour justifier l’éjection de TEC International dans sa correspondance du 21/11/2011.  Heureusement que la vigilance de l’ARMP ne put lui répondre favorablement car détenant les arguments forts de cette attribution illégale des milliards de francs burundais reçus à la sueur des milliers de burundais.

Une réanalyse des offres fut faite par la même commission en date du 16/12/2011 et cette fois-ci une autre ruse fut inventée pour éjecter TEC International et K.S.P.L: la caution de soumission présentée en original au paravent et reconnue par la commission a disparu dans la nature et remplacée (théoriquement pour TEC) par une copie qui n’est même pas trouvable dans les originaux! Une subtilité témoignant d’une médiocrité d’opinion? Tout est permis dans cette famille DGHER, pourvu que les poches soient bien remplies pour se faire construire une villa à Cibitoke, un hôtel à 15 chambres à Cibitoke, acheter une parcelle à CARAMA et une autre à Gasekebuye; cela endéans un espace d’une année pour un patron dont le salaire mensuel n’atteint pas 500 mille francs (autour de 250.000Fbu tout au plus par mois!). Les sociétés qui sont encore une fois éliminées pour laisser place au gagnant préalablement désigné sont KSPL, ALPHA, Joh ACHELIS et TEC International. Et cette élimination est faite dans la conformité administrative.

Ainsi, ELECTREAU passe encore une fois le cap et est attributaire du marché revu même à la hausse car le lot 2 offert pour 804.998.492 BIF passe maintenant à 1.048.953.069 BIF. Il faut que l’enveloppe du chef soit suffisamment grande pour jouir des efforts d’un bon chef d’institution familiale telle que la DGHER. C’est vraiment au-delà de la raison. Mais c’est compréhensible car le Ministre Karenga Ramadhan avait confirmé que le Falcon 50 pouvait être donné en cadeau à qui on veut car on a gagné les élections! Le Burundi est dirigé par une médiocrité sans nom.

Alors faut-il continuer à le financer pour enrichir les poches des patrons de cette mafia? La communauté internationale devrait continuer à serrer l’étau pour remédier à ce carnage. Et l’OLUCOME devrait continuer son action louable de traquer les détourneurs des deniers publics pour que le Burundi change et retrouve son nom dans le concert des nations.

Depuis le début du mois de Février 2012, la DGHER est scindée en deux entités à savoir : l’AHER et l’ABER avec deux directeurs généraux dont l’homme fort de Mabayi pour l’AHER ( Agence pour l’Hydraulique Rurale) en guise de remerciement pour les services rendus.

Affaire à suivre