Burundi news, le 01/03/2009
Chantage ou visite diplomatique à Bujumbura?
Un article de Rugondo Gabin paru sur le site : abarundi.org
Par Jean Harera
J’ai lu et relu cet article pour essayer de comprendre pourquoi l’auteur de cet article s’en prend aux visiteurs occidentaux ayant visité le Burundi ces derniers temps. La Belgique, la France, ainsi que l’Allemagne sont des pays partenaires au Burundi ; lorsqu’ils viennent au Burundi, ce n’est pas pour tout dénigrer ou donner des leçons aux burundais.
Il est vrai que les relations entre Etats sont égales à égales et non pas une relation d’un maître à l’esclave, donc principe de l’égalité juridique. Je suis persuadé que ces européens viennent au Burundi pour aider les Burundais et non pas pour leur donner des leçons. Comme vous le savez, un ami c’est quelqu’un qui sait tout de toi, et qui t’aime quand même, quand il voit quelque chose qui ne vas pas chez toi, il est le premier à te le dire, donc un ami c’est quelqu’un qui est franc avec toi : c’est ça l’amitié.
Dans le 3ème paragraphe, on y parle que la relation entre Etat se fait sur le principe de l’égalité juridique. Ici on nous parle de ce principe parce que cela arrange bien le pouvoir mais il faut bien noter qu’il ya d’autres principes juridiques dont on ne nous parlera jamais sur le site abarundi.org. Ces visiteurs n’ont pas dit que tout était négatif au Burundi, ils ont reconnu qu’il ya des améliorations dans certains domaines au Burundi mais ont aussi exprimé leurs inquiétudes dans d’autres domaines notamment la liberté d’expression et les droits de l’homme.
Personnellement, je suis du même avis avec ces occidentaux ; il ya encore du travail à faire dans le domaine des droits de l’homme. Comme dans cet article l’auteur nous a parlé d’un principe juridique qui fait qu’un Etat est égal à un autre Etat. J’aimerais savoir son point de vue, sur le principe de la déclaration universelle des droits de l’homme qui est aussi un principe juridique.
Dans cette déclaration, premier article, il est écrit : « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Dans son article 9, il est stipulé : « nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé »
Article 19 : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. » Voilà ce qui a poussé ces occidentaux de plaider pour tous les opprimés.
Je suis d’accord avec l’auteur, quand il nous dit que les burundais, nous nous estimons nous même, mais moi non plus, je ne comprends pas comment ces ministres étrangers qui arrivent au Burundi obtiennent tout de suite les entretiens au plus haut niveau de l’Etat, sans même passer par leurs collègues ministres Burundais. Mais je peux signaler à l’auteur de cet article que quand, le deuxième vice président burundais accepte l’invitation d’un ministre belge pour aller écouter tout ce qui ne va pas au Burundi, devant un parterre des diplomates à l’ambassade belge à Bujumbura ; cela prouve bien que la théorie du principe juridique que un Etat égal à un Etat n’est pas toujours vrai. Ceci pour dire que le deuxième président se sous estime lui-même.
Quand un Etat dépend des aides des autres Etats, même s’il s’agit d’une aide de moins de 10%, sur son budget national, l’Etat n’est pas égal à l’Etat qui contribue à son budget national. Même le petit pays voisin, qui est le Rwanda avec son aide qu’il a donnée au Burundi, ça lui donne un peu plus de considération par rapport au Burundi.
Est-ce que vous vous posez la question pourquoi le président Burundais accepte facilement de recevoir la secrétaire d’Etat aux droits de l’homme en France, comme si cette personnalité ne pouvait pas être reçue par Mme Rose Nduwayo qui est la ministre burundaise de droit de la personne humaine, et du Genre. L’auteur de cet article devrait aussi savoir qu’il y a plusieurs enjeux, dans les relations entre Etats. Notre pays est un pays indépendant mais qui dépend des Etats étrangers.
Une parenthèse : J’aimerais que monsieur RUGONDO Gabin, réagisse en homme ouvert qui peut accepter les idées des autres sans problème. J’ai eu une mauvaise expérience avec le site abarundi.org. Il ya quelques mois j’avais réagi sur un article qui avait été publié sur ce site, dont l’auteur était un certain Pollin AYUBU. Je voulais un débat franc avec lui mais il m’a accusé d’être un ennemi du pouvoir alors que j’avais donné mon point de vue sur son article. Je lui ai même donné mes coordonnées, numéro de téléphone etc., quand j’étais encore en Belgique, pour lui montrer que j’étais un honnête citoyen qui peut avoir un point de vue différent à celui de Pollin.
Quand je suis rentré au Burundi, je lui ai signalé que j’étais au Burundi et il s’est précipité pour écrire dans un article que Monsieur Harera est au Burundi en mission de chercher AYUBU Pollin. J’aimerais dire à ce monsieur, qui doit certainement lire mon article, que je n’ai rien contre lui et que Je ne me cache pas. Je ne suis plus en Belgique, je suis à Bujumbura pour toujours.
Pour revenir à l’article de RUDONDO Gabin, il conclut en disant que nos autorités doivent savoir cela et surtout leur staff doit pouvoir protéger nos autorités. De toutes les façons, les pays arabes se montrent plus exigeants dans ce domaine et cela devrait aussi nous inspirer. N`est-ce pas que les Burundais disent : «Ubugabo burihabwa » ?
Et moi j’ajouterais à la conclusion de RUGONDO que, n’est ce pas que les Burundais disent aussi que Ntawuharira n’uwumuhamba ?
HARERA jean
Diplômé en relations internationales et intégration européenne
De l’Université de Liège.
Chômeur à Bujumbura
E-mail : hareraj@yahoo.fr