2010 : DES ELECTIONS CRUCIALES

Par Jean Marie Ntahimpera

Burundi news, le 01/10/2009

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          

      D' ici une succession des jours et des nuits, on est en 2010. Du coup ça sonne élections. Donc  un évènement  à  ne pas  rater qui, par définition, rime avec changement.

    Cet évènement se doit d' éviter dtre un non évènement, il doit avoir un sens. Et c' est aux Burundais de lui donner ce sens en faisant le maximum pour le rendre bénéfique. Donc  donner le pouvoir aux Hommes qu' il faut, puisque c' est de ça qu' il s' agit.

   Ceux qui cherchent le Pouvoir sont là  et ne sont que nombreux, tant le prestige qu' il procure ne cesse d 'aiguiser les langues.  Mais ce Pouvoir doit être mérité.

   Les habitudes obsolètes qui nous font voter pour Paul ou Pierre parce qu' il est de notre ethnie ou de notre région ne sont plus de la logique ou de la raison. Il faut être exigeant. Donner du boulot aux bosseurs et éviter ceux qui voudraient  badiner avec notre pays.

                            PARLER DEVELOPPEMENT

     Nous ne leur demanderons pas de déplacer le Tanganyika, ni de nous acheter des avions ou des missiles, les Burundais n' ont pas besoin de ça. Mais le changement doit être à

l 'ordre du jour pour tous les prétendants. Il est temps de parler développement.

     Le développement doit commencer au commencement, donc par les plus pauvres. Car ce sont ces couches populaires qui donnent le pouvoir, donc qui, en principe, doivent être les premiers à en bénéficier.

      Je réclame des programmes  plus progressistes, plus novateurs, plus réformateurs. Nous avons suffisamment vécu la sclérose des années de guerre, maintenant c'est le temps de fourbir nos armes pour la revanche.

     Le Burundi étant parmi les pays les plus pauvres de ce monde, les préoccupations des Burundais sont donc les plus élémentaires : la nourriture, la santé, lducation, l'habitation. Chercher l 'autosuffisance alimentaire, en accordant de plus en plus d 'importance à l' agriculture, qui reste la principale source de revenu de la majorité des Burundais.  Améliorer les services de santé publique et en favoriser l 'accès aux moins nantis.  Adapter le système éducatif aux besoins du moment et chercher à éradiquer l' analphabétisme, qui est l ennemi du progrès. Aucun programme consistant, digne de ce nom, ne peut se passer de ces 4 pertinents sujets qui sont le pilier du développement. 

       La lutte contre la corruption doit aussi avoir la place qui lui revient  dans une démocratie. Sa place dans la campagne devra être incontournable, tant, le Burundi n' a pas encore brillé dans ce domaine. Déjà, l 'OLUCOME fait état de 30 millions de dollars détournés en 2009 et accuse le gouvernement de complicité. La corruption, il faut le rappeler, est un virus grave pour le développement, mais , bien sur, il n 'est pas incurable.

                                                       LES ENJEUX

      La paix, la Sécurité. Deux jumelles qui ont souvent manqué aux Burundais et qui leur sont chères. Les Burundais viennent de loin, faut-il le rappeler. Ils ont vécu des moments difficiles de guerre, de cauchemar, d' inhumanité. Heureusement, la guerre est terminée, Dieu merci. Mais ses séquelles restent. Les anciens combattants démobilisés  qui ont toujours du mal à s' intégrer, les jeunes sans emploi,  n' ayant rien à perdre, sont tentés, à  chaque moment ,  de tomber dans les pièges du banditisme et de toute forme de délinquance. Et les armes sont encore dans la population malgré les efforts consentis au désarmement de la population civile, qu' il faut sans doute continuer et mener à bien.

En plus, ce petit pays de la Région des Grands Lacs, frontalier avec le Congo démocratique et le Rwanda, se trouve dans une zone hautement sensible, qui,  depuis les Soleils des Indépendances qui, il faut le rappeler, n' ont jamais brillé, peut à tout moment retomber dans le chaos,  étant donné que l 'Est du Congo abrite jusqu' à maintenant des Groupes Armées , FDRR , Massai, ou autres,  qui n 'ont toujours pas dit le dernier mot. On se souviendra que la région des Grands Lacs est une zone fluide, les évènements de l' Est du Congo pouvant faire basculer en même temps le Burundi, le Rwanda et l 'Ouganda, à moindre carence de vigilance. Une paix durable durable et irréversible doit être assurée et protégée. Les  Burundais doivent être convaincus d' être protégés d 'un éventuel  nouveau calvaire de quelque nature qu' il soit.

     On n oubliera pas que les périodes électorales en Afrique ont souvent été violentes quitte à provoquer des désastres. L' assassinat de Ndadaye 3 mois seulement après son investiture en 1993 a été un cauchemar pour bien de Burundais, qui qu' ils soient, et ses conséquences  n 'ont toujours pas été ruminées. Elle nous a donne une leçon : l 'assassinat d un roi est une malédiction. Les Burundais ne laisseront pas d 'autres malédictions s 'acharner sur Notre Pays.  Mais le plus grand problème dans nos pays est cet acharnement au pouvoir, cette volonté de croire qu 'on est fait pour régner, ce qui provoque des tricheries de tout genre et des dénis de défaite. Nous l 'avons vu précédemment au Kenya et au Gabon. Les Burundais, des hommes politiques aux citoyens, en passant par les medias, la Commission Electorale Nationale  Indépendante, les instances judiciaires et de régulation, la société civile,  devront faire preuve de sagesse, comme ils l 'ont démontré d ailleurs aux élections de 2005, pour faire de ces élections une différence, un aboutissement. Il va falloir laisser la CENI organiser ces élections en toute sérénité et en toute indépendance, ce qui n' est pas toujours évident.

       Les enjeux des élections de 2010 seront plus sérieux que ceux de 2005. Et pour cause, le climat est favorable a l action. En 2005, le Mouvement PALIPEHUTU-FNL, qui n' a renonce à combattre qu' en 2008, et qui, aujourd' hui est en train de se transformer en parti politique, comme le faisait avant lui le CNDD-FDD, aujourd' hui au pouvoir, combattait encore. Aujourd' hui, il y a moyen de travailler plus, de demander plus, d' exiger plus de programmes de qualité. Il y a moyen, par exemple, d 'exiger des stratégies d' attirer les investisseurs  étrangers, ou de tirer profit , au maximum, de l' entrée au Burundi dans l' East African Community.  L' entrée du Burundi dans la Communauté Est-Africaine peut donner ses fruits sur le plan Economique, commercial, Financier, Commercial, Sécuritaire, culturel, etc,  étant donné  que le Burundi a besoin de cet espace pour son désenclavement et son intégration. Mais pour que ces fruits soient effectifs, il faut des hommes qui ont des projets et des idées, qui savent saisir les opportunités.  Aux politiques de démontrer leurs talents.  Rendez-vous aux urnes.

                                                                                 Par Jean- Marie Ntahimpera

                                                                                         Etudiant en Sciences Politiques

                                                                                         Southern Federal University, Russia