LE NOUVEAU 1er VICE PRESIDENT ET LA GROGNE DES DEPUTES DU CNDD-FDD
Burundi news, le 17/10/2013
Par Gratien Rukindikiza
La comédie Nkurunziza-Sinunguruza ne laisse pas que des heureux. Le jeu politique burundais est digne d’un roman politique. Derrière le limogeage de Sinunguruza à la 1ère vice-Présidence, il y a les manœuvres du Président Nkurunziza pour se présenter en 2015. Il tient à ce 3 è mandat et un mandat à vie. Dans ces manœuvres, il est aidé par le parti qui joue le rôle de serviteur du pouvoir, de garçon de course du CNDD-FDD, j’ai nommé l’Uprona.
Tractations pour la nomination du major Busokoza au poste de 1er Vice-Président
Le major Busokoza avait été candidat au poste de 1 er Vice-Président en 2010. L’ancien Président Niyoyankana avait misé sur lui et l’avait placé parmi les 3 premiers candidats présentés. Niyoyankana savait que Sahinguvu ne passera pas, la même chose que Gasutwa. Le Président Nkurunziza a choisi le 5 è candidat présenté en la personne de Sinunguruza.
Cette fois, le major Busokoza a eu beaucoup de soutiens et éventuellement, beaucoup de lobbying.
Contrairement à ce qui a été dit, ce n’est pas l’Uprona qui a eu l’idée de faire tomber Sinunguruza mais le Président Nkurunziza. Il a lancé les manœuvres et a fait semblant de le secourir, en contrepartie, Sinunguruza a voté avec les Upronistes les modifications de la constitution et la loi sur la CNTB au conseil des ministres. Les Upronistes ministres ont avalé des couleuvres. Ils se sont trahis pour sauver Sinunguruza. Il finira par tomber, tomber comme un homme déjà déshonoré. Il est sorti par la petite porte. A-t-il négocié pour que son immeuble reste en location par l’OBR ?
La question principale est de savoir, qui de Buyoya, Nditije ou Nkurunziza a soutenu à fond le candidat Busokoza. Difficile de savoir.
Quelques jours avant la nomination de Busokoza, l’ancien Président Buyoya affecté au Mali par l’Union Africaine est rentré au Burundi. Ce déplacement avait un lien avec cette nomination. Il a eu un entretien de deux heures avec le président du parti Uprona Nditije avec comme sujet la candidature de Busokoza. L’ancien Président Buyoya a rencontré le Président Nkurunziza pendant quelques minutes.
Le président de l’Uprona Nditije a rencontré le Président Nkurunziza à Ngozi pendant deux heures pour discuter de la candidature de Busokoza.
Certains disent que sa candidature était soutenue par les fameux généraux CNDD-FDD. Il va de soi qu’un soutien du général Adolphe Nshimirimana est de taille car son veto pèse lourd.
La grogne des députés qui ne voulaient pas voter pour Busokoza
Hier mercredi 16 octobre 2013, les députés étaient conviés au Parlement pour approuver le candidat unique envoyé par le Président Nkurunziza. Tous les députés n’étaient pas prévenus avant ce mercredi. Dès que le nom du candidat a été prononcé, les députés ont piqué une colère contre le Président Nkurunziza. Qu’est -ce qui n’a pas été dit du Président Nkurunziza ? Heureusement qu’il n’était pas là pour entendre.
Les députés ont quitté la salle et ont refusé d’y retourner pour voter. D’autres disaient que même pour le vote, il n’y avait pas de doute car il est secret et voulait voter non. La barque CNDD-FDD a tangué et l’eau commençait à remplir. Pour le vide, il a été conduit à la permanence du CNDD-FDD. Les députés ont débattu très difficilement autour du président du CNDD-FDD. Débordé, il a téléphoné au Président Nkurunziza. Ce dernier a décidé que le vote sera à main levée. Vive la démocratie. C’est le Président de la République qui fixe au téléphone les règles de vote à l’Assemblée Nationale. Il a bien dit que cette fois-ci, on verra qui ne va pas voter pour. Le limogeage de Radjabu et ses soutiens est toujours dans les mémoires et hante l’Assemblée Nationale.
Tous les députés ont voté oui sous l’œil de la machine Nkurunziza.
Au Sénat, Gélase Ndabirabe a joué le rebelle en votant non.
La mission difficile du nouveau 1 er vice-Président major Busokoza
Le nouveau 1 er vice-Président Busokoza doit avoir eu un cahier de charges à accepter avant d’être nommé. Ce cahier de devoir du Président Nkurunziza est bien rempli de couleuvres. Busokoza devra se prononcer, dire sa position sur l’enterrement des accords d’Arusha, sur la modification de la constitution, le silence devant les tricheries, silence devant les massacres du pouvoir, silence devant les tricheries pendant les élections, assister impuissant devant le recul du Burundi sur tous les points de vue.
En quoi ce poste est-il intéressant ? Pour servir le pays ou servir le Président Nkurunziza ? C’est l’équation fondamentale qui se pose au major Busokoza. Singurunza est sorti haï même par les siens de l’Uprona. Il a déçu tout le monde. Il n’a été qu’un figurant, pire qu’un figurant, un complice des violations des droits de l’homme. J’ose espérer que le major Busokoza ne finisse pas comme Sinunguruza. Un citron pressé donne du jus au propriétaire du citron. Dès qu’il n’a plus de jus, il n’est plus intéressant, on le jette. Est-ce que l’Uprona s’est spécialisée dans la production des citrons. La balle est dans le camp de Busokoza pour démontrer le contraire. La campagne électorale va commencer. Il sera observé et même plus critiqué que Sinunguruza s’il ne change pas le mode de fonctionnement et ses relations avec le Président et son parti Uprona.