LA DIRECTION GENERALE DE LA POLICE AU DELA DE TOUT SOUPCON DE CAMBRIOLAGE

 

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 20/06/2009

Il est difficile de faire confiance en une personne qui n' a pas confiance en lui. Peut-on confier des biens à un homme qui se fait cambrioler souvent? Il y a des situations insolites qui dépassent l'entendement. La police nationale burundaise est dans un état léthargique. Existe-t-elle réellement?

La police nationale du Burundi est l'objet de plusieurs vols, détournements et emplois fictifs. Depuis la direction de la police de Ndayishimiye, plusieurs vols fantaisistes ont été commis  à la direction générale de la police nationale. Si la direction générale de la police est cambriolée cinq  fois en moins de deux ans, qui peut avoir confiance dans la sécurité de cette police.

Qui vole qui?

La direction générale de la police est gardée par des policiers armés et personne ne peut y pénétrer de jour ou de nuit sans autorisation des responsables. Cela n'a pas empêché que des  vols soient commis dans les bureaux de cette police. Aucune enquête n'a jamais abouti.

* 12 millions de francs bu ont été "volés" des bureaux de la comptabilité dans la caisse;

* 700 000 frs bu "disparus" chez le chef du bureau administratif et financier de la police;

* Des médicaments "volés" du bureau du directeur général de la police pour une valeur déclarée de 5 millions de francs bu;

* 23 millions de frs bu"volés" chez le directeur adjoint des affaires sociales de la police;

* "Vol" d'un montant classé secret du bureau de renseignement de la police nationale.

Pour tous ces vols, les dossiers ont été confiés aux OPJ bien choisis car le point commun de ces vols insolites est que le directeur général de la police couvre ceux qui se font "volés" de cette façon. Il est impensable que le bureau du directeur général de la police soit cambriolé alors que d'autres bureaux avaient déjà été cambriolés. Pourquoi le directeur général n'a-t-il jamais pensé à la sécurité de son bureau?  Le directeur général de la police n'est pas un pharmacien de la police, comment peut-il garder des médicaments de 5 millions dans son bureau? Comment peut-il déclarer à la police qu'il a été volé des médicaments alors que personne n'a jamais vu des médicaments dans le bureau du directeur général de la police nationale?

Il est étonnant que des vols se commettent sans qu'il y ait un coupable dans une prison.

La réalité de ces vols se trouve ailleurs. Il ne s'agit pas en réalité de vols mais des détournements déguisés dont le directeur général de la police nationale est impliqué. Face à ces détournements, le directeur général de la police cherche des boucs émissaires afin de sauver son poste.

Certains journaux ont écrit sur des emplois fictifs de la police et ont parlé d'un officier suspendu pour ce motif d'emplois fictifs. Or, la suspension est en réalité une couverture pour cacher ces détournements. Aucune accusation n'est faite contre cet officier. Cela n'empêche pas au directeur général de la police de donner des motifs de cette suspension à un journal de Bujumbura pour une publication d'un article moyennant un paiement.

Les emplois fictifs ont existé à la police et ils existent toujours. Plusieurs responsables de la police et des politiciens en ont bénéficié. Depuis 2005, des salaires des policiers en activité ont été détournés en les faisant passer par une société de microcrédit appartenant à un général ancien FDD. D'autres policiers recevaient un salaire inférieur à 50% du vrai salaire.

La police nationale a besoin d'une vraie réforme et d'un changement des dirigeants. Qui peut demander aux policiers de ne pas voler la population alors qu'elle même est victime des vols et détournements commis par ses chefs?