LA MILICE IMBONERAKURE ET SES MENTORS
Burundi news, le 05/08/2014
Par Gratien Rukindikiza
"Si le peuple ne veut pas de nous, on s'imposera par force". Un politicien burundais s'exprimait ainsi. Le Président Nkurunziza est conscient du ras-le-bol des Burundais par rapport à son pouvoir. Il est conscient que le peuple burundais ne votera pas pour lui s'il le fait librement. La seule solution pour se maintenir au pouvoir est d'utiliser la force. Nkurunziza ne peut pas compter sur l'armée. La police ne rassure pas. Il reste la Documentation (Service de renseignement) malgré les fuites et les taupes qui sont à l'intérieur. Il reste les Imbonerakure, une milice prête aux massacres.
Entraînement des imbonerakure en pleine ville de Bujumbura sous la casquette de Self Guard
Ils ne se cachent plus. Les imbonerakure sont encadrés par la nouvelle société privée du Président Nkurunziza Self Guard. En tenue noire, ils font les entrainements de défilé appelés REI par les militaires, sur le terrain non loin du musée vivant. Les cours d'armement sont dispensés à la permanence du parti CNDD-FDD.
La pauvreté ne les touche pas. Ils roulent en pick up flambants neufs. Ces miliciens déguisés en salariés de sécurité patrouillent dans la ville la nuit jusqu'à 6 hrs du matin. Ils sont encadrés par certains éléments de la police.
En formation, ils sont payés 10 000 frs bu par jour et après la formation, ils sont payés 150 000 frs bu. C'est le tarif de base de la Documentation pour les informateurs et les imbonerakure responsables communaux.
Au Congo, le camp Gatumba a accompagné les imbonerakure
Comme si le Congo était un territoire burundais, les militaires burundais se relèvent sur le territoire burundais où s'entraînent les imbonerakure. Les militaires de Gatumba ont fait la relève. Ils sont maintenant au Congo pour protéger les imbonerakure qui s'entraînent. Et les imbonerakure, et les militaires, sont tous ravitaillés par le Ministère de la Défense nationale par la biais du camp Muha.
Maintenir Pierre Claver Mbonimpa en prison pour avoir dénoncé ces entrainements au Congo est une honte pour le pouvoir et aussi une façon d'intimider la société civile. Les imbonerakure sont bel et bien au Congo. Les militaires qui les encadrent et les protègent le disent ouvertement. Ces actions ne les intéressent pas et c'est pour cette raison que les fuites sont organisées.
Aujourd'hui, on forme les imbonerakure. Demain, ils feront des massacres pour que Nkurunziza se maintienne au pouvoir. Après demain, le même Nkurunziza sera humilié par le peuple quand il embarquera pour la CPI à la Haye.
A bon entendeur, salut!