QUAND L'ETAT MAJOR DE L'ARMEE DEVIENT L'ETAT MAJOR DU CNDD-FDD

 Burundi news, le 31/03/2015

Par Gratien Rukindikiza

On aura tout vu au Burundi. Un Président qui s'intronise Roi et qui se prend pour un envoyé de Dieu, des officiers au service d'un parti politique. Naguère très respectée, l'Armée burundaise devient de plus en plus l'arrière- cour d'un parti, le siège de l'irresponsabilité. Le ridicule ne tue pas. Celui qui n'a pas la volonté de se faire respecter, personne ne le respectera.

Le général Prime Niyongabo, chef d'Etat Major au CNDD-FDD ou garçon de course de Nyabenda et Adolphe Nshimirimana

Le troisième mandat divise les cadres du CNDD-FDD. Plusieurs membres ont signé une pétition demandant au Président Nkurunziza de respecter la constitution. Ils ont reçu des menaces de la part de quelques généraux partisans du troisième mandat du Président Nkurunziza.

L'inimaginable vient d'être commis par le chef d'Etat major de l'Armée, le général Prime Niyongabo Il a convoqué à l'Etat major de l'Armée la semaine passée des femmes qui ont signé la pétition pour retirer leurs signatures. Notre général, bardé de grades, qui a le culot de convoquer des femmes, pour les menacer de mort! Même un caporal n'aurait pas agi de la sorte. L'Etat Major de l'Armée, temple des décisions stratégiques du pays est devenu le temple de la bêtise et de la trahison du corps. Le général Niyongabo a convoqué ces dames au nom du parti CNDD-FDD. Mon Dieu, c'est un massacre à la hache de l'Armée! Le discours du ministre de la Défense à l'ISCAM  n'était que de la théorie. S'il veut l'appliquer, il n'a qu'à le limoger. Il devrait être traduit devant la cour militaire.

Aujourd'hui, tout est confondu. On convoque à l'Etat Major ou à la Documentation un membre du parti CNDD-FDD qui conteste les décisions au sein du parti. Cela signifie que l'Armée est déjà la propriété du CNDD-FDD. Si c'est le cas, qu'il montre où il a versé l'argent pour le peuple car l'Armée appartient au peuple.

Une autre armée est en cours de constitution

Des compagnies voire des bataillons sont en cours de constitution dans tout le pays. Ils sont constitués avec la complicité du chef d'Etat major. Que les militaires le sachent, ces imbonerakure ont la promesse d'intégrer l'Armée après la guerre qui se prépare. Elle se mènera contre le peuple et les militaires qui ne voudront pas les aider. Un bataillon de 600 imbonerakure vient d'entrer dans la forêt de Kibira pour continuer les entrainements. Pour entrer dans l'Armée, il faudra sortir ceux qui y sont aujourd'hui. Les finances du pays ne permettent pas des effectifs trop élevés.

Le Président Nkurunziza prépare la violence pour se maintenir au pouvoir. Il suit à la lettre son ami Bagbo. Il ne sera pas le seul à être jugé.