Burundi news, le 20/05/2015

 

Forum des Diasporas Burundaises                                              Suède, le 15 mai 2015

(Belgique, France, Norvège, Royaume-Uni et Suède)

                       “FODIB”

 

Position du Forum de la Diaspora Burundaise par rapport à la prise du pouvoir par le Comité de Salut pour le Rétablissement de la Concorde Nationale

 

Genèse de la crise institutionnelle et humanitaire au Burundi

Obstiné à se porter candidat aux présidentielles de juin 2015 pour un troisième mandat, Monsieur Nkurunziza  prend pour ennemi toute personne, organisation qui attire son attention sur cette candidature illégale et illégitime porteuse  de tous les dangers :

La presse est prise pour cible, des démarches de mise à l’écart de la représentation  des Nations-Unies sont  entamées, la préparation de sa candidature n’est plus qu’un secret de polichinelle malgré les conseils de hautes personnalités et organisations tant nationales qu’internationales.

On observe un véritable ballet diplomatique jamais vu au monde : EAC, UA, UE, USA, France, Belgique, Nations-Unies, etc… se succèdent tour à tour pour attirer son attention sur les dangers de la violation des accords d’Arusha et de la Constitution.

Inutile de revenir aux conseils des anciens chefs d’Etat du Burundi tous unanimes que de part l’illégalité avérée de ce troisième mandat, qu’il allait de surcroît plonger le pays dans le chaos.

Presque toutes les représentations des diasporas burundaises dans le monde ont fait de même indistinctement des appartenances politiques, ethniques et toutes générations confondues.

Le camp CNDD-FDD dont il est issu comprend avant lui et sort du mutisme pour se ranger du côté des accords d’Arusha et de la constitution à commencer par ses plus proches : parlementaires, porte- parole de son parti, son propre porte-parole ainsi que ses propres services de renseignement tentent de le convaincre à ne pas violer les Accords d’Arusha.

En date du 25 Avril 2015, le Parti au pouvoir, le CNDD-FDD  organise, au grand mépris du règlement d’ordre intérieur et en dépit de tous les conseils, un congrès pour plébisciter Pierre Nkurunziza,  comme candidat du parti aux élections présidentielles de juin 2015.

 Pourtant, Pierre Nkurunziza venait  de terminer ses deux mandats et ne pouvait en aucune manière se représenter sans violer la constitution et les Accords d’Arusha signés entre les partenaires politiques en Aout 2000 ; constitution dont la tentative pernicieuse d’amendement venait d’être rejetée par l’Assemblée Nationale. 

Ainsi, dans sa permanence encerclée par des Imbonerakure du Parti scandant des chansons pleines de menaces de mort à l’endroit de ceux qui s’opposeraient au troisième mandat, le parti CNDD-FDD a franchi le Rubicon en désignant Pierre Nkurunziza comme candidat qui a aussitôt accepté .

Dès le lendemain de cette candidature, des manifestants ont envahi la rue y trouvant des policiers et miliciens Imbonerakure pré-positionnés et prêts à en découdre avec des civils non armés. Ils avaient reçu des ordres clairs d’empêcher les manifestations par la force des armes y compris en donnant la mort. C’est ce qui a été fait ce dimanche du 26 Avril où deux manifestants ont été tués par balles réelles  dans la journée tandis que deux autres ont été assassinés en pleine nuit chez eux par des policiers.

C’est dans ce contexte le Forum des Diasporas Burundaises (FODIB en sigle) se joint aux autres sons de cloches pour alerter le Secrétaire Général des Nations-Unies dans sa lettre du  date du 27 avril 2054.

Dès lors,  beaucoup de sang et de pleurs ont coulé dans le pays à la grande indifférence du président qui vient d’être destitué par  le Comité de Salut pour le Rétablissement de la Concorde Nationale avec à la tête le Général Niyombare Godefroid.

 

ENIGME POLITIQUE UNIQUE EN SON GENRE

Avant  une quelconque prise de position, le FODIB  a consulté tous ses membres de la Belgique, de la France, de la Grande-Bretagne, de la Norvège, de la Suède.  Il leur a posé la question suivante : « Quelle autre alternative de sortie d’impasse politique et sécuritaire pour  un chef d’Etat qui pousse l’avidité du pouvoir jusqu’à la création d’une milice armée  bien entraînée à l’intérieur et à l’extérieur du pays et bien équipée aux frais de l’Etat et à l’insu du ministère de la défense nationale, parallèlement aux Forces de Défense Nationale  dont il est sensé être le commandant suprême ? ».

La même question est laissée à la communauté nationale et internationale pour tentatives de réponse.

 

Position et recommandations du FODIB

1°      Le FODIB  félicite le comité de Rétablissement de la Concorde Nationale pour avoir prêté main forte à l’initiative populaire pour arrêter les intentions malveillantes de Nkurunziza d’imposer un troisième mandat illégal par la corruption et les menaces de la cour constitutionnelle, la division ethnique et régionale des forces de l’ordre et la violence injustifiée contre son peuple.

2°       Le FODIB  rend hommage à  la jeunesse burundaise pour son patriotisme, sa résistance téméraire et son sens  du sacrifice devant la barbarie de la machine répressive du président déchu et saisit cette occasion pour exprimer sa compassion aux blessés et aux familles en deuil suite à l’hécatombe orchestrée par cette machine à tuer de Nkurunziza.

3°       Le FODIB exige la traduction en justice des auteurs de ces barbaries, ainsi que les commanditaires, Nkurunziza en première ligne.

4°       Le FODIB appelle la communauté internationale de comprendre que cette initiative populaire, finalisée par l’armée est plutôt un acte salutaire et non un coup d’état face à la détermination de Nkurunziza à se maintenir  au pouvoir par la force et l’arrogance.  Ce n’était que la seule alternative possible et imaginable après différentes tentatives de compromis politico-diplomatiques auxquelles il est resté imperturbable.

5°       Le FODIB saisit l’occasion pour appeler l’Union Est Africaine  à revoir sa position , soutenir le comité de salut pour le rétablissement de la concorde nationale. Il en est de même pour tous les pays qui ont pris des positions similaires en condamnant ce qu’ils appellent à tort un «  coup d’Etat ».

6°       Le FODIB appelle cependant le Comité de Concorde Nationale de prioriser la sécurité sur toute l’étendue du territoire, puis  s’asseoir avec tous les acteurs politiques, la société civile et tous les acteurs de ce changement pour rassurer d’abord tous les burundais quant au respect des accords d’Arusha , de la constitution ainsi que la tenue des élections libres, inclusives et démocratiques dans des délais raisonnables.

 

 

Pour le FODIB

Oscar Butare, Président