A QUAND LES NEGOCIATIONS AVEC LE FNL ?

 

Le FNL est le dernier mouvement rebelle qui n’a pas encore  signé un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement. Les conditions posées au départ de négocier avec les tutsi ont été rejetées par le gouvernement. Suite à son affaiblissement sur le terrain, grâce au travail conjoint de l’Armée et des FDD, le FNL demande verbalement aujourd’hui à négocier sans préalable. Par ailleurs, il a commencé à réclamer le médiateur en la personne de Mc Askie qui dirige l’ONUB au Burundi. Or, sa mission n’est pas la médiation mais celle de veiller à la bonne application des accords signés et d’assurer en cas de besoin la sécurité de certaines personnalités politiques et des lieux. Le 25 décembre 2004, elle a refusé la médiation en précisant que ce n’est pas dans ses prérogatives.

Les Négociations se font normalement  dans le cadre de la Sous Région et sous la Médiation de Jacob ZUMA.

Ces derniers jours, beaucoup de signes ont laissé croire que les négociations allaient commencer. Pasteur Habimana, porte- parole du FNL, avait annoncé qu’ils étaient prêts pour les négociations. Parallèlement, le Président Ndayizeye envoyait son émissaire, administrateur de Kanyosha à l’étranger, en Tanzanie probablement, pour préparer les négociations. Le porte- parole de la Présidence, Pancrace Cimpaye, affirmait que les négociations avec le FNL devaient débuter dans les jours à venir. La cerise sur le gâteau, l’ambassadeur de la Tanzanie au Burundi disait à une radio burundaise que la Tanzanie va accueillir les négociations.

Cependant, les négociations n’auront pas lieu comme prévu. Le Président lui-même a été obligé de le reconnaître en conseil des ministres qu’il n’y a pas de négociations prévues avec le FNL.

Le pouvoir actuel de Ndayizeye touche à sa fin. Il a besoin des prolongations pour des raisons personnelles et financières. Toutes les manœuvres sont les bienvenues. Le début des négociations allaient permettre au pouvoir de reporter les élections à l’année 2006. Le Président avait engagé des négociations secrètes sans en référer au gouvernement. En laissant son porte- parole annoncer ces négociations, le Président Ndayizeye voulait tester les politiciens burundais pour démarrer la manœuvre. Il s’est retrouvé pris dans son propre piège. Il avait demandé à la Sous région et aux Nations Unies de déclarer le FNL, mouvement terroriste. Il fallait au moins levé l’appellation « terroriste » du FNL.

Le FNL a compris le jeu et a piégé le Président car il n’a jamais adressé une lettre ni au gouvernement, ni à la Présidence pour accepter les négociations en dehors des déclarations à la radio. La  lettre adressée au Président Tanzanien Mkapa parle de dialogue avec « ses compatriotes ». Chacun pouvait exploiter les « bonnes intentions » du FNL comme il l’entendait. La médiation étant assurée par la Sous région et l’Afrique du Sud, cette lettre ne permet pas de conclure qu’il y aura négociation. Le gouvernement ne peut commencer les négociations sans aucune  communication de l’initiative  de la Sous région sur le Burundi.

On entend à longueur de la journée qu’il y aura des négociations. La Sous région n’est pas au courant, sauf la Tanzanie, le médiateur n’est pas informé et les négociateurs ne sont pas avertis. Drôle de négociation !

Et si l’arroseur était arrosé !