LE GRIOT EST DE RETOUR APRES UNE TRAVERSEE DU DESERT

 

Par Gratien Rukindikiza

Burundi news, le 23/02/2009

Ces derniers jours, un article sorti sur le site burundibwacu qui parlait d'un lobby tutsi autour du Président de la République avait suscité des interrogations sur son auteur. Un nom a été avancé et celui qui était soupçonné a fini par reconnaître qu'il risquait la mort à la suite de la sortie de cet article. Daniel Kabuto, responsable de la communication à la deuxième vice Présidence avait affirmé que sa vie était en danger. Il comptait parmi ses soutiens le 2 è vice Président, Sesema, un proche de Ntisezerana et Sindokotse parmi les cadres du CNDD-FDD. Les informations publiées dans cet article laissaient penser que soit,  Kabuto en était l'auteur, soit le commanditaire de l'article. Compte tenu de l'ampleur de ses affirmations gratuites, Burundi News avait opté pour le soutien à Kabuto. Il craignait qu'il soit victime du système.

Il vient de passer un temps sans écrire. Le voilà rassuré et il se met à la plume. Son dernier article signé Samson Kwizera comme d'habitude montre bien qu'il intervient pour la défense du 2 è vice Président Ntisezerana. Sachant qu'il est son chef, il est normal dans le Burundi actuel que Kabuto accepte d'écrire un article demandé par le 2 è vice Président Ntisezerana. Ce dernier a été touché par un article qui parlait des rivalités au sommet de l'Etat. J'avais écrit et je le répète que le 2 è vice Président Ntisezerana, le président du CNDD-FDD, le directeur du cabinet du Président forment un groupe opposé au Président Nkurunziza.

Il est compréhensible d'écrire pour défendre son poste et sa paye. C'est pour cela que je n'ai aucune dent contre lui. Rien ne m'empêchera de le défendre s'il est victime du système comme les autres. L'histoire le dira. Ce sont des postes éjectables.

Voici ce qu'il écrit : 

"Monsieur Gratien Rukindikiza vient de gagner plusieurs colonnes sur la liste noire du Conseil National de la Communication. Démasqué et menacé de sanctions, il a déversé son fiel sur son site dans une défense honteuse car faite d`injures et d`ire. Mais puisqu`il est établi en France, il n`a pas manqué de monter sur ses grands chevaux en se croyant au-dessus de toute poursuite judiciaire. Nous laissons au gouvernement du Burundi le soin d`apprécier les voies et moyens diplomatiques, juridiques ou judiciaires  de mettre ce pyromane hors d`état de nuire."

Etonnant ce Kabuto qui laisse le soin au gouvernement comme si c'était un ordre. A force de fréquenter le 2 è vice Président, on se croit plus chef que le chef.

Ce n'est pas le CNC nommé par un pouvoir dictatorial qui me dicte ce que j'écris. Loin de là. Ce n'est pas non plus le CNC qui va m'empêche d'écrire. Le site Burundi news n'a jamais insulté personne. Il ne peut pas se permettre de traiter des régimes d'ogre comme le fait le fameux Samson Kwizera, alias Kabuto. Quant au procès, Kabuto oublie tout simplement que Rukindikiza participe à toutes les manifestations des Burundais à Paris. Rukindikiza ne se cache pas. Il suffit de demander à Wagara, le directeur de cabinet du Président qui l'a rencontré à Paris au mois d'octobre 2008. Une discussion a été engagée avec beaucoup de courtoisie. Pour les procès, je me défendrais comme tout le monde et il faut savoir que je vis dans un pays de droit. Aucun dictateur n'a gagné un procès en France. En France, ce n'est pas la diplomatie qui fait des procès.

Rukindikiza n'est pas à la base du refus du CENI par le Sénat. Il n'est pas responsable des problèmes internes au CNDD-FDD. Quant à la folie de la grandeur, elle est dans la tête de Kabuto. Je n'aspire ni à être grand, ni à dominer qui ce soit.  Mon problème n'est pas de défendre un pouvoir mais un peuple. Mon problème est ce peuple meurtri, un peuple qui a besoin d'être soigné, accompagné dans son développement socio-économique. Celui qui défend le pouvoir jusqu'à perdre sa tête, je peux comprendre dans le sens de se maintenir à son poste. Ce n'est pas dans mes habitudes d'insulter des gens. Je comprends parfaitement que Kabuto refuse de signer ses écrits avec son vrai nom. Il ne peut pas les assumer. Il va de soi que l'auteur même trouve répugnant ses articles jusqu'à ne pas les signer. Personnellement, je signe toujours mes articles et je les assume et j'en suis fier. Je n'ai pas besoin de me cacher.

Contrairement à ce qu'il écrit, je n'ai aucun problème avec le Burundi. Le Burundi n'est ni le Président, ni le 2 è vice Président ou son conseiller. Le Burundi est fait de la terre burundaise et du peuple burundais.

Kabuto qui craignait pour sa vie appelle le pouvoir à agir contre moi. La haine n'a jamais payé. De ma part, ce n'est pas la haine qui m'anime. Je n'ai pas de temps à perdre avec des écrits de tel niveau. Je consacre mon temps  à mes occupations et aussi à aider la population de 10 collines à se soigner correctement, à monter d'autres projets. Quant à ceux qui écrivent pour plaire à leurs chefs, c'est de leur droit.