L'ELECTRICITE MANQUE ET LES POCHES SE REMPLISSENT AU BURUNDI

Burundi news, le 14/10/2011

Par Gratien Rukindikiza

Le problème de l'électricité est le point culminant de la désorganisation des services publics burundais. Il manque d'électricité et le pouvoir privilégie les solutions qui rapportent cher aux dignitaires. Les citoyens burundais devront patienter pour avoir l'électricité. A moins de faire une révolution burundaise, rien ne l'interdit. Les conditions objectives sont remplies.

Pivotech gagne le marché de gré à gré

Cette société tanzanienne  vient de remporter le marché de fourniture de l'électricité à la Regideso pour 10 à 25 MW. Ce marché peut cacher un cas de corruption.

Une commission de la Regideso a constaté que cette société n'a pas la capacité de répondre à ce marché. Elle est juste spécialisée dans la pose des pylônes téléphoniques. Cette même commission souligne qu'il a manqué des études préalables de la capacité de cette société à honorer les engagements. De même un tel marché est soumis à un appel d'offres publiques. Or, il ressort à travers les documents en annexe qu'il s'agit d'un marché de gré à gré. Ce marché nécessite aussi l'aval du gouvernement.

Le contrat signé couvre une période de 10 ans. Or, le Burundi vient de contracter un emprunt auprès de l'Etat indien de 80 millions de dollars pour construire un grand barrage. Nous y reviendrons. Il y a une certaine contradiction. Il y a un manque en matière d'électricité environs 10 à 20 MW, c'est la production espérée de la société PIVOTECH. Si pendant 10 ans cette société fournit une telle quantité et qu'un barrage soit actif en 4 ans, faudra-t-il résilier unilatéralement le contrat de PIVOTECH? Et si ce contrat était signé justement pour que les dommages et intérêts soient partagés entre les dignitaires?

La société PIVOTECH a signé un contrat en monnaie de dollars. Or, les clients de la Regideso paie en francs bu. La Regideso devra alors supporter les différences de change. Si la monnaie se dévaluait de 100 %; soit la Regideso doublerait les tarifs d'électricité; soit elle supporterait seule cette perte de change. Un système efficace si on veut faire couler la Regideso.

En cas de retard de plus de 45 jours, des pénalités sont prévues de 5 %. Pourquoi la Regideso applique une régime de faveur jamais appliqué aux autres fournisseurs? Tous les services de l'Etat paient leurs factures avec des retards allant jusqu'à 6 mois. En appliquant 5 % à ce retard, l'Etat serait  déjà en cessation de paiement.

Où sont passés les 30 millions de dollars?

Sur 80 millions de dollars reçus de l'Inde sous forme de prêt, 30 millions ont disparu avant d'arriver au Burundi. Qui les a détournés sur le trajet Inde- Burundi? Certaines mauvaises langues disent que c'est celui s'est fait soigné en Inde et qui s'apprête à se rendre dans les pays à secrets bancaires notamment la Suisse et Monaco.

Paradoxalement, le Burundi a eu un prêt de 80 millions de dollars alors que les Suédois qui voulaient construire le barrage demandait 50 millions de dollars. En plus, les prêts du Burundi sont remboursés par la Banque Mondiale. Ayant appris l'existence de ce prêt sans être consulté, la Banque mondiale rejette l'engagement de rembourser et demande au Burundi de rembourser. Le Burundi est incapable de rembourser car il manque 30 millions. Le Falcon 50 manque au Président Nkurunziza! Parti comme une bouchée de pain! Un avion décolle vers une destination inconnue, 30 millions de dollars se trompent d'aéroport et tombent sur des comptes à chiffres en Suisse et à Monaco! La prochaine fois, ce sont les Burundais eux-mêmes qui seront vendus!

La Banque mondiale vient d'effectuer une visite au Burundi sur le thème de l'énergie. Le pouvoir a démontré son incapacité à honorer ses engagements. Il perd aussi l'appui budgétaire.