LA FIN DES SALAIRES A LA FIN DU MOIS POUR LES FONCTIONNAIRES BURUNDAIS 

Burundi news, le 14/09/2010

Par Gratien Rukindikiza

Les Burundais avaient l'habitude de se moquer des Zaïrois du temps de Mobutu qui recevaient leurs salaires un mois après la fin du mois. Aujourd'hui, les tares du régime de Mobutu se rencontrent au pouvoir de Nkurunziza.

L'argent parti à la Documentation pour financer les tricheries de la campagne

En principe, l'argent du pays ne suffit pas pour payer les frais de l'Etat. L'aide internationale  intervient à plus de 50 %. Cette aide est conditionnée de plusieurs paramètres dont le respect d'une certaine déontologie monétaire et fiscale.

La BRB a prêté ou donné plus de 1, 6 milliards de francs bu au ministère des finances. Un montant que le ministère devait rembourser. Or, ce montant parti en trois fois s'est retrouvé à la Documentation, géré par la Présidence. Pour éviter les contrôles, notamment des salaires au noir des ministres, la Présidence fait transiter l'argent par les caisses de la Documentation Nationale.

Cette sortie d'argent à la BRB déséquilibre les agrégats nationaux car ce n'est ni des bons de trésor que les banques  rachètent, ni une avance liée à un flux d'échange important ou autre motif monétaire. Cette façon de faire mécontente les bailleurs de fonds qui tournent le dos au Burundi après. Aujourd'hui, le pays ne peut compter que sur les restes des recettes douanières et fiscales.

Fin des salaires au 30 du mois pour les fonctionnaires

Aujourd'hui, les fonctionnaires sont payés 15 ou 20 jours à la fin du mois. Ceci parce que les caisses sont vides. Il faut attendre que les douanes rapportent assez pour payer en premier lieu les militaires et policiers vers le 10, les enseignants vers le 15 ainsi que la Présidence de la République.

Inimaginable, il y a 5 ans que les fonctionnaires burundais pourraient accepter un tel décalage. La ministre des finances doit faire de la magie pour prendre l'argent là où il est si les autres ne l'ont pas empoché à titre privé.

C'est un signe de la faiblesse, non seulement de l'économie mais aussi du pouvoir.