DOUBLE OU QUITTE LA DEMANDE DE FONDS A GENEVE

 Burundi news, le 04 novembre 2012

Par Gratien Rukindikiza

Une table ronde des bailleurs de fonds du Burundi  vient de se clôturer à Genève en Suisse. Elle a été un grand succès pour le pouvoir de Bujumbura. Il est vrai que cette table ronde avait été très bien préparée par le 2 è Vice -Président Rufyikiri. La préparation et l'organisation sont à son actif. Il a présenté la situation du Burundi tout en acceptant que la corruption reste, les assassinats aussi même s'il n'a pas utilisé le terme des exécutions extrajudiciaires.

Une table ronde se fait normalement au pays 

En principe, une table ronde se déroule dans le pays concerné. C'est le cas de la dernière table ronde des bailleurs de fonds du Burundi, il y a cinq ans. Cette table ronde était organisée par la Banque Mondiale et l'Union Européenne. La Norvège et les Pays Bas étaient des parrains de cette table ronde et la présidaient.

La dernière table ronde des bailleurs de fonds du Burundi tenue à Genève était du temps de Buyoya II. Les promesses étaient au rendez-vous mais l'argent n'a pas été débloqué. Ceci signifie que quand la table ronde se tient en dehors du pays, c'est que les bailleurs de fonds n'ont même pas besoin d'aller dans ce pays car ils savent bien qu'ils ne débloqueront pas les fonds.

Demander 1 milliard de dollars et obtenir deux milliards est un leurre

Le Burundi a demandé à la communauté internationale 1,1 milliards de dollars. Les bailleurs de fonds ont obtenu 2,6 milliards de dollars. Le cas s'est déjà produit à Genève du temps de Buyoya II. Les promesses étaient deux fois le montant demandé. La moisson n'a pas été à la hauteur de la demande.

Toute personne qui connaît comment fonctionnent les bailleurs de fonds, le montant demandé est rarement octroyé. Ce montant est souvent minoré. Jamais un déblocage de fonds a été le double de ce qui a été demandé. Cette exagération est synonyme de refus. Dans tous les cas, les conditionnalités imposées sont presque impossibles à respecter par le pouvoir de Bujumbura. La corruption est le fondement du pouvoir, les exécutions extrajudiciaires continuent.

Les promesses faites peuvent ne pas engager les Etats. Le niveau de représentation des pays donateurs n'était pas à la hauteur. Aucun ministre des pays donateurs n'était présent. Seuls les directeurs chargés de la coopération étaient présents pour certains pays, d'autres étaient représentés par des conseillers.

Le pouvoir de Bujumbura devrait faire un choix. Continuer à massacrer son peuple, à détourner les deniers publics, violer les règles démocratiques et ne pas avoir les aides ou respecter les droits de l'homme, la bonne gouvernance, plus de démocratie et mériter les aides de la communauté internationale.