LA FAIBLESSE DU POUVOIR NKURUNZIZA DES LE DEBUT DU MANDAT

Burundi news, le 30/08/2010

Par Gratien Rukindikiza

Un nouveau gouvernement vient d'être nommé. Les Burundais attendent un changement. Le pouvoir de Nkurunziza I a déçu. Il a déçu avec ses serviteurs.

Le Burundi a perdu sa place sur la scène internationale. Il n'est plus capable d'imposer son point de vue, sa place en raison du manque de leadership.

Un nouveau gouvernement ou une reconduction du gouvernement

Le Président Nkurunziza vient de reconduire son gouvernement. Les quelques changements concernent plutôt l'Uprona et le Frodebu. L'Uprona a présenté d'autres ministrables et le Frodebu a boycotté les élections. La surprise vient du ministre de la Défense qui a été remplacé. Par ailleurs, le ministre Niyoyankana ne cachait pas sa volonté de quitter le gouvernement après plusieurs années en tant que ministre de la Défense et d'autres années   en tant que chef d'Etat Major depuis Ndayizeye. Le ministre de la justice est remercié en raison d'autres circonstances personnelles.

Le Président Nkurunziza a manqué de courage, de maturité politique aussi. Une telle occasion est une occasion en or pour changer son gouvernement, renouveler l'équipe, donner l'impression d'un changement. Ce manque de courage politique démontre que le Burundi est mal dirigé et le Président n'assume pas son rôle. Il a dit clairement qu'il veut combattre la corruption jusqu'au plus haut sommet. C'est ce que les Burundais attendaient, que le Président Nkurunziza mette en prison le citoyen Président Nkurunziza pour le dossier Falcon.

En reconduisant le même gouvernement (Intérieur, affaires étrangères, finances, sécurité publique, solidarité nationale etc...), il est difficile d'expliquer aux Burundais qu'il va apporter le changement. Les mêmes ingrédients dans la même marmite font la même sauce.

Le Rwanda, maître des cérémonies d'investiture du Président au Burundi

Le gouvernement burundais avait annoncé 15 chefs d'Etats qui seront présents. On a vu que le Président Rwandais. Où sont partis les autres? Au Kenya? C'était prévu de longue date les cérémonies du Kenya de la promulgation de la nouvelle constitution.

Pour le n ième fois, le Rwanda a occupé le terrain de la sécurité au Burundi comme si au Burundi, il n' y avait pas de militaires ou policiers capables d'assurer la sécurité. L'entrée du palais de Kigobe était contrôlée par des militaires de la sécurité de Kagamé. Même les Burundais invités, pas des moindres, devaient se soumettre à ce contrôle.

Dans les règles de la sécurité des hautes personnalités, les services du pays qui reçoit sont responsables de la sécurité de tous les Présidents, sauf pour des cas exceptionnels comme le Président américain, libyen, etc...  Le Rwanda est un pays qui n'est pas au niveau de ces pays.

Le changement de ces règles au Burundi est synonyme de la faiblesse du pouvoir. Le Rwanda apparaît en ce cas comme une puissance par rapport au Burundi. Ce qu'il faut éviter à tout prix. Le Burundi ne doit en aucun cas se considérer en position de faiblesse par rapport au Rwanda. Ce n'est pas Bagaza qui me contredira.