Burundi news, le 01/04/2008

Les fossoyeurs de la Démocratie…

Par The Leadership Institute

C’est en lisant l’article paru sur www.burundi-info.com où l’auteur demande de ne plus mettre les bâtons dans les roues du gouvernement que nous y avons retrouvé ce titre « fossoyeurs de la démocratie » et qui nous semble bien convenir au parti CNDD FDD. Voici nos commentaires :

1.     Dans ses organes dirigeants à tous les niveaux, le parti CNDD FDD est devenu un parti d’exclusion, dictateur et dirigé par une clique de militaires et anciens combattants qui dirigent ce parti de manière brutal et dictatorial. La crise au Parlement en est bien un exemple, l’exclusion d’Alice NZOMUKUNDA du parti CNDD FDD ainsi que l’exclusion de tutsi dans la plupart des postes au sein de ce parti, pour ne citer que ceux-là.

 

2.     Oui, les crimes politiques des régimes passés ne resteront pas éternellement sous silence. C’est dans ce contexte qu’une Commission Vérité Réconciliation a été prévue dans les accords d’Arusha. Il appartient au gouvernement NKURUNZIZA de faire en sorte que cette Commission démarre son travail. Cependant, les crimes imputés au régime NKURUNZIZA ne seront pas traités dans le cadre de cette Commission. Le Colonel BANGIRINAMA a mis deux années bien en sécurité et sous la protection de la République avant de s’enfuir. On attend toujours son arrestation en vain et il était de notre devoir de rappeler à l’opinion cela. Tout de même, une correspondance de demande d’extradition ne prendra pas on l’espère d’autres DEUX ans. C’est vraiment stupide de votre part de  revenir sur les crimes passés pour justifier les vôtres. C’est le CNDD FDD qui dirige le Burundi aujourd’hui et qui est redevable devant le peuple burundais de ses bavures politiques et autres violations des droits de l’homme. Celui qui est aux commandes en 2008, c’est le CNDD FDD et non l’Uprona ou le Frodebu. Celui en qui les burundais en grande masse avaient mis leur confiance pour leur débarrasser des démons du passé, c’est le CNDD FDD et non l’Uprona ou le Frodebu. Celui qui a DECU les espoirs de millions de burundais en matière de respect des droits de l’homme, des libertés d’expression, celui qui a encore DECU la sous-région et la communauté internationale, c’est encore le CNDD FDD. Celui qui ramène encore sur la scène les démons de la division ethnique, c’est encore le CNDD FDD. Merci de ne pas avoir contredit que l’on est aujourd’hui dans l’ère des crimes d’Etat mais de nous rappeler que ces crimes d’Etat ne datent pas d’aujourd’hui. Seulement, on pensait que cette ère était REVOLUE. Mais malheureusement, avec le CNDD FDD au pouvoir, on est loin d’y arriver.

 

3.     Nous prenons acte des promesses de ce site en ce qui concerne les intentions du gouvernement sur la filière café. Espérons que ce soit vrai car la transparence dans toute réforme est la clé de son succès. Nous leur remercions aussi de ne pas avoir démenti l’implication de la Présidence dans le monopole d’un courtier pour la campagne de l’année passée.

 

4.     C’est dans le même contexte que nous avons recommandé que la même transparence et un esprit de dialogue prônés par toute la classe politique burundaise sont les atouts nécessaires pour mener à bien le processus de démobilisation. Il ne suffit pas de s’attaquer les ex-FAB comme ce site le fait avec complaisance pour que la question soit réglée. Vos accusations sont-elles celles du Gouvernement et du parti CNDD FDD ? Ramener à chaque bout de paragraphe la Banque Mondiale relève de l’hypocrisie au risque de faire porter les conséquences d’une mauvaise démobilisation sur les institutions de Bretton Woods. Cela est très dangereux. Cependant, les burundais tiendront le Gouvernement NKURUNZIZA responsable d’un échec sur cette question combien sensible. Quitte à suivre toutes les recommandations de la Banque Mondiale, pourquoi ne pas communiquer les résultats de l’enquête dans l’affaire INTERPETROL où vous voulez nous faire croire que le gouvernement a traité cette question de la manière la plus transparente qui soit. Dans ce cas, donnez des explications sur les questions suivantes :

                                                              i.     Expliquez-nous les circonstances exactes de la fuite de Madame Denise SINANKWA. N’est-elle pas partie avec l’accord explicite du Chef de l‘Etat alors que des soupçons pesaient déjà sur son compte ?

                                                            ii.     Pourquoi vous acharnez-vous à faire croire au monde entier que Madame Denise SINANKWA est en Europe alors que vous savez pertinemment qu’elle est aux Etats-Unis ?

                                                          iii.     Pourquoi lancer un mandat d’arrêt international via Interpol à l’encontre de Madame SINANKWA et non contre Taruk Bashir ? Si elle a indûment payé Taruk Bashir, c’est bel et bien Taruk Bashir qui a INDUMENT encaissé le montant.  Pourquoi appliquer la règle de deux poids deux mesures dans ce cas ?

                                                         iv.     Qu’est-ce que le gouvernement attend pour instruire en bonne et due forme le dossier et laisser toutes ces personnes accusées avoir droit à un procès équitable. Nous le répétons : le gouvernement ne doit pas être juge et partie. C’est la seule manière de couper court à toutes les spéculations sur cette question.

                                                           v.     Expliquez-nous la raison des rencontres entre certains représentants du gouvernement avec l’homme d’affaires Taruk Bashir au Kenya et en Tanzanie ?

 

5.      Dommage que l’on n’ait pas eu des éclaircissements sur la situation explosive qui prévaut dans la province de Ruyigi. A CAUSE d’un gouverneur EXTREMISTE, DIVISIONNISTE malheureusement soutenu par le Chef de l’Etat lui-même, voilà que les démons de la division risquent d’embraser cette province.

 

6.     Il ne sert à rien de vanter les quelques actions financées par les bailleurs pour expliquer que TOUT VA BIEN DANS LE MEILLEUR DES MONDES. Si le gouvernement ne sait pas utiliser le baromètre qu’il faut pour évaluer la manière dont la communauté internationale perçoit sa politique, alors C’EST GRAVE. Espérons que vous savez au moins juger du baromètre de l’appui de la population burundaise, sinon vous n’avez qu’à demander aux leaders de votre parti dans le fin fonds du pays pour comprendre que votre parti a perdu l’appui populaire qu’il avait en 2005. Avec la misère qui prévaut dans ce pays, c’est vraiment honteux de dire que le Président NKURUNZIZA est en train de travailler pour réduire cette misère. Pourriez-vous nous dire le pourcentage de l’aide décaissée par rapport à l’aide promise par les bailleurs de fonds ? Et enfin nous expliquer pourquoi, avec toute la bonne volonté de la communauté internationale, l’aide se fait toujours attendre ? Les bailleurs de fonds qui appuient le Burundi, tout en travaillant avec le gouvernement légitime, ne le font pas moins pour ne pas ABANDONNER le peuple burundais. Ce n’est pas nécessairement parce qu’ils approuvent toutes les bavures de votre gouvernement. Loin de là.

 

7.    Ce n’est pas en insultant les gens que vous allez convaincre l’opinion nationale et internationale de la candeur de votre régime. Votre langage, s’il n’engageait que vous-même, on comprendrait. Le problème c’est que vous signez comme webmaster du site officiel du parti CNDD FDD. Cela montre à la rigueur le manque de respect et d’estime pour votre propre parti ou pour les personnalités que vous voulez défendre.

Nous avons félicité Monsieur RUKINDIKIZA car ce n’était du tout évident de se retenir comme il l’a fait. Le site de RUKINDIKIZA est beaucoup lu et il est personnellement connu pour son attachement aux valeurs démocratiques à tel point que vous vous ridiculisez en le traitant de fossoyeur de la démocratie.

 

8.     Cessez de dire que votre système est BON et que ceux qui vous critiquent sont les fossoyeurs de la démocratie. Par ailleurs qui sont ces fossoyeurs dont vous parlez tant ? C’est plutôt un BLASPHEME de lire que votre système est DEMOCRATIQUE. C’est même tourner le couteau dans la plaie des burundais.

 

9.     Enfin, vous savez bien informé sur les intentions de nos dirigeants : pourriez-vous leur demander comment nous devrions interpréter le silence du Président de la République et du Président de l’Assemblée Nationale face à la crise au Parlement. Il ne sert à rien de critiquer le machiavélisme des uns et des autres car c’est bien le CNDD FDD qui est au pouvoir et qui est redevable devant le PEUPLE. Faites votre travail et laissez vos opposants faire le leur. L’opposition n’est ni un crime ni un péché.