LE POSTE DE FORCE COMMANDER EN SOMALIE ECHAPPERA AU BURUNDI

Burundi news, le 12/05/2013

Par Gratien Rukindikiza

Les armées du monde savent bien que commander une force internationale est un honneur pour l'armée d'origine de ce commandant mais aussi pour le pays. L'Ouganda a commandé l'AMISOM, le Rwanda les forces onusiennes au Soudan etc... Le Burundi rêve d'obtenir un tel commandement. Les efforts faits en Somalie, les militaires qui y ont laissé la vie et d'autres qui vont mourir sur cette terre lointaine méritent une récompense posthume. 

Promouvoir à tout prix un officier incapable et perdre le poste

L'Union aAricaine a demandé au Burundi de leur fournir deux noms des généraux pour le poste prestigieux de Force commander de l'AMISOM. Le pouvoir a voulu privilégier un général issu du CNDD-FDD et qui n'a jamais commandé les troupes. Le ministère de la Défense a proposé deux généraux à savoir le général major  Ndegeya, ancien chef d'Etat major adjoint des FDN et le général major  Silas Ntigurirwa. A la Présidence de la République, seul le nom du général major Ntigurirwa a été envoyé pour maximiser les chances en sa faveur et  en minimisant les chances pour le Burundi.

Silas Ntigurirwa est connu pour les malversations dans la gestion du programme de démobilisation DDR. Les bailleurs de fonds de la DDR le sont aussi pour l'AMISOM. Ils ont mis leur  veto. Silas Ntigurirwa n'aura pas ce poste. Si le Burundi s'obstine à placer ce général major, le poste sera attribué à un autre pays. Le dossier du général major Ndegeya qui a beaucoup de chances de passer n'a pas été présenté. Une erreur pour le Burundi qui est  très regrettable. S'agit-il d'une gestion ethnique des dossiers comme ça semble se passer dans ces jours? Il est difficile de le dire.

Des demandes ridicules à l'Union Africaine

La volonté de placer les militants ou anciens combattants du CNDD-FDD reste intacte. Des demandes insolites sont faites à l'Union Africaine pour remplacer des cadres techniques qui y travaillent avec des contrats qui n'ont rien à voir le Burundi. Des officiels de l'Union Africaine se plaignent des demandes de la part du pouvoir de Bujumbura de remplacer les Burundais d'une ethnie par une autre. Certains sont allés jusqu'à demander de remplacer l'ancien Président Buyoya, chef de la Misma au Mali, par un général ex -FDD. Le ridicule ne tue pas. L'Union Africaine a répondu que le chef de la Misma a été choisi à titre personnel et non à titre d'un pays.

Les Burundais qui sont à l'étranger ne doivent pas être catalogués en fonction des ethnies mais des compétences. Plus le Burundi est très bien représenté par ses compétences, plus il aura une place respectable dans la sphère des nations. Les cadres burundais s'exportent bien dans ces jours. Ce n'est pas le Togo qui doit se plaindre. L'ancien Premier Ministre du Burundi Firmin Ndimira, un des grands travailleurs et compétents burundais est le conseiller spécial du Président togolais. Il manage la politique économique de ce pays. La croissance économique de ce pays le doit aussi à cet infatigable Ndimira au travail. Ndimira a donné une très bonne image des Burundais, des Burundais travailleurs. En envoyant des cadres burundais incompétents à des postes stratégiques, c'est l'image envoyée par Ndimira qui sera brouillée.

L'arrivée au pouvoir du CNDD-FDD en 2005 avait permis de dépasser le stade ethnique dans la pensée des Burundais. Espérons que certains cadres estimés et clairvoyants du CNDD-FDD puissent infléchir les positions  de certains ténors.