L' ASSEMBLEE NATIONALE CLOTURE SA SESSION PARLEMENTAIRE

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 01 septembre 2007

L'Assemblée Nationale a connu une session très mouvementée avec le différend qui l'oppose au pouvoir. Elle ne reconnaît pas le gouvernement actuel et a cessé de voter toutes les lois, à l'exception de celles qui impliquent directement le bien être de la population. A la prochaine session, les députés auront du pain sur la planche.

L'ancienne présidente de l'Assemblée Nationale, Madame Immaculée Nahayo, demande 1 milliard de francs bu

Destituée dans des circonstances difficiles, Immaculée Nahayo avait adopté un profil bas en tant que simple députée. Elle a perdu son poste de présidente de l'Assemblée Nationale à la suite de plusieurs accusations de corruption. Elle avait créé une société pour livrer des fournitures de bureau. Madame Nahayo, présidente de l'Assemblée Nationale, passait des commandes à une société appartenant à Madame Nahayo elle-même. Cette pratique est contraire aux règles élémentaires de gestion de la chose publique. Madame Nahayo avait aussi commis des malversation dans la gestion du carburant et dans d'autres domaines. Le Président de la République l'a nommée ministre de la solidarité nationale,  des droits de la personne humaine et du genre. Cette nomination a redonné de la force à la ministre, ancienne présidente de l'Assemblée Nationale. Elle réclame aujourd'hui à l'Assemblée Nationale un milliard de francs bu pour sa destitution de la présidence de l'Assemblée Nationale. Elle explique que ce montant est le manque à gagner qu'elle a constaté par rapport à la législature restante. En d'autres termes, Madame Nahayo estime qu'elle aurait gagné  un montant légèrement inférieur à un milliard de francs bu sur trois années et quelques mois si on tient compte des dommages et intérêts qu'elle réclame.

Madame Nahayo a oublié de tenir en compte son coût en tant que ministre pour évaluer ses revendications. Par ailleurs, compte tenu des accusations de corruption, son limogeage peut s'expliquer. Il est anormal qu'un membre du gouvernement réclame des indemnités et dommages et intérêts à l'Assemblée Nationale qui doit en principe assurer le contrôle de l'action gouvernementale.

Bientôt, une commission d'enquête parlementaire sur le Falcon

Il aura fallu des mois pour qu'une résolution de la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur la vente de l'avion présidentiel Falcon voit le jour. Cette commission inquiète beaucoup le président de l'Assemblée Nationale Pie Ntavyohanyuma car il doute fort de son contrôle de la fameuse commission. En effet, étant convaincu que le Président de la République a vendu illégalement son avion pour empocher des millions de francs bu, Pie Ntavyohanyuma avait cherché des alternatives à cette commission indépendante parlementaire pour épargner le Président de la République. Notons en passant que, contrairement à ce qui a été dit, Radjabu n'a pas décidé seul la vente du Falcon. La décision a été prise officiellement dans un conseil des ministres et c'est le Président lui-même qui l'a annoncé et a donné la parole au ministre des finances de ce moment d'expliquer les raisons et les circonstances de la vente. En réalité, la décision et les conditions de vente de l'avion ont été déterminées par les deux frères d'armes à savoir le Président Nkurunziza et Radjabu.

La commission parlementaire sera composée de tous les représentants des partis politiques présents à l'Assemblée Nationale. Ce sont les partis politiques qui vont désigner des membres de cette commission et non le président de l'Assemblée Nationale. Ainsi, elle ne pourra pas être manipulée.

Cette commission aura des moyens, y compris des billets d'avion, des frais de mission pour aller enquêter à l'étranger si les enquêtes l'exigent. Ces enquêteurs auront les pouvoirs d'interroger tout burundais ayant une information sur ce dossier. La piste les conduira sans aucun doute chez le Président de la République comme le cabinet d'audit international qui a évité par diplomatie d'accuser le Président de la République. En effet, le cabinet d'audit s'était rendu compte que tous les ordres de vente du Falcon venaient du Président de la République directement mais s'est gardé de le mentionner dans le rapport.