LE GOUVERNEUR DE KAYANZA FAIT TUER UN CITOYEN PAR SES GARDES

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 08/11/2009

Lors de la commémoration de l'anniversaire du Prince Rwagasore, à Kayanza, le gouverneur Nduwimana a fêté de sa façon. Il a préféré avoir sa mort en donnant des ordres clairs et nets à sa garde de tuer un ancien militaire retraité, nommé Salvator Nsabiriho. Le gouverneur a compris que certains dignitaires peuvent donner la mort à leurs dirigés sans suite.

Salvator Nsabiriho était propriétaire d'une parcelle et disposait des documents en règle. Le gouverneur voulait obtenir de l'argent de la part de Nsabiriho et faisait tout pour que ces documents soient invalidés en attendant un pot de vin.

Le jour de la fête nationale, le 13 octobre 2009, le gouverneur a convoqué Salvator Nsabiriho pour cette parcelle. N'ayant pas accédé à sa volonté, le gouverneur a demandé à sa garde de le torturer à mort. Le gouverneur est sorti de son bureau et a pris la voiture en laissant les policiers de sa garde torturer Salvator Nsabiriho. Même d'autres policiers sont intervenus en faveur de Salvator mais sa garde a refusé et a affirmé qu'elle répond aux ordres du gouverneur. Le gouverneur est repassé et a laissé faire, voyant que la mission se passait bien.

Nsabiriho est décédé à la suite de cette torture le 05 novembre 2009 à l'hôpital Prince Régent Charles. Fier de son cynisme, le gouverneur avait dit aux médias que la personne qui a été torturée vienne le voir dans son bureau si elle a un problème avec lui.

Aujourd'hui, le gouverneur a en face de lui un cadavre, des témoignages du vivant de Nsabiriho et des agents de la Police présents sur place. Il devra répondre de ses actes. S'il reste gouverneur, protégé par le pouvoir, le candidat Nkurunziza, si le CNDD-FDD valide, devra répondre pendant la campagne de sa protection des tortionnaires du peuple. Le sang est maudis. On ne tue pas un être humain comme on peut tuer une chèvre. Même si la chèvre n'est pas vendue, seul le propriétaire a le droit de vie ou de mort.

Il reste à suivre la réaction du pouvoir. Complicité protectrice ou justice?