NKURUNZIZA LANCE LE HOLD UP ELECTORAL DE 2015

 Burundi news, le 04/12/2012

Par Gratien Rukindikiza

Le Président Nkurunziza est un homme pressé quand il s'agit de ses intérêts. Au moment où le peuple burundais souffre de la pauvreté en raison de l'absence des projets, au moment où plusieurs opposants sont en exil, le Président Nkurunziza lance les préparatifs des élections de 2015.

Modifier d'abord la constitution avant de faire du holp up électoral

Avant les élections de 2015, le Président Nkurunziza souhaite changer la constitution. Il a déjà une équipe officieuse chargée de préparer ces modifications. Cette équipe est dirigée par Kiganahe, membre du parti Frodebu Nyakuri de Minani.
 
Il devra modifier les articles qui empêchent Nkurunziza de se représenter. Il a aussi la mission de mettre dans un cercueil et enterrer les accords d'Arusha. Le Burundi aura un premier ministre issu du CNDD-FDD. Les différents équilibres ethniques seront supprimés.
 
Armer les milices imbonerakure et rassembler les hutu
 
Les élections de 2015 seront plus sanglantes que les autres élections. Tout sera mis dans le paquet par le pouvoir. Des armes destinées à la Police seront distribuées à cette milice. Des milliers d'armes ont déjà équipé les imbonerakure pour contrer toute opposition aux violences destinées à intimider les opposants et ceux qui ne voudront pas voter en faveur de Nkurunziza.
 
Nkurunziza s'est fixé la mission d'unir les hutu, de gré ou de force. De gré car il créera un soi disant ennemi commun qui est le tutsi. La provocation a été confiée à Monseigneur Sérapion à travers sa commission CNTB dont la mission est de semer la zizanie entre les ethnies. Drôle de mission pour un homme d'église qui s'accomplit devant un silence coupable de l'hiérarchie catholique. Sérapion, très critiqué, détesté, finira par entraîner l'église catholique dans sa chute. Il ne sera pas étonnant que les catholiques soient plus méfiants à l'égard de cette église complice.
 
De force en massacrant et poussant à l'exil les hutus qui refuseront de suivre Nkurunziza.
Les milices finissent par commettre un génocide ou un massacre. Celui qui tient par tous les moyens à rester au pouvoir risque de devenir victime de sa propre machine. Plusieurs cadres du CNDD-FDD ne voient pas du bon œil la volonté de Nkurunziza de s'accorder un troisième mandat.
 
L'ultime provocation : Maintenir Pierre Claver Ndayicariye à la tête de la commission électorale

Le message est clair. Ceux qui attendent de vraies élections de 2015 n'ont qu'à déchanter. L'Assemblée Nationale vient de voter à 97 % la reconduction de Pierre Claver Ndayicariye à la tête de la CENI. Ndayicariye a été le maître d'œuvre des tricheries des élections de 2010 qui ont poussé les opposants à boycotter la suite des élections.
L'Uprona vient de voter en faveur de cette commission. Sans aucun doute, il y a eu un accord sur  de postes, voire des voix ou du nombre des députés à obtenir.
 
Maintenir Ndayicariye est un message à l'endroit des opposants. Il n' y aura pas de négociations. Aucune ouverture n'est admise. Le Burundi entre officiellement dans le cercle restreint des pays dirigés par des dictateurs qui ne lâcheront jamais le pouvoir sans qu'ils soient chassés par les armes.
 
Nkurunziza rate sa sortie et pourra la regretter. On peut tout perdre en voulant trop gagner. Ses amis sont des hypocrites, des menteurs. Pourquoi n'osent-ils pas lui dire ce qu'ils disent en privé aux autres? Le Burundi a beaucoup de similitudes avec le Zaïre de Mobutu. L'homme tout puissant a quitté le pays sans rien emporter. Ses richesses ont été bloquées à l'étranger. Même sa famille n'en bénéficie pas.
 
Monsieur le Président, soyez courageux et sortez de ce pouvoir en 2015.