POURQUOI LE POUVOIR BURUNDAIS A-T-IL ACCEPTE L'AIDE DU FBI?

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 26/04/2009

L'assassinat sauvage de l'économiste et vice président de l'Olucome Ernest Manirumva a été ressenti comme un coup de tonnerre chez beaucoup de Burundais. Son assassinant a été tellement sauvage que les proches n'arrivent pas à comprendre les mobiles de cet assassinat. Pourquoi une telle haine jusqu'à arracher le cerveau?

Le FBI américain s'invite dans les enquêtes. Au départ, il paraissait évident que le pouvoir allait refuser l'offre du FBI. Et pourtant, l'acceptation a été immédiate dans une enquête dont les cerveaux de l'assassinat seraient des services de sécurité du pouvoir. La facilité de cet assassinat, reconduire Ernest Manirumva aux bureaux de l'Olucome où il y a des veilleurs relève d'une certaine haute protection.

Certaines hypothèses sont avancées à propos de cette acceptation du FBI dans cette enquête combien délicate pour le pouvoir.

La pression des Américains n'auraient pas laissé de choix au pouvoir

Cette hypothèse qui est avancée par certains mais ne tient pas la route car si le pouvoir est impliqué dans l'assassinat, il aurait refusé en invoquant la souveraineté nationale. Il est inconcevable que le pouvoir se fasse du hara kiri. Ne serait-il pas impliqué alors? Certaines informations disent le contraire car des noms commencent à circuler dans des milieux de sécurité. Il va de soi alors que la pression internationale n'a pas convaincu le pouvoir. Le motif de cette acceptation serait ailleurs.

Le Président Nkurunziza aurait souhaité cette aide du FBI pour se débarrasser de certains généraux gênants

Cet assassinat servirait au Président Nkurunziza de s'affranchir de ses mentors comme du temps de Radjabu. Il est persuadé que le FBI trouverait une piste et ses conclusions permettraient de faire le ménage chez les généraux qui font la pluie et le beau temps. Certains disent que le Président Nkurunziza n'aurait pas été tenu au courant des préparatifs de cet assassinat et aurait décidé de lâcher ceux qui l'ont fait exécuté. Prétextant les pressions extérieures, il pourrait limoger certains généraux anciens FDD impliqués dans cet assassinat.

Face à la déroute électorale future, compte tenu de la contestation interne au CNDD-FDD contre le Président Nkurunziza, ce dernier aurait préféré se rapprocher de Radjabu avec son parti montant l'UPD. Or, Radjabu ne conçoit aucun rapprochement tant que certains généraux ennemis jurés à lui restent aux postes  importants. D'une pierre deux coups, le FBI permettrait au Président Nkurunziza de limoger certains généraux, obstacles au rapprochement et à la libération de Radjabu. Encore faut-il que Radjabu accepte la main tendue.