RETOUR A LA CASE DE DEPART DU FALCON PRESIDENTIEL

Burundi news, le 02 juillet 2007

Par Gratien Rukindikiza

La pauvreté des peuples est souvent liée à l’enrichissement de ses dirigeants. La pauvreté et la richesse sont relatives. Quand les dirigeants ne pensent qu’à s’enrichir à tout prix, les peuples sont condamnés à la misère. Ceux qui crient ou criaient la libération de leurs peuples n’avaient en tête que leur enrichissement. Le Burundi n’est pas à l’écart.

L’avion Falcon du Président burundais vendu illégalement est l’exemple parlant de la corruption et de la volonté d’enrichissement illicite des dirigeants, en premier le Président de la République.

Le Falcon a été vendu officieusement 8 millions de dollars et seuls 3 millions sont rentrés dans les caisses de l’Etat. Les 5 autres millions ont été partagés entre le Président de la République, Radjabu et les intermédiaires. Le Président de la République a beau nié sa participation dans ce détournement, rien ne change car la vérité est là.

Implorer le bon Dieu pour dire qu’on dit la vérité ne sert à rien. Les évêques burundais ont déjà eu la leçon. A Ngozi, ils ont rencontré le Président burundais au moment où l’ancien Président Ndayizeye, son vice-Président Kadege et autres étaient en prison. Les religieux ont demandé au Président de relâcher les prévenus en indiquant que les preuves n’existent pas. Le Président a dit que le bon Dieu sait qu’il a des preuves et qu’il prend à témoin Dieu. A la fin, personne n’a trouvé les preuves.

On comprend alors que le « Dieu » de certains ne sert  qu’à couvrir leurs erreurs.

Le Falcon n’a pas été au repos. Après plus de cinq ventes en une semaine, le Falcon a atterri aux Etats-Unis. Le détournement de l’argent de sa vente a suscité des interrogations  à tel point qu’un tribunal américain s’est mêlé aussi de l’affaire. Certains services américains soupçonnaient que quelques millions de ces dollars seraient tombés dans le terrorisme international. L’avion a été interdit de vol en dehors des USA. Or, c’est un avion pour des longs voyages. Il n’est plus destiné à sa mission principale. L’acheteur final est lésé, les institutions monétaires internationales et la communauté internationale exigent la vérité. Ces intervenants veulent la vérité et la décision est prise. L’avion Falcon devra retourner au Burundi et le marché sera cassé. Ainsi, le Falcon sera remboursé. Les Burundais devront rembourser 8 millions de dollars alors que les caisses de l’Etat ont reçu 3 millions. Qui va payer les 5 millions ? Qui casse les verres les paie. Cependant, aucune enquête sérieuse n’a révélé les noms des profiteurs.

La commission de l’Assemblée ne verra pas le jour tant que les membres ne seront pas contrôlés entièrement par le pouvoir. Le Falcon est capable de faire partir le Président burundais. Il est planté dans le pied du Président comme une épine.

Le non dit aussi est que l’avion ne pouvait pas être vendu sans l’accord des Français qui ont payé la moitié du coût d’achat de l’avion.

La vérité finira par être connue. Les donneurs de leçons plus corrompus que les anciens dirigeants seront arrosés.