INTERBANK A PLAGIE NET PRESS OU NET PRESS A TRAVAILLE POUR INTERBANK

Burundi news, le 28 août 2007

Par Gratien Rukindikiza

Nous avons publié sur notre site une réponse de la banque Interbank aux publications reprises chez nos confrères d'Arib. La lettre émanait de Ninteretse, cadre de la banque Interbank. A notre grand étonnement, nous retrouvons le même texte dans les publications de Net Press du 19 août 2007. Interbank a juste retiré des termes de confrères quand Net Press parle d'Arib et a personnalisé le texte sous forme de lettre de démenti. Le texte de Net Press est publié ci-dessous. Le lecteur pourra comparer ce texte et la réponse d' Interbank.

Il y a lieu de se poser des questions. Est-ce que Net Press a travaillé pour Interbank ou Interbank a fait du plagiat chez Net Press? Le dossier, est-il si compliqué que Interbank recourt en premier lieu à un étudiant de l'Université qui nous a envoyé un texte sans savoir exactement pourquoi? Pourquoi Interbank est-il passé par un groupe d'avocats pour rédiger et nous envoyer  une lettre alors qu'il n'y a aucun procès? Pourquoi Ninteretse, a-t-il enfin de compte repris le dossier pour répondre aux critiques en troisième position?

En analysant les erreurs de stratégie et de communication d'Interbank, il ressort que la banque a de sérieux problèmes à se défendre.

 

 

 

Inter Bank Burundi : mavaise gestion ou discrédit de la part de ses détracteurs ?

Depuis l’éclatement de « l’Affaire Interpetrol », une série de publications du site arib.info, toutes intitulées « Les dessous de l’Affaire Interpetrol », dont d’autres sites et journaux écrivant sur le Burundi se sont faits l’écho, sont servis aux internautes et lecteurs de la presse écrite.

Etaient principalement visés par ces publications le deuxième vice-président de la République, Monsieur Gabriel Ntisezerana, l’Interbank Burundi et son administrateur directeur général, Monsieur Callixte Mutabazi.

De l’analyse de ces publications, il ressort qu’on voudrait détourner l’attention de l’opinion de la véritable affaire Interpetrol qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

A la suite de la sortie du communiqué de presse de l’Interbank Burundi, une des parties visées par ces publications, nous avons voulu en savoir plus et avons approché l’Interbank Burundi elle-même, les services des Impôts et ceux de la Banque de la République du Burundi.

Voici les principales conclusions de nos enquêtes :

Sur le Dossier Fiscal de l’Interbank Burundi

Ce que notre confrère arib.info appelle un lourd contentieux fiscal entre l’Etat et l’Interbank Burundi relève en fait de divergences de vues sur les redressements fiscaux suggérés par la vérification au second degré des revenus de la banque aux titres des exercices 2001 à 2004.

Cette vérification qui a fait l’objet de plusieurs correspondances entre la banque et le département des impôts, ainsi que nous avons pu le constater, a été définitivement clôturée par ce dernier en date du 07 mars 2007 sous lettre référence 546/0548.13/P.H/J.NT/ ( pour la première page de la longue lettre de 13 pages,

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accompagnée d’un avis de mise en recouvrement portant sur un montant de 1.463.688.003 FBU( pour l’intégralité de l’Avis de Mise en Recouvrement,

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Il y a lieu de noter ici que cette lettre de clôture, qui a tout de suite fait l’objet d’une contestation de l’Interbank Burundi auprès de la commission paritaire de conciliation des impôts directs et taxes sur le chiffre d’affaires sous lettre référence 502/0213/EK/jmb/ du 27 mars 2007, avait été précédée par une tentative de clôture en date du 28 décembre 2006 sous référence 546/3719.13/06/P.H/J.NT/ jugée irrégulière par la banque qui a tout de suite fait appel et obtenu gain de cause. C’est cette clôture irrégulière et annulée qui est à l’origine de la « fiche de transmission interne », sorte de brouillon en quelque sorte, actuellement référencée à tout bout de champ par arib.info pour étayer ses propos.

Et pourtant, Monsieur Valère Bizimana, ancien conseiller fiscal de l’Interbank Burundi, n’était pas encore directeur des impôts quand les services du fisc ont annulé cette clôture contestée par la banque.

Au demeurant, nos enquêtes nous ont révélé que le cabinet de Monsieur Valère Bizimana comptait à l’époque des faits un large portefeuille de clients dont, notamment, l’Interbank Burundi et la Brarudi.

Pour en avoir encore un peu plus le cœur net, nos enquêteurs se sont intéressés à connaître les arriérés de l’Interbank Burundi auprès du Fisc. Et là, surprise, ils constaté que le compte courant fiscal de la banque a été beaucoup plus souvent créditeur que débiteur et que les seuls impôts sur les bénéfices déclarés et payés sur la période 2001-2004 ont totalisé 4.205 millions de francs Burundi.

Sur les relations supposées privilégiées avec les comptes du trésor

Nos enquêtes à ce sujet ont révélé que l’Interbank Burundi a en effet entretenu un compte du receveur des impôts, à l’instar des autres banques commerciales de la place, sur demande expresse de la direction des impôts de l’époque, aux fins, nous a-t-on dit au ministère des finances, de faciliter l’acquittement des droits et taxes par les contribuables en désengorgeant les services des impôts.

Suite aux réformes en cours au ministère des finances et à l’informatisation du département des impôts, les comptes du receveur des impôts auprès de l’Interbank Burundi et des autres banques commerciales ont été fermés depuis janvier 2006 sur ordre du ministre des finances :pour les correspondances y relatives :

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Nous n’avons pas par contre trouvé une seule trace d’un compte du receveur des douanes auprès de l’Interbank Burundi ; ce compte serait par contre tenu dans une autre banque commerciale de la place, en l’occurrence la Bgf, laquelle banque dispose également d’un guichet dans les bureaux des douanes au port de Bujumbura, à l’instar de la Bcb, tous deux guichets régulièrement ouverts après accord de la banque centrale tout comme pour les guichets de l’Interbank Burundi au ministère des finances, au port de Bujumbura ou à l’aéroport international de Bujumbura.

La particularité pour le guichet du ministère des finances étant qu’il est essentiellement destiné au paiement des taxes sur les transactions et que les collectes effectuées sont d’un montant insignifiant par rapport aux ressources globales de l’Interbank Burundi.

Que ce soit pour l’Interbank Burundi, la Bgf ou la Bcb, la démarche est de s’installer partout où les clients ont besoin des services bancaires de proximité comme le dédouanement des marchandises ou l’acquittement des droits et taxes.

Selon les services contactés à l’Interbank Burundi, c’est la même démarche qui a conduit la banque à disséminer une vingtaine de sites d’exploitation offrant des services de proximité à travers l’intérieur du pays et la ville de Bujumbura, plus particulièrement dans les communes urbaines populaires comme Buyenzi, Bwiza (Jabe), Ngagara ou Kamenge, pour constituer le réseau de distribution le plus dense du pays.

Sur le Transfert illicite de Devises

Contactées à ce sujet, nos sources auprès des services de la banque centrale ont vigoureusement nié que de telles pratiques puissent prévaloir au sein du système bancaire burundais, la réglementation de change de la banque de la République du Burundi étant une des plus rigoureuses et des plus contraignantes au monde. Elles nous ont par ailleurs indiqué que des contrôles inopinés sur place sont régulièrement effectués dans toutes les banques commerciales en rapport avec le respect des dispositions de la réglementation de change et que ni l’Interbank Burundi, ni aucune autre banque commerciale n’ont, au cours de ces dernières années, été trouvées en infraction aussi flagrante contre cette réglementation.

Sur l’Affaire Kasubutare

S’agissant du dossier Ruzizi, que notre confrère arib.info qualifie « d’affaire Kasubutare », nos enquêtes nous ont permis de mettre la main sur deux documents qui, à nos yeux, fondent l’indemnisation de la société Ruzizi par le crédit du compte courant fiscal de l’Interbank Burundi.

Il s’agit de la lettre du ministre des finances envoyée à la société sous référence 520/289/01050 le 26 mars 2006 reconnaissant le montant des indemnisations et la lettre 540/0401/03 adressée par le ministre des finances au directeur des impôts lui demandant de créditer le compte courant fiscal de l’Interbank Burundi du montant des indemnisations de la société Ruzizi( pour l’intégralité de ces correspondances, soit 1.369.934.338 FBU.

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Ce montant, on le voit bien, ne « concordait pas au centime près » aux engagements fiscaux de l’Interbank Burundi à cette époque, puisque d’après nos investigations, le compte courant fiscal de la banque était en très forte position créditrice au moment de l’indemnisation de la société Ruzizi.

A l’issue de ces investigations, nous avons par ailleurs pu établir que l’Interbank Burundi n’a, à aucun moment, eu à intervenir dans le déroulement du dossier d’indemnisation de la société Ruzizi. Au contraire, interrogée à ce sujet, cette banque nous a indiqué qu’elle aurait préféré que le montant de l’indemnisation soit crédité sur le compte de la société Ruzizi dans ses livres aux fins de bénéficier de cette trésorerie fraîche au lieu de quoi ledit montant a été crédité dans son compte courant fiscal où elle était déjà largement dans une position créditrice. Affaire à suivre...