QUI VEUT INNOCENTER LES ASSASSINS DE KASSY MANLAN?

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 03/07/2008

La justice burundaise marche à l'envers. Autant mettre à la tête de la cour suprême, de la cour constitutionnelle etc... nos paysans bashingantahe qui disent le droit sans l'avoir appris. La sagesse, la logique se révèlent plus justiciables que la corruption et la tutelle du pouvoir.

Les assassins de Kassy Manlan ont été innocentés par la cour suprême. L'appel formulé par le procureur général a permis de maintenir en prison ceux qui sont accusés d'avoir assassiné le Dr Kassy Manlan. Ils ont toujours refusé de révéler le vrai commanditaire du meurtre. Paradoxal ce personnage qui arrive à faire passer le même message deux fois en deux décennies. Je me rappelle quand un message de "Tenez bon, vous serez libérés" aux militaires qui ont tenté l'assassinat du Président Ndadaye en juin 1993.  Ils ont bien tenu et ont été libérés au moment où le Président Ndadaye se faisait assassiner d'une façon la plus horrible. Si la même horreur avait été subie par un chien, le propriétaire aurait pu faire condamner les assassins. Pour un Président de la République, qu'il soit hutu ou de Muramvya, il est le premier des citoyens. Le 21 octobre 1993, le Président Ndadaye a été assassiné deux fois. Libérer ceux qui ont tenté de l'assassiner le jour de son assassinat, quoi de plus révoltant pour le peuple burundais. Ceux qui sont restés en prison ont dû attendre l'arrivée au pouvoir de Nkurunziza qui a appliqué le pacte des assassins.

Ceux qui ont assassiné le Dr Kassy Manlan ont reçu le même message. Ce procureur général Elysée Ndaye devrait réviser le cours de la géostratégie du chapitre du pacte des assassins pour comprendre que le lynchage médiatique contre lui orchestré par certains milieux avait pour but de lui faire comprendre que les alliances nouées finiront par faire sortir les coupables de cet assassinat. Malgré sa ténacité et sa droiture, la pression est assez grande pour ces libérations. Certains parlent de grosses pointures du CNDD-FDD pour aider l'ancien Président Buyoya à faire libérer ses serviteurs car ils ont servi pendant son règne. Un général et un civil non moindre, candidat caché aux prochaines élections, roulent pour cette libération.

A la place de ces prisonniers, certains dignitaires aimeraient y mettre l'ancien procureur général Gérard Ngendabanka, alias Foti. Il est coupable d'avoir mis en prison les futurs blanchis d'un assassinat à coup des millions de francs bu. Qui a dit que la justice ne roule pas sur l'or? La possibilité de mettre en prison Foti  devient de plus en plus proche d'autant plus que les négociations vont bon train, loin de la justice mais bien dans des salons de Bujumbura. Malin sera celui qui dira qui est devenu le nouveau gourou du pouvoir.

Un pouvoir qui manque de confiance en soi, des luttes internes qui ne se cachent plus, le champ devient libre au pouvoir parallèle. L'ancien  procureur général est couvert de la clause d'irresponsabilité pour ses actes posés au moment où il exerçait des fonctions. Si cette clause est violée, la place du procureur général sera le bon chemin qui conduit à Mpimba. Je vois mal comment un procureur général s'amusera à envoyer en prison des gens pour les rejoindre dans un mois, un an ou deux ans.