ET SI LE DOSSIER DE SINDUHIJE ETAIT VIDE?

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 06/11/2008

Le président du MSD Alexis Sinduhije est au cachot à la police  depuis le 03 novembre 2008 pour des motifs trop légers. La police a obéi aux injonctions du pouvoir pour inculper Alexis Sinduhije. Il était dans le collimateur du pouvoir, surtout du général Adolphe Nshimirimana, patron de la Documentation Nationale. Il avait essayé de monter des dossiers sans preuves concernant la rébellion de Nkunda. Selon ce général, des Burundais envoyés par Alexis Sinduhije  seraient dans la rébellion de Nkunda. Ce général avait même affirmé que, moi personnellement, j'étais impliqué dans le recrutement des combattants pour Nkunda. Une histoire qui m'avait fait rire. Si j'avais à recruter, je recruterais des milliers d'agronomes pour aider à combattre la famine par de l'agriculture moderne des paysans. Ce n'est pas Nkunda ma préoccupation au Burundi. Mes voisins de la zone  Muyebe le savent.

Accusations vides de sens

La première accusation est la tenue de réunion sans autorisation. Or, le fait de trouver 40 personnes à la permanence d'un parti politique même non encore agrée n'est pas du ressort du pénal. Vont-ils demain mettre en prison les comités de mariage qui vont se réunir pour la préparation les fêtes? Je n'ai jamais vu un parti politique qui se crée sans tenir une réunion avant l'agrément. Un parti politique a besoin d'un certain consensus qui s'obtient au cours des réunions. Si ces réunions sont permises, en quoi Sinduhije a-t-il tort? En plus, Sinduhije est un homme très entouré. Ce chiffre n'est pas anormal pour son cas.

La deuxième accusation est le fait d'avoir écrit sur un papier trouvé dans son bureau que le Président de la République distribuait un kg de haricots aux Burundais qu'il visitait et que ce n'était pas correct pour un Président. Il l'a affirmé encore une fois devant les policiers que ce n'est pas normal de donner une si petite quantité pour un Président de la République.

La troisième accusation est le fait d'être,  au moment de l'arrivée des policiers, avec des militants de ce parti MSD y compris des anciens combattants démobilisés. Or, les démobilisés sont des citoyens parmi tant d'autres. Dès leur démobilisation, ils deviennent des civils comme les autres. Personne n'a le monopole sur ces démobilisés. Sinduhije a le droit de les rencontrer, même s'il le veut d'aider les démobilisés dans leurs projets de développement s'il avait les moyens.

Concernant la rébellion de Nkunda, personne n'ignore les relations qui existent Nkunda et le Rwanda. Alexis Sinduhije avait sorti un communiqué très sévère à l'égard du Rwanda lors de la visite du Président Kagame au Burundi. Comment se peut-il que Sinduhije en froid avec le pouvoir rwandais puisse envoyer des hommes chez l'allié du Rwanda. Simple logique que cette histoire est impossible. Certains disent, je pense que c'est à tort, que le Président Nkurunziza aurait confié à ses visiteurs que Alexis Sinduhije voulait renverser son pouvoir. Si c'est réellement la vérité, notre Président serait malade et ne pourrait se faire soigner que chez le Gentil. Comment Alexis Sinduhije pourrait-il faire pour renverser un Président de la République?

Les magistrats qui fuient le dossier Sinduhije

Les Burundais assistent à de vraies  fausses informations concernant la comparution devant un juge de Sinduhije. Une incroyable histoire  entre  la police et de la justice. La police a tenté de se débarrasser du dossier en transférant Sinduhije au parquet. Or, tous les magistrats contactés ont décliné l'offre du dossier vide. C'est ce refus des magistrats qui gêne la police obligée de garder Alexis Sinduhije au delà des délais de la détention sans dossier au niveau de la police sans une autorisation d'un juge.

Selon un officier de la police judiciaire qui a voulu garder l'anonymat, le dossier est  vide et manque de preuve. Selon cette même source, le parquet a refusé de recevoir Sinduhije avec un tel dossier. La police serait en train de se demander s'il faut garder le détenu encombrant ou le libérer. Le dossier a été rejeté et serait retourné à la police et les avocats ont été interdit de consulter le dossier du fait qu'il manque de consistance. Ce n'est ni demain, ni après demain qu'il comparaitra devant un juge avec un tel dossier. Il devra être libéré avant lundi ou mardi de la semaine prochaine.

La pression internationale de plus en plus forte

La communauté internationale se mobilise pour ce dossier Sunduhije. Human Right Watch a déjà sorti un communiqué condamnant cette arrestation. Certaines ambassades  ont déjà transmis des messages pour demander une libération d'Alexis Sinduhije.