FRODEBU, MAUVAIS PERDANT ET ANTIDEMOCRATIQUE

 

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 07 juin 2005

Imaginons un club de football qui entre dans une compétition en disant bel et bien que s’il perd, il conteste l’arbitrage et s’il gagne, il prend la coupe. Ce club serait banni de la compétition.

En politique, ce sont les dictateurs qui organisent les élections dans le but de les  gagner sauf Buyoya qui n’a pas compris que le peuple ne l’aime pas. Le Frodebu n’a pas encore compris que son temps est révolu et que le peuple ne tolère pas son comportement et sa trahison.  

 

Le 04 juin 2005, au  lendemain des élections communales, le secrétaire général du Frodebu Ngendakumana, acceptait la défaite de son parti politique en reconnaissant le bon déroulement des élections. Léonce Ngendakumana a été un bon joueur et a démontré son côté démocratique. Le Frodebu a perdu ces élections et craint une défaite aux élections législatives. Minani, dirigeant du Frodebu ne réalise pas ce qui lui arrive et ne se voit pas sans les habits du Président de la République. Le Président Ndayizeye ne s’imagine pas remettre le pouvoir au heureux  élu Président, issu du CNDD-FDD.

A défaut de tricher pendant les élections, voilà les vieux démons de la dictature qui reviennent. Les anciens « démocrates » sont devenus des dictateurs.

Minani conteste les élections parce qu’il a perdu. Il affirme que les militaires ont forcé les citoyens à voter CNDD-FDD. Il semble que les forces de sécurité sont dirigés par Ntihabose, membre du Frodebu et le ministère de la défense par un Général qui se range du côté de l’Uprona. Les FDN sont sous le commandement du commandant suprême des forces armées en la personne de Ndayizeye. C’est lui qui se promenait avec le bâton de commandement. Il devait alors savoir commander pour surveiller sa troupe. Les FDN ne sont pas sous la responsabilité du CNDD-FDD et de ce fait, elles ne pouvaient pas forcer les gens à  voter en faveur du CNDD-FDD.

De plus, tous les observateurs y compris du Frodebu, les journalistes, l’ONUB, personne n’a soulevé les cas des citoyens forcés à voter pour tel ou tel autre parti. Celui qui voulait tricher est celui qui savait qu’il allait perdre, celui qui avait des sacs de bulletins de vote. Il faut chercher dans le parti du ministre Kamana. Minani devait s’en prendre à ce parti qui l’a empêché de gagner. Il serait souhaitable aussi de s’en prendre à ce Monsieur Minani, à sa façon de démobiliser les militants, de gérer le Frodebu et le parlement.

 

Le mauvais joueur Frodebu n’est plus démocratique. Minani conduit  son parti vers un terrain glissant. Heureusement qu’il risque de se scinder en deux partis. L’avenir réserve des surprises. Plusieurs cadres de ce parti ne supportent plus le comportement de Minani. L’alliance avec le FNL qui menace de perturber le pays mécontente plus d’un. Le FNL projette d’annuler les négociations si les élections ne sont pas arrêtées. C’est pour cela qu’ils lancent des attaques pour empêcher les burundais de voter. Il ne faut pas être politicien  pour faire une corrélation entre ce revirement du FNL et la défaite de son allié Frodebu. Il suffit de voir les communes où le Frodebu a gagné les élections pour comprendre qui a fait la campagne pour qui.

 

Le Frodebu refuse le résultat des urnes. Il n’a pas dit ce qu’il compte faire. On a du mal à s’imaginer que le Frodebu est pire que l’Uprona de 1993 qui a accepté le résultat des urnes. Depuis que ces cadres du Frodebu ont goûté aux fastes du pouvoir, la dose de la dictature est entrée dans les veines.

Je suis convaincu que plusieurs cadres de ce parti, compagnons légitimes du Président Ndadaye, défendrons l’idéal de ce parti pour le sauver du naufrage. Ce parti nécessite une réorganisation et un changement de direction.