FERUZI, ANCIEN PRESIDENT DE L'UPD RECU AU PALAIS PRESIDENTIEL

Burundi news, le 04/06/2011

Par Gratien Rukindikiza

La politique de division des partis politiques initiée par l'ancien Président Buyoya est devenue la bible du Président Nkurunziza. Cependant, toutes les divisions  des partis instrumentalisées par le pouvoir ont été un échec. Le FNL de Rwasa a subi plus de 5 coups montés par le pouvoir mais le FNL reste de Rwasa. Le Frodebu Nyakuri n'est que la sixième compagnie du CNDD-FDD et il est composé des Burundais, certains demandeurs de postes et d'autres de  marché des affaires.

Celui qui préconise des divisions chez les autres n'est pas à l'abri des divisions chez lui. Le CNDD-FDD en est à une deuxième division. Après l'UPD, un autre mouvement proche du député de la Communauté Est Africaine Manassé vient de voir le jour.

L'UPD dans le collimateur du pouvoir

Le CNDD-FDD rêve de récupérer les anciens membres du CNDD-FDD, devenus des militants de l'UPD. Des discussions entre généraux n'ont pas permis une ligne commune pour négocier avec Hussein Radjabu en prison. La force, les emprisonnements n'ont pas suffis pour décourager les militants de ce parti. L'ancien président de ce parti Feruzi a limogé les instances de ce parti sans en avoir les prérogatives. Comme un exécutant, le ministre avait ses mortiers en batterie pour appuyer le soldat Feruzi en cas de débandade. Il n'a pas attendu longtemps car le soldat Feruzi s'est rendu compte qu'il a engagé la bataille sans avoir préparé ses munitions. Le ministre a lancé ses tirs de barrage en affirmant que Feruzi a raison contre tous. Un pseudo congrès a été préparé par Feruzi mais en dehors de sa femme et ses frères, il avait réuni des gens payés à l'heure de présence dans la salle de réunion. Manque de chance, le propriétaires des lieux lui a demandé de quitter les lieux pour éviter des incidents.

Comment Feruzi en est arrivé à ce stade? Qu'est qui  a motivé sa trahison? Qui l'a convaincu?

Tout a été réglé au palais en présence du Président Nkurunziza

Selon des informations recueillies auprès des proches du palais, confirmées par un officier de la garde, Feruzi a été reçu au palais par le Président Nkurunziza. La teneur de la rencontre a été relatée par Feruzi lui même à ses proches.

Le ministre Jean Jacques Nyenimigabo est l'instigateur de la rencontre. Il a pu convaincre Feruzi d'accepter de rencontrer le Président Nkurunziza au palais. Feruzi est actuellement salarié du bureau chargé de traduire la législation burundaise. Son contrat datant de 2005 prendra fin l'année prochaine. Feruzi est un demandeur d'emploi. Il sait que c'est Nkurunziza qui peut le lui fournir. Jean Jacques Nyenimigabo sait aussi que Feruzi est un homme fragile. Il savait qu'en le présentant au Président, Feruzi ne dira pas non au service qui lui sera demandé.

Au palais, Feruzi ne s'est pas fait prié. Il a accepté moyennant l'argent, le soutien de la police et de la Documentation. Il a accepté de limoger toutes les instances et surtout Mugwengezo, la bête noire du pouvoir.

L'erreur de Feruzi est devenue fatale

C'est ce qu'on appelle vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. Feruzi a promis rapidement la déstabilisation de l'UPD. Il a oublié la détermination de ses militants. Pire, il a oublié qu'il est un homme isolé dans ce parti et qu'il ne représente pas beaucoup de gens. Presque tous les représentants provinciaux, sauf celui de Mwaro pour d'autres raisons, ont condamné Feruzi et soutenu les instances de remplacement dirigées par Mugwengezo.

Feruzi se retrouve seul, après avoir empoché l'argent du pouvoir sans rendre le service. Sa bataille soutenue par le ministre est une façon de sauver l'honneur du Président, initiateur de la trahison. Le ministre de l'intérieur a reçu l'ordre du Président de faire tout pour que Feruzi récupère le parti, même si le parti se réduit à sa femme, ses frères et aux intermittents du spectacle politique. Les Burundais n'ont pas compris qu'il y a un nouveau métier, celui de figurant politique. Il y a des malins qui se retrouvent dans deux ou trois congrès des partis différents sans en être militants, juste pour gonfler l'effectif.

La démocratie est comme une grenade. Si vous acceptez de la dégoupiller, vous êtes obligé de la lancer. Dans le cas contraire, la grenade vous emporte. A bon entendeur salut.