APRES LE CARNAGE DE GATUMBA, LE CONSEIL DE SECURITE SE TROMPE DE CIBLE
Burundi news, le 21/09/2011
Par Gratien Rukindikiza
Le Burundi vit encore le deuil des personnes tuées à Gatumba. C'est une grande souffrance pour les familles et les amis des personnes tuées. Il est déplorable que les Burundais soient tués pour des raisons politiques.
Le conseil national de sécurité s'est réuni pour analyser les tueries de Gatumba. Comme d'habitude, ce conseil tire à boulets rouges sur la société civile. Ce conseil réuni à Bururi avait accusé la société civile d'être complice des violences actuelles et la mettait en garde.
Après les crimes de Gatumba, le conseil de sécurité vient de mettre en garde les radios, télévisions et journaux écrits de ne pas diffuser des informations liées aux enquêtes sur ces massacres et d'autres dossiers en cours. Cela revient à reconnaître que cette commission d'enquête sera faussée, télécommandée à l'abri de la presse. Si le pouvoir est confiant et ne se doute de rien, qu'est-ce qui le pousserait à empêcher la presse de parler de ce dossier? Pourquoi inclure les autres dossiers en cours, comprenez le dossier d'assassinat d'Ernest Manirumva? Ainsi, la nouvelle commission aura la même liberté réduite de travail comme celle du dossier Manirumva. Comment les Burundais peuvent-ils avoir confiance en ces commissions au moment où les présumés coupables dans l'assassinat de Manirumva comme le général Adolphe Nshimirimana, Ndakugarika ne sont pas interrogés?
Le pouvoir n'a aucun droit d'interdire la presse de diffuser des informations sur de tels crimes. La presse a le devoir de faire ses enquêtes et diffuser les informations. A la commission de mener ses enquêtes sans interférence du pouvoir dictatorial.
Il va de soi que la commission a la mission d'enquêter à charge sur Léonce Ngendakumana, sur l'ADC pour museler l'opposition. Le carnage de Gatumba ne devait pas être exploité par le pouvoir pour arrêter les opposants. Quant aux résultats de ces enquêtes, Burundi News considère le communiqué du conseil de sécurité comme nul et non avenu quant à sa partie concernant l'interdiction de diffuser les enquêtes en cours.
Deux poids, deux mesures. Les milliers de morts de Bujumbura rural, militants du FNL, sont oubliés. Aucune commission d'enquête. Si les commissions d'enquêtes seront mises en place en cas de morts de militants du CNDD-FDD seulement, il faudra que les autres Burundais créent leur justice, la justice du peuple.