L'ENFER SOMALIEN ATTIRE LES MILITAIRES BURUNDAIS

Burundi news, le 25/10/2011

Par Gratien Rukindikiza

Est-ce qu'un militaire aime la guerre? La réponse est claire et c'est non. Pourquoi des militaires se bousculèrent -ils pour aller dans des zones de conflit? Souvent, l'appât du dollar peut-être attrayant. Dans d'autres endroits, il y a le butin de guerre.

Les Burundais avaient hésité pour se décider de se lancer dans le bourbier somalien. Les Rwandais plus malins avaient décliné l'invitation d' y aller. Aujourd'hui, le Burundi paie cher en vies humaines sa présence en Somalie.

Je t'aime, moi non plus

Les Burundais sont en Somalie pour défendre un pouvoir qui ne contrôle même pas la capitale. On a beau dire qu'il s'agit d'une mission noble mais loin d'être humanitaire car les Somaliens se rendent au Kenya pour chercher de quoi se nourrir.

Dans l'histoire, aucun peuple n'a aimé une présence militaire d'un autre pays. Il y a toujours un sentiment d'occupation et aussi de juguler les différentes expressions du pays. En Somalie, les Américains ont plié bagages en laissant des cadavres tirés dans la rue par des Somaliens. Les cadavres burundais sont exposés sur les plages. Tôt ou tard, ces Somaliens développeront une haine de la force qu'ils pourront appeler occupante. Les Burundais devront se préparer à partir en bon ordre. Les Américains quittent l'Irak et l'Afghanistan parce qu'ils font beaucoup de pertes humaines. Demain, les Burundais devront aussi quitter.

Payer pour aller dans le bourbier somalien  

L'armée burundaise aura bientôt presque la moitié de ses militaires en situation de combattre en Somalie. Ils se bousculent, certains paient des intermédiaires pour être sur la fameuse liste. Les anciens FDD vont jusqu'à passer par des intermédiaires du parti. Ils gagnent en Somalie plus de 10 fois leurs salaires.

L'armée burundaise qui se rend en Somalie a un grand déficit de formation. La formation, les manœuvres datent d'avant la guerre au Burundi. Ce manque d'entraînement ne facilite pas le commandement et la combativité.

17 militaires tués et 123 blessés, bilan des derniers combats

La semaine passée, les militaires burundais sont passés à l'offensive dans un quartier périphérique de Mogadiscio. Des erreurs tactiques ont été commises, disons la vérité. 17 militaires ont été tués et 123 blessés. Nous avons vu des cadavres exposés sur la plage. Cela signifie qu'il ya eu du "sauve qui peut" car les cadavres ont été laissés sur place. Est-ce que les militaires burundais ne minimisent  pas la combativité des milices somaliennes? Est-ce qu'ils ne surestiment pas?

Les militaires américains se retirent de l'Irak. Les miliciens Al Shabab pourront avoir probablement des renforts venant du Yémen ou d'autres pays. La situation mérite d'être étudiée par l'armée burundaise. C'est la raison d'être de la Méthode de Raisonnement Tactique (MRT). Aucune décision n'est mauvaise s'il s'agit d'épargner les vies humaines. Les Burundais ne pourront pas se sacrifier pour un Etat inexistant. La plus value financière retirée de ce bourbier somalien ne devait pas prendre le dessus sur les pertes humaines au niveau de la décision.

Faut-il rester jusque quand?