Burundi news, le 02/03/2008

La dynamique du changement est en marche…

 Par The Leadership Institute

Que ce soit en 2010 ou avant, la dynamique du changement nous semble en marche car les burundais sont aujourd’hui conscients des dangers et des échecs du système actuel avec à sa tête le Président NKURUNZIZA.

 

Cependant, le changement ne vient pas tout seul, il demande un engagement de chacun et de tout le monde. Plus encore, nous pensons qu’il faut s’assurer que ce changement ne soit pas seulement un changement d’hommes au pouvoir mais un vrai changement de vision et d’orientation dans le leadership de notre cher pays.

 

Nous voudrions emprunter les mots suivants d’un patriote burundais qui suggérait que, face aux problèmes actuels,  l’objectif premier est de :

 

« Eveiller les consciences endormies, galvaniser celles qui sont déjà en éveil et contribuer à créer une nouvelle conscience politique animée de patriotisme et d’idéal de démocratie fondée sur des idées et une vision forte et positive pour tous les Barundi »

 

Cette mission est trop importante pour quiconque aime son pays et veut le voir sortir du gouffre dans lequel il est. Elle demande donc la contribution de tous les burundais pour que cette « révolution » ait lieu.

 

The Leadership Institute voudrait apporter sa maigre contribution par ses analyses sur les erreurs et manquements du CNDD FDD, mais aussi en ébauchant quelques unes des approches que nous pensons fiables pour changer. Permettez-nous de souligner ce mot « Changer » car il est utilisé à tort et à travers par certains politiciens qui n’en saisissent pas nécessairement la portée. Il ne faut pas changer pour changer, mais changer pour offrir mieux.

 

Quand on vit au Burundi, on a l’impression que le pessimisme, la morosité, le découragement et la soumission sont le lot quotidien. C’est cette attitude qu’il faut changer. L’avenir du Burundi sera forgé par les burundais eux-mêmes avec bien sûr, le concours des amis du Burundi. Une appropriation de notre destin en tant que Nation, Peuple, Pays est un préalable à une solution durable des problèmes burundais. Cette appropriation demande une prise de conscience que les problèmes burundais nous concernent tous : riches, pauvres, hutus, tutsis, twas, hommes, femmes, etc…

 

Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas, dans certains cas, exposer avec la profondeur requise tous les sujets ou thèmes évoqués, mais espérons au moins susciter un certain déclic dans vos consciences de patriotes pour vous amener à franchir le pas et à vous ENGAGER d’une manière ou d’une autre pour investiguer davantage et informer les autres et enfin soutenir toutes les forces positives et patriotes. C’est à ce titre que le combat pour un Etat de Droit aboutira à la victoire.

 

Le leadership est une affaire de VISION et d’HOMMES, mais aussi une affaire de méthodologie de travail. Voici notre analyse  là-dessus :

 

1.      La politique au Burundi constitue un tremplin pour l’enrichissement personnel dans un pays où les opportunités se font rares. Donc, pendant des années, on devenait politiciens par cooptation et non par choix personnel. Tel était nommé ministre, conseiller, directeur de ceci ou cela, et devenait politicien. Une fois révoqué, fini la politique ! Pas d’idéal, pas d’agenda ou de valeurs pour la plupart de nos politiciens. Pour d’autres, l’idéal consiste à accéder au pouvoir, s’enrichir personnellement et à s’y maintenir à tous les prix. Dans l’entre-temps, qui est supposé servir les burundais ? Voilà à quoi ressemble le leadership du Président NKURUNZIZA. Une analyse de la personnalité du Président NKURUNZIZA est nécessaire pour expliquer un peu les échecs de son gouvernement. Pour mieux le comprendre, nous avons glané ces informations auprès de beaucoup de personnalités burundaises et étrangères qui l’ont côtoyé au cours de sa carrière politique. Voici quelques traits de sa personnalité :

 

C’est un homme qui évite soigneusement de prendre part aux difficultés d’autrui. D’un naturel réservé, il semble privilégier l’émotion et la vie introvertie. Il semble vouloir maintenir une certaine distance entre lui et les autres, ne confiant ses véritables sentiments qu’à de rares intimes. Il semble fuir les réalités et se laisse aller à l’indolence sans assumer les responsabilités qui lui incombent. Il semble enclin à la passion voulant parfois imposer sa volonté contre vents et marées, avec force si nécessaire. Cette passion l’empêche de prendre du recul et même d’avoir une sorte de hardiesse qui le pousse à des imprudences risquées. Son introspection lui vaut souvent une incompréhension de la part de ses interlocuteurs. Son manque de souplesse ou d’adaptation fait qu’il est souvent dépassé par les événements et par la situation. Plus préoccupé par l’action que par la réflexion, il fonce parfois sans prendre le recul et la profondeur nécessaires. Il essaie de paraître rassembleur, de faire preuve d’esprit de synthèse et de conciliation pour en récolter les fruits : le pouvoir (ce qui explique son surnom de MUHUZA).  Son orgueil et sa volonté d’expansion à tout prix avec une forme d’exagération en tout, de jouissance sans fin, de confiance en soi mal placée le conduit à des erreurs, au matérialisme primaire et parfois à la soif d’un confort matériel absurde. Certains le disent parfois méchant, cruel et trop autoritaire. C’est un homme aux motivations cachées dont le premier réflexe est de plaire ! Certains lui attribuent une sorte de brutalité ou de  tendance s’emporter bien trop rapide. Plutôt de nature bon enfant et presque naïve, du fait de ses nombreux centres d’intérêts, il est perçu comme quelqu’un de superficiel, têtu, agressif, égocentrique, insouciant et excessivement optimiste. 

 

2.      Quant aux collaborateurs du Président de la République, ils sont plus choisis non pas pour ce qu’ils sont en mesure d’apporter au Chef de l’Etat, mais en fonction de critères que seul le Président NKURUNZIZA connaît. Le choix des collaborateurs directs d’un Chef d’Etat est souvent le signe des intentions réelles d’un pouvoir. En effet, il donne une indication des domaines de prédilection de ce pouvoir et de son SERIEUX dans le traitement des dossiers et dans la planification stratégique de son leadership. Nous vous prions de passer en revue les personnalités qui constituent les collaborateurs directs du Président NKURUNZIZA, à savoir les conseillers, son chef de cabinet civil et militaire, et tous les membres de son cabinet pour comprendre qu’avec cette équipage, l’avion ne peut décoller assez haut pour offrir une bonne visibilité des défis de sa gouvernance. Le Président est une Institution, dont les faits et gestes, les prises de position, les actions diverses et les décisions doivent passer sous l’analyse de ses proches collaborateurs. Leur efficacité et clairvoyance détermineront celles du Chef de l’Etat. Le Président NKURUNZIZA ne semble pas comprendre l’importance de ses fonctions sinon il n’aurait pas les collaborateurs qu’il a. Beaucoup aiment à dire que le Président NKURUNZIZA est un bon dirigeant mais est entouré de mauvais collaborateurs. C’est fait : un mauvais dirigeant s’entoure de mauvais collaborateurs.

 

3.      Quant au fonctionnement du gouvernement, nous osons affirmer haut et fort que le gouvernement est inefficace dans ses délibérations en Conseil des Ministres. L’attitude agressive du Chef de l’Etat et apparemment un manque de confiance en ses ministres fait que le Président NKURUNZIZA semble évoluer dans un cocon solitaire et non comme chef du gouvernement. Ses décisions unilatérales dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la question des salaires des fonctionnaires, l’attribution des contrats d’exploitation minière indiquent clairement que les décisions prises n’émanent pas de délibérations en Conseil des Ministres. Les ministres entérinent souvent des décisions annoncées par le Président de la République et qui engagent le gouvernement. Ce style ne peut nullement aboutir à un bon leadership et compromet même la crédibilité du gouvernement face aux programmes développés avec les bailleurs de fonds ou tout simplement de la cohérence gouvernementale. Des exemples éloquents sont là pour étayer nos dires :

a.      La décision unilatérale de réduire les prix des produits de la BRARUDI et du sucre en décembre 2005 a eu un impact négatif de moins de 10 milliards de francs bu, dans un budget déjà déficitaire à l’époque.

b.     Les mesures en matière d’éducation gratuite furent prises avant même la mise en place d’un gouvernement avec effet immédiat avant même que certaines mesures d’application soient prises. Il faudra encore des années pour se rendre des effets néfastes de cette mesure hâtive sur la qualité de notre système éducatif.

c.      La mesure de soins de santé gratuits a été prise sans consultation directe avec les services du Ministère de la Santé et des Finances et aujourd’hui les cas de mauvaise gestion de ce programme et d’impayés pour les hôpitaux remettent même en question les soins pour les autres catégories de la population.

d.     Nous ne ferons pas de commentaire sur la décision d’augmentation des salaires des fonctionnaires

e.      Etc…

Le Président NKURUNZIZA brille dans sa médiocrité et son incompétence à GERER les affaires de l’Etat. Les deux Vice-présidents qui sont supposés l’épauler en supervisant les ministères techniques manquent cruellement de structures adéquates pour leur permettre de le faire. Ce qui n’est pas une excuse en soi puisque c’est à eux de proposer et de se doter les moyens de leur efficacité. Donc, c’est au niveau de leur vision des responsabilités de leurs fonctions que les choses sont bloquées.

 

4.      Un Gouvernement doit pouvoir faire appel à toutes les expertises locales et internationales pour définir sa VISION. Celle-ci sera globale mais aussi détaillée que possible. On entend qu’il existe une Vision 2025 pour le Burundi et on se demande si elle a été élaborée par le Gouvernement du Burundi et si elle a fait l’objet de consultations à tous les niveaux des forces vives pour en faire un véritable produit national, un véritable chantier pour tous les burundais. Sinon, comme toutes les autres mesures, il s’agit d’initiatives copiées et annoncées pour faire semblant de faire quelque chose.

 

5.      Enfin, parlons de la gestion de la question de la sécurité et des négociations avec le PALIPEHUTU FNL. Nous allons peut-être nous aventurer sur un terrain dangereux mais tenons à exprimer notre incompréhension de certains aspects où nous pensons que le Burundi fait preuve de « poor leadership » :

- Le leadership du PALIPEHUTU FNL se trouve en Tanzanie, ce qui suppose que la Tanzanie a sûrement un ascendant quelconque sur ce mouvement et peut contribuer beaucoup à l’influencer et à l’amener à respecter le cessez-le-feu pour que les burundais ne continuent pas de mourir. Pourquoi le Burundi ne demande pas à la Tanzanie de jouer de son influence ? Est-ce la sincérité du gouvernement qui fait défaut ?

- Ce n’est pas logique, si toutes les parties sont sincères sur la table de négociation, que des gens continuent à mourir du fait des combattants du PALIPEHUTU FNL. Si la fin des négociations conditionne la fin des tueries, alors que celles-ci aient lieu 24/24 afin d’arrêter cette boucherie inutile et ce massacre d’innocentes vies humaines le plus tôt possible. Le mandat d’un négociateur disponible est nécessaire et tous les moyens logistiques devraient lui être accordés pour qu’il aboutisse à un accord de paix le plus tôt possible.  Les efforts de la communauté internationale au Kenya ont bien indiqué que quand la volonté des grands de ce monde est là, les choses peuvent avancer rapidement. Est-ce à dire que la vie d’un kényan vaut plus que celle d’un burundais ? Nous ne le pensons pas, et c’est pour cela que nous pensons que le PALIPEHUTU FNL ne dispose d’aucune force particulière pour s’opposer à la volonté  de la communauté internationale tout comme nous pensons que la Tanzanie ne gagne rien à cautionner les tueries de paisibles citoyens burundais, en accordant un refuge doré aux dirigeants du PALIPEHUTU FNL.

D’accord pour les négociations avec ces frères du PALIPEHUTU FNL, mais pourquoi ce dernier continue à tuer et surtout à tuer des innocents ? Si la guerre constitue une autre forme de négociation, pourquoi alors viser des cibles civiles et non armées ? 

Un certain pragmatisme et une sincère communauté de vues de la part de tous les intervenants dans la résolution de ce conflit sont nécessaires, à savoir le gouvernement, la Tanzanie, l’Afrique du sud et la communauté internationale.

Nous osons dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas : le PALIPEHUTU FNL doit ARRETER de TUER, accepter de se transformer en parti politique et vendre son idéologie aux burundais dans les élections de 2010. Tout le monde ne justifie pas tous ces morts. Que ce soient les civils, que ce soient les militaires, que ce soient les combattants du FNL, tous sont des burundais et chaque mort est une mort de trop et c’est la Nation toute entière qui perd.

A moins que la perpétuation de cette guerre avec le PALIPEHUTU FNL ne renferme en soi d’autres agendas cachés pour les uns et les autres….

Sur ce chapitre, nous soutenons l’initiative d’impliquer le Parlement dans ces négociations pour justement apporter une autre dynamique dans les pourparlers et amener à la conclusion d’un accord. Le Peuple est fatigué, affamé, malade, fauché et n’a pas besoin en plus de cela, de mourir sous les balles de ses propres fils.

 

Quant à la crise institutionnelle au Parlement, et à la psychose qui règne dans la classe politique, nous nous demandons ceci : quand est-ce que la communauté internationale, la sous région et l’initiative régionale pour la paix au Burundi vont comprendre qu’il est temps d’INTERVENIR pour enclencher un dialogue visant à assainir le climat politique afin d’éviter que la situation n’empire : le Burundi est assis sur une bombe à retardement qu’il faut désamorcer. Demain, il sera sûrement trop tard !