LES ERREURS DU CNDD-FDD QUI LES CONDUISENT A L'ECHEC  ELECTORAL

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 28/01/2010

Les élections burundaises futures font décidément peur au parti au pouvoir. Cette peur ne donne pas de bons conseils. Des erreurs se commettent au moment où les cadres du CNDD-FDD pensent qu'il s'agit des atouts pour gagner les élections.

Diviser pour mieux renforcer l'adversaire

La politique du CNDD-FDD de diviser les partis politiques pour se renforcer joue contre le CNDD-FDD lui-même. Pourtant, ce parti continue avec la stratégie qui perd. La division du FNL par la création d'une aile de Kenese, débarqué fraichement de Belgique, a servi à rassembler le FNL autour de Rwasa. Même les critiques internes au sein du FNL se sont tues face au danger de division. Le FNL de Rwasa est devenu fort à tel point que la victoire semble être possible avec des alliances.

L'aile de Kenese vient de créer son parti politique FNL, héritage de Gahutu. Le pouvoir du CNDD-FDD avait fait tout pour trouver des militants de ce parti. Il est allé même à créer une fausse rébellion dans Bujumbura rural pour que des miliciens prêtés par le pouvoir à Kenese intimident la population afin de quitter le FNL de Rwasa. Les fameux bandits armés ou rebelles attribués à Radjabu ou Sinduhije n'étaient rien d'autres que des démobilisés payés pour pousser les militants de Rwasa à le quitter. Le jeu a été découvert et l'armée burundaise ne pouvait pas tolérer de tels désordres ou une éventuelle rébellion.

Ce n'est pas la dernière déclaration d'Inkinzo, un petit parti dirigé actuellement par un homme qui a reconnu devant la police l'usage de faux et falsification des documents, de détournements etc..... Une aile Uprona de Mirerekano est en création par le CNDD-FDD. L'ancien secrétaire général du MSD, Déo Hakizimana annonce dans des médias sa volonté de se présenter aux élections. Ce qu'il ne fera pas mais un jeu pour participer à la campagne d'un autre candidat. Toutes ces machinations montrent que le CNDD-FDD est en mal d'alliances. Il créera plusieurs petites dissidences pour faire du nombre. Hier, le parti Inkizo était étiqueté comme un groupe de copains. Aujourd'hui, il est devenu un parti normal qui peut apporter ses copains au CNDD-FDD.

Elu pour ramener l'ordre, la violence pour perdre les élections

Le CNDD-FDD a été élu pour ramener l'ordre au Burundi. L'ordre sécuritaire, l'ordre dans les finances, l'ordre dans le respect de la loi. Or, le CNDD-FDD a appliqué une autre politique, le désordre. Au moment où les élections se rapprochent, le CNDD-FDD inquiète le peuple burundais par la violence qui se met en place et institutionnalisée. Il est difficile de comprendre comment un citoyen pourrait voter pour un parti qui s'arroge le droit de refuser l'ouverture d'une permanence d'autre parti soit disant que la permission n'a pas été obtenue. On peut se demander si la police sous traite son travail à une milice.

Les faits divers sont responsables souvent des échecs électoraux. Ce qui s'est passé à Kirundo a beaucoup effrayé le peuple burundais. Il s'imagine que cette violence ne fait que commencer. La meilleure façon de la stopper est de voter contre le CNDD-FDD. Une voix pour le CNDD-FDD est une contribution à cette violence.

Où sont passés les patriotes du CNDD-FDD?

La question que beaucoup de Burundais se posent est de savoir s'il n'y a pas de patriotes au sein du CNDD-FDD. Un parti sans autocritique est un parti mort. Si personne parmi les cadres du CNDD-FDD ne peut critiquer, dénoncer ce virage du CNDD-FDD, il y a lieu de s'inquiéter. On peut se demander comment un parti a pu faire pour briser le patriotisme de ses membres. Sans courage de dénoncer ce qui se passe au sein de ce parti, le comportement de ces jeunes militants enragés, il ne peut pas y avoir de courage pour diriger le pays.

Cette milice n'est pas différente des autres milices de l'histoire burundaise. Elle peut développer un comportement qui tend vers un massacre généralisé. Le Burundi ne peut plus tolérer un tel massacre. Les responsables, les complices sont connus. Ce ne sont pas seulement ceux qui les conduisent sur le terrain mais la justice n'oubliera pas ceux qui les défendent dans les médias.