Faisons rêver nos jeunes

 

Allons donc, faisons quelque chose pour faire rêver nos jeunes, car les nouvelles qui nous proviennent des états majors politiques prédisent que le jours pourraient rester durs pour le Burundi. En effet… A l’Uprona, le rappel à l’ordre du 1er Vice Président de la République, renié par les siens, témoigne d’un remue ménage. Au Frodebu, deux de ses poids lourds, les Honorables Ntibantunganya et  Minani et d’autres sont sur la touche :on leur reproche de ne pas respecter les mot d’ordre de leur Etat Major. Au parti présidentiel, malgré les recentrages en cours, qui ont consisté à afficher un désir de retrouvailles en formant un  nouveau gouvernement avec d’anciens « copains » ne garantit pas pour autant une fin de crise.

Les prochaines semaines pourraient donc se montrer turbulentes sur le plan politique. Notre jeunesse continuera de nous demander, en tant que parents ou aînés, pourquoi nous sommes devenus à ce point incapables de préparer leur avenir.

Pour le Cirid, notre discours depuis le 22 août 2006, lorsque nous avons demandé à nos chefs de nous éclairer sur ce type d’interrogations (relire notre lettre et notre note sur www.cirid.ch), ne change pas : une issue, qui ne coûte aucun dollar, mais qui demande une seule recette, existe, à savoir une dynamique volontariste qui nous permet de voir s’engager un dialogue national, général et global.

National, parce qu’il doit concerner tous les Barundi, de la base au sommet. Général, parce qu’il doit permettre d’aborder toutes les grandes questions de l’heure. Global, car ce dialogue doit impérativement aborder les défis gouvernant notre appartenance au village planétaire, à commencer par celui que suppose notre entrée à l’East African Community, dont les membres disposent d’une capacité de projection diplomatique et stratégique de loin supérieure à celle du Burundi.

Nous ne pourrons répondre aux attentes si dans nos têtes viennent mijoter des mentalités de panafricanistes, qui savent dépasser le microcosme hutu-tutsi dans lequel les 40 dernières années nous ont enfermés.

Au delà, nous estimons donc que faire rêver nos jeunes revient à récapituler les pistes explorables que présente le Cirid à son public : protection des acquis démocratiques engrangés (ce qui veut dire refus conséquent de tout aventurisme autoritaire), tolérance zéro vis-à-vis de l’impunité, reprise de l’initiative politique par le pouvoir en place, par exemple dans la formation d’une équipe gouvernementale de large union nationale et accompagnement du processus post transition notamment sur la question FNL.

Et puis cessons de nous lamenter. Et d’avoir tout le temps les mains tendues vers ailleurs, en pensant que notre salut viendra de quelqu’un d’autre que nous mêmes. Je me rappelle qu’en 1988, lorsque nous sommes parvenus, grâce à notre « lettre ouverte »  du 22 août, à faire plier le Gouvernement Buyoya I durant les massacres de Ntega Marangara, il ne nous a suffi que de l’équivalent de moins de 40 dollars pour mener l’opération, car nous y croyions. La suite, on la connaît.

D’où l’envie que j’ai de réitérer notre invitation au pèlerinage civique sur le site historique du « Traité de Kiganda », une idée spontanément issue de l’article paru un certain jour du début juillet dernier sur le site www.burundi.free.news.fr et qui accouche d’un ouvrage volontairement titré « Mpemuke ndamuke? »

Une sorte de « feuille de route pour l’avenir du Burundi », y est proposé. (voir prochainement sur www.cirid.ch, en reconstruction).

Avec ses partenaires, et dans le cadre de la réalisation de la phase II de ce que nous avons appelé les « Journées de dialogue Suisse-Afrique » étudie les moyens de faire de cet événement une occasion simple, mais qui aider à provoquer à plus ou moins long terme une sorte d’électrochoc dans les âmes burundaises qui voudraient faire mentir la fatalité.

 

Déo Hakizimana, Président du Cirid.

Pour réagir à cet article, d.hakizimana@cird.ch