LE COLONEL VITAL BANGIRINAMA FUIT LE PROCES DES MASSACRES DE MUYINGA

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 17/01/2008

Le colonel Vital Bangirinama, ancien commandant de la région militaire du Nord Est a pris la fuite. Il est accusé des massacres de Muyinga où  trente  Burundais ont été assassinés sous ses ordres et jetés dans la Ruvubu. Son dossier était terminé mais l'auditeur militaire n'a pas pu l'arrêter comme le souhaitait aussi le ministre de la défense, le général Niyoyankana. Le Président de la République avait opposé son veto. Ce refus était un élément de plus qui permettait d'affirmer que les massacres de Muyinga étaient téléguidés par le pouvoir. Une opération conjointe du commandant de la région militaire et du responsable provincial de la Documentation ne peut se concevoir en dehors de la présidence.

Le colonel Vital Bangirinama était resté un homme protégé par le pouvoir. Il gardait chez lui des roquettes,une lance roquette, des fusils kalachnikovs et des cartouches. Ces armes ont été évacuées par un taxi mystérieux au moment où sa maison prenait feu il y a un mois. Ces armes ne provenaient pas des stocks de l'armée.

Ces derniers jours, certaines personnalités du pouvoir ont tenté de brouiller les pistes en voulant incriminer d'autres personnalités militaires, anciens FAB. Le colonel Bangirinama avait fait des déclarations sur des radios et chez  des ligues des droits de l'homme qui ont été jugées incohérentes. Contrarié par la société civile, il a compris que sa stratégie d'impliquer les généraux, anciens FAB, ne pouvait pas tenir. Le pouvoir lui a arrangé une fuite vers un pays voisin. Selon toutes vraisemblances, il n'est pas parti ni au Rwanda, ni au Congo. Il serait parti vers le Sud du Burundi, probablement en Tanzanie.

Ce départ ne signifie pas que les commanditaires de ces massacres seront innocentés ou oubliés. C'est un crime contre l'humanité qui est imprescriptible. Le colonel Bangirinama n'est pas à l'abri, ni de la justice internationale, ni de la volonté du pouvoir d'effacer les traces en éliminant ce colonel de l'étranger.