
Burundi news, le
15/03/2015







A L'ETRANGER
ASSEMBLEE GENERALE : DISCOURS DU
COORDINATEUR, PANCRACE CIMPAYE.
( Auberge de Jeunesse Jack Brel,
Rue de la sablonnière 30, 1000Bruxelles, 14 Mars 2015).
Monsieur le Président du CNDD,
Honorable Léonard Nyangoma,
Messieurs les présidents des partis
politiques de l’ADC-IKIBIRI à l’étranger,
Monsieur le Représentant de l’IPDD en
Belgique,
Camarades membres et sympathisants de
l’ADC-IKIBIRI,
Chers amis du Burundi épris d’un ordre
nouveau au pays,
Mesdames et Messieurs,
En ce jour du 14 Mars 2015, à plus ou
moins 70 jours du début des élections générales de cette année, la coordination
de l’ADC-IKIBIRI à l’étranger a jugé opportun de rassembler les membres de la
coalition ainsi que les sympathisants de notre rassemblement, sans oublier les
amis du Burundi. Notre dénominateur commun, à nous tous, c’est la soif d’avoir
un ordre politique, social et économique nouveau dans notre chère patrie.
Pour rappel, l’ADC-IKIBIRI est constitué
par des partis politiques qui, après avoir analysé notre société, avons constaté
qu’un mauvais leadership ainsi qu’une mauvaise gouvernance politique et
économique conduisent le Burundi à son effondrement. Pour arrêter cette descente
aux enfers et redresser la situation, des partis politiques ont décidé de former
une Coalition Politique appelée Alliance des Démocrates pour le Changement au
Burundi, ADC-IKIBIRI en sigle. Cette coalition est fondée sur une vision, des
valeurs et des missions communes librement acceptées. La coalition ADC-IKIBIRI
reste ouverte à toutes les organisations politiques et sociales burundaises qui
adhèrent à ses valeurs.
(Présentation du podium)
C’est un honneur et un immense plaisir
pour nous de nous retrouver devant vous afin de vous brosser dans un premier
temps « Les grands défis qui hantent le processus électoral qui avance à
grands pas ». Dans un deuxième temps, nous aborderons « Le plan d’action
ou les stratégies de l’ADC-IKIBIRI pour faire face à ces défis ».
Dans un troisième temps, nous allons esquisser quelques scénarii et
tenterons ensemble de trouver le scénario le meilleur pour le Burundi. Dans un
dernier temps, le moment fort sera consacré aux échanges avec vous.
Chers compatriotes,
Chers amis du Burundi,
Mesdames et Messieurs,
Quels sont les défis qui hantent les
élections ?
- Dans la
lettre que les Présidents de l’ADC-IKIBIRI et du RANAC viennent d’adresser
au Secrétaire Général des Nations unies et à tous les membres du Conseil de
Sécurité, ils lancent un cri d’alarme contre une préparation des élections
qui mène vers une guerre civile. A ce propos le troisième mandat du
président sortant, le fichier électoral, la composition de la CENI,
l’exclusion des principaux acteurs de l’opposition, le manque d’un front
commun de l’opposition, la milice armée Imbonerakure sont autant d’embûches
qui se dressent sur le passage du processus électoral et qui peuvent
conduire le Burundi vers une catastrophe.
A.
Du troisième mandat du
Président Nkurunziza.
- L’ADC-IKIBIRI
ne le dira jamais assez, le troisième mandat du président sortant Pierre
Nkurunziza est contraire à l’esprit et à la lettre de l’Accord d’Arusha pour
la Paix et la Réconciliation au Burundi (article 7 alinéa 3). En outre il
viole le prescrit de la constitution ( articles 96 et 302). Ces textes
fondamentaux disposent que seuls deux mandats présidentiels sont autorisés.
De ce fait ce troisième mandat est illégal et sera une provocation que le
peuple burundais et la communauté internationale ont de plus en plus du mal
à digérer.
- A ce propos
rappelons que les partis politiques de l’opposition, l’ADC-IKIBIRI et le
RANAC, la société civile, la conférence des évêques de l’Eglise catholique,
l’Union Européenne, les USA et une partie du CNDD-FDD, sont tous opposés à
ce troisième mandat du Président Nkurunziza. Dans cette perspective la
grande majorité de burundais sont prêts à descendre dans la rue pour bloquer
ce mandat de trop du président Pierre Nkurunziza.
- Cependant
malgré cette farouche opposition de la majorité de burundais et de la
communauté internationale, le président du parti présidentiel, vient
d’annoncer sur la voix des ondes de la radio BBC, ce mercredi 11 mars 2015,
que leurs militants n’iront pas aux urnes si Nkurunziza n’est pas présenté
comme candidat. Quelques jours avant, le 7 mars 2015, le Lieutenant Général
Adolphe Nshimirimana, devant un parterre de jeunes démobilisés avait déclaré
sans ambages que le chef de l’exécutif sortant doit empiler pour un
troisième mandat. Dans son argumentaire il a précisé qu’ils se battront pour
sa candidature jusqu’au sacrifice suprême. Dans le même ordre d’idée, le
Chef d’Etat-Major Général de l’Armée, le Général-Major Prime Niyongabo,
avait, dans une réunion clandestine des 21 et 23 février 2015, avec certains
commandants de régions militaires, certains commandants d’unités et certains
chefs d’Etat-major de régions, demandé à l’armée de tirer sur les
manifestants qui descendront dans la rue pour s’opposer au troisième mandat
du commandant suprême.
Au demeurant Nkurunziza et sa galaxie
planifient de verser le sang des burundais si son troisième mandat ne passe
pas !
B.
Du fichier électoral.
- Le cœur de
toute élection se trouve dans la confection du fichier électoral. Or le
fichier électoral constitué par une CENI inféodée au pouvoir en place a été
entaché d’énormes irrégularités. Ainsi, en violation flagrante de la loi
burundaise, une campagne de distribution des cartes d’identités par les
structures du parti présidentiel et les écoles publiques dirigées par des
militants zélés du même parti a été menée au grand jour. L’objet de cette
fraude étant de gonfler les effectifs des électeurs.
- Ainsi des
mineurs et des étrangers ont été enregistrés au fichier électoral par cette
structure du parti présidentiel. Au Rwanda voisin, 20 Rwandais ont été
arrêtés en possession de ces cartes d’identité nationale du Burundi.
- En outre
dans cette opération de truquer le fichier électoral, des militants du même
parti présidentiel ont bénéficié de plusieurs cartes d’identité, ce qui les
permettra de voter à plusieurs reprises.
C.
De la
commission électorale inféodée au pouvoir du Président NKurunziza.
- Les faits
et gestes qui sont posés par la CENI actuelle démontrent à suffisance
qu’elle roule pour le seul camp présidentiel. A ce titre le président de
cette commission a osé sur les ondes d’une radio locale déclarer qu’ « il
travaille pour le Président Nkurunziza qui l’a nommé. Et quand Léonce
Ngendakumana, de l’ADC-IKIBIRI, sera Président de la République, qu’il
travaillera pour lui ». Cette déclaration empreinte d’arrogance est très
éloquente et se passe de commentaires.
- C’est cette
même déclaration qui sera confirmée par le Chef d’Etat-Major Général de
l’armée le 21 février 2015 dans ses réunions clandestines. A ce propos il
devait confier aux militaires qu’il avait réunis que « Le président sortant
doit remporter les élections ; qu’il a la complicité de la CENI dans cette
victoire ».
D.
De l’exclusion des figures
de proue de l’opposition.
- Ce Mardi 10
Mars 2015, le Ministre de l’intérieur a lancé un appel solennel aux acteurs
politiques qui sont à l’exil de rentrer pour participer aux élections. Mais
le lendemain, probablement après avoir reçu des coups de fouets, le même
ministre devait rectifier la teneur de son message en moins de 24heures.
Ainsi ce messager du président Nkurunziza nous demande de rentrer pour qu’il
nous mette en prison ! Ce message est clair, les hommes politiques
contraints à l’exil pour des mobiles politiques n’ont pas le droit de
rentrer au pays, encore moins de participer aux élections.
- Avec cette
nouvelle annonce du Ministre Edouard Nduwimana, Alexis Sinduhije, président
du MSD, Léonard Nyangoma président du CNDD-FDD, Manassé Nzobonimpa,
Secrétaire Général du CNDD-FDD ainsi que les autres acteurs politiques qui
sommes à l’exil, nous ne participerons aux élections qu’en 2020 ou en 2025 !
Est-ce possible ? Est-ce possible ? Des élections, sans ces leaders
sont-elles possibles ? Sont-elles envisageables ?
- A côté de
ces leaders qui sont contraints à l’exil, des figures de proue de
l’opposition comme Léonce Ngendakumana, Rwasa Agathon et Bamvuginyumvira
Frédéric ont des poursuites judiciaires montées de toute pièce pour les
empêcher de participer aux élections. Des élections sans ces leaders
sont-elles possibles ? Sont-elles envisageables ?
- A ce lot
d’hommes politiques ligotés par des poursuites judiciaires, il faut ajouter
le président légitime du CNDD-FDD, El hadj Hussein Radjabu qui vient de
s’évader de la prison centrale de Mpimba, qui n’a donc pas de casier
judiciaire vierge. Ces élections seront-elles possibles sans sa
participation ? Est-ce possible ? Est-ce envisageable ?
- Dans ce
registre d’exclusion le pouvoir en place à Bujumbura procède par des
emprisonnements arbitraires des militants de l’opposition, le cas pathétique
étant celui de ces militants du MSD qui viennent de passer plus d’une année
derrière les barreaux. Dans ces arrestations arbitraires citons aussi celles
des membres de la société civile comme Pierre Claver Mbonimpa, des
journalistes comme Bob Rugurika. Ces deux figures emblématiques de
l’injustice du pouvoir de Bujumbura sont toujours en liberté conditionnelle.
Chers compatriotes,
Chers amis du Burundi,
Mesdames et Messieurs,
E.
Du manque d’un front commun
de l’opposition.
- Un autre
drame qui mine les élections de cette année, c’est cette maladie
contagieuse de l’opposition africaine où tout le monde veut être président
de la république ! Sans être contre les ambitions légitimes des uns et des
autres, l’opposition burundaise n’a pas le droit de se payer le luxe des
rivalités futiles qui tournent autour du candidat à l’élection
présidentielle. Le peuple burundais qui a accouru en masse le 18 février
2015 pour saluer la libération de Bob Rugurika, le peuple burundais qui a
répondu massivement à l’appel à la grève des syndicats ce 5 mars 2015, a
soif du changement ! La seule préoccupation de ce peuple meurtri par une
décennie de malheurs, c’est le départ de la dictature du Président
Nkurunziza.
- La guerre
pour le fauteuil présidentiel de la part des leaders de l’opposition serait
une trahison qui risque d’être mal interprétée. De ce fait un tel combat ne
serait pas éloigné du combat que nous livre le président Nkurunziza qui veut
s’accrocher à ce poste à vie. Dès lors la question que les burundais se
poseraient serait de savoir si les candidats de l’opposition se battent pour
servir le peuple ou se servir. Si c’est pour se servir, le Président
Nkurunziza le fait très bien. Gardons le statu quo ! Si c’est pour servir le
peuple burundais, pourquoi se battre pour cette seule position ? On peut
servir le peuple à l’Assemblée nationale, on peut servir le peuple au Sénat,
on peut servir le peuple au Gouvernement, on peut servir le peuple à l’East
African community, on peut servir le peuple en tant qu’Ombusman.Mieux : on
sert le peuple quand on est à la tête de la commune ou de la province.
- Au
demeurant cette image des leaders de l’opposition qui se bousculent pour le
seul poste de président de la république est une menace et un luxe qui
n’est pas à la portée de la bourse du peuple burundais. Un tel combat
égoïste compromettrait un front commun de l’opposition et le combat contre
tous les défis susmentionnés y compris celui contre les exactions de la
milice armée Imbonerakure, serait perdu d’avance. Honorable président
Léonard Nyangoma soyez notre ambassadeur, soyez notre porte-parole auprès de
vos pairs.
Chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs,
De tout ce qui précède, le constant est
que le pays est en danger ! Le pays est au bord de l’implosion ! Que faut-il
faire?
F.
Un front commun de
l’ADC-IKIBIRI.
- Pour
conduire à bon port ce changement réclamé à cor et à cri par la grande
majorité de burundais, les partis de l’ADC-IKIBIRI ont décidé d’aller aux
élections ensemble avec des listes communes aux communales, aux législatives
et aux élections sénatoriales. De la même manière un seul candidat sera
présenté à l’élection présidentielle après des élections primaires internes
à la coalition.
-
L’ADC-IKIBIRI vient de présenter au peuple burundais le contenu de la
Plateforme commune de Gouvernance du Burundi qui repose sur huit piliers :
Ø
La sécurité et la cohésion
sociale ;
Ø
La gouvernance et l’Etat de
droit,
Ø
La relance de l’économie,
l’éradication de la faim et de la pauvreté ;
Ø
Le développement et la
rentabilisation des ressources humaines ;
Ø
La préservation du
patrimoine foncier et l’occupation du territoire ;
Ø
La maîtrise de la croissance
démographique ;
Ø
Le renforcement du
partenariat avec les autres acteurs au développement ;
Ø
L’intégration Régionale.
- Fidèle à
son idéal de vaste rassemblement, l’ADC-IKIBIRI est en pourparlers avec la
coalition RANAC dans le but d’unir nos forces contre le pouvoir en place à
Bujumbura.
Chers compatriotes,
Chers amis du Burundi,
Mesdames et Messieurs,
- Au-delà de
cet esprit de rassemblement, l’ADC-IKIBIRI réitère sa requête d’un dialogue
avec la majorité présidentielle afin de vider toutes les questions
susmentionnées. Les propositions de la coalition sont les
suivantes :
Ø
L’abandon solennel, et dans
les meilleurs délais, du troisième mandat par le Président Pierre Nkurunziza.
Ø
La mise en place d’une
nouvelle Commission électorale consensuelle. La mise en place d’une commission
paritaire au niveau des démembrements de la CENI.
Ø
La mise en place des membres
paritaires au niveau des bureaux de vote.
Ø
Une présence de l’opposition
dans la salle d’informatique de la CENI.
Ø
La révision du fichier
électoral tel que convenu par tous les acteurs politiques.
Ø
La libération des
prisonniers politiques, le retour des exilés politiques ainsi que l’abandon des
charges contre tous les leaders de l’opposition.
Ø
Le démantèlement de la
milice armée Imbonerakure.
Ø
Les libertés politiques, la
liberté de la presse, de réunion et d’association doivent être garanties.
Chers
compatriotes,
Chers amis du Burundi,
Mesdames et Messieurs,
- Face à
ces exigences de l’ADC-IKIBIRI, quelle sera la réponse du président
Nkurunziza ? Quels sont les scénarii possibles qui attendent le Burundi ?
Ø
Le scénario
salutaire1: Le président Nkurunziza accepte les propositions susmentionnées.
Des élections paisibles, inclusives et démocratiques ont lieu. ( PEU
PROBABLE)
Ø
Le scénario
catastrophe1 : Nkurunziza refuse les propositions et un coup d’Etat de
l’Armée le dépose. (A EVITER ET A COMBATTRE)
Ø
Le scénario
catastrophe2 : Nkurunziza refuse les propositions de l’ADC-IKIBIRI ; il
simule un coup d’Etat et place un homme à lui. ( A COMBATTRE)
Ø
Le scénario salutaire2 :
Nkurunziza refuse les propositions de l’ADC-IKIBIRI ; le peuple burundais
dans toutes ses composantes descend dans la rue et jette Nkurunziza dehors. UN
GOUVERNEMENT DE TRANSITION DE COURTE DUREE ORGANISE LES ELECTIONS.
(PREVISIBLE)
- Pour mener
à bien ce quatrième scénario, vous êtes tous conviés à mettre la main à la
pâte. Ce quatrième scénario demandera des moyens humains et matériels. Face
à un si grand tournant de l’histoire de notre pays, personne, personne n’a
le droit de se dérober. Nous devons tous contribuer à l’écriture d’une
nouvelle page de l’histoire du Burundi. Ce n’est pas un devoir, c’est un
honneur au quel vous êtes tous conviés !
- Ainsi nous
devons mettre en place rapidement ce vaste mouvement dans tous les pays du
monde : en Amérique, en Europe, en Australie, en Afrique, en Chine, etc. Des
structures de coordination de cette action patriotique seront mises en place
sans délais. La mission est de sensibiliser ton prochain, ta famille élargie
pour un ordre nouveau au Burundi. Bien entendu nous devons collecter le
maximum de moyens possible car ce scénario est très exigeant.
- Ici en
Belgique nous descendrons jusque dans les provinces pour atteindre le
maximum de personnes possible.
Chers compatriotes,
Chers amis du Burundi,
Mesdames et Messieurs,
- Cette
campagne nous appelle tous à nous regarder chaque matin dans la glace et de
nous poser cette question : « Qu’est ce que je suis en train de faire
pour écrire une nouvelle page du Burundi ? ». Répondez
chaque matin à cette interrogation, vous aurez contribué à la construction
d’un Burundi digne, un Burundi prospère pour tous !
Je vous remercie infiniment
Que Dieu vous bénisse !
Que Dieu bénisse le Burundi !
Vive la grandeur du Burundi !
