LE DOSSIER INTERPETROLE TOURNE AU VINAIGRE ET MENACE LE VICE PRESIDENT NTISEZERANA

 

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le05 novembre 2007

S'il y a un dossier de la décennie, le dossier Interpetrole pourrait se ranger avec le dossier Falcon 50 au hit parade. Le dossier Interpetrole a été mal fait par les services de l'Etat sur instigation du 2 è vice-Président Ntisezerana qui voulait à tout prix liquider la société d'importation de pétrole Interpetrole qui est le principal fournisseur du carburant au Burundi.

Le dossier a été expliqué longuement surtout par notre confrère d'Arib qui a bien fourni les informations nécessaires. Derrière les informations fournies, d'autres méritent d'être portées à la connaissance des Burundais.

L'histoire de la caution de la BCB de 6 milliards

Le pouvoir burundais incarné en la personne de Ntisezerana qui dirige par procuration a voulu mettre la main sur la caution des 6 milliards de francs Bu. La Belgolaise a opposé un refus de non recevoir. Des menaces n'ont pas suffi pour faire débloquer la caution en dehors de la décision judiciaire. Le Président de la République lui-même a pris le téléphone pour appeler le représentant européen de la Belgolaise à la BCB pour qu'il débloque les 6 milliards et les transfère à la BRB (Banque centrale du Burundi). L'Européen a refusé et menace de démissionner s' il continue de le harceler.

Derrière l'histoire Interpetrole, il y a le refus de la Belgolaise de vendre au mystérieux  burundais, alias pasteur Peter, qui veut acquérir les 15% pour que les nouveaux acquéreurs choisis par la Belgolaise aient 45 % seulement. La Belgolaise propose à l'Etat burundais d'acquérir les 55 % ou abandonne les prétentions de ce Burundais sur les 15% des parts de la Belgolaise. Sans le contrôle des banques occidentales, l'avenir de la BCB serait douteux. On a connu la gestion des banques par des Burundais sans contrôle des banques étrangères. Interbank en sait et en saura quelque chose les jours à venir.

Ntisezerana tente de manipuler un fonctionnaire du FMI

Le 2 è vice-Président de la République a tenté le tout pour le tout. Il devait abattre sa dernière carte. Pour convaincre la justice et les autres membres du gouvernement, il a convaincu un fonctionnaire du FMI en charge du dossier burundais d'y inclure parmi les conditions imposées le transfert de la caution de la BCB à la BRB. Ce fonctionnaire que je préfère ne pas nommer pour ne pas poser des problèmes à sa carrière internationale est tombé dans le panneau et a cru à la lettre son ami Ntisezerana. Ce fonctionnaire a expliqué à certains officiels burundais que le transfert de cette caution figure parmi les conditions; ce qui expliquerait la lettre du procureur général de la République à la BCB pour transférer la caution. Des émissaires de la Belgolaise auraient bien expliqué au fonctionnaire du FMI le fond de l'histoire d'interpetrole et de la caution. Le fonctionnaire aurait compris que le dossier risque de briser sa carrière. Il a contacté les hauts fonctionnaires des finances burundaises et leur a signifié que la FMI n'a rien à voir avec le dossier Interpetrole.

Pris de panique, Ntisezerana a commencé à contacter certaines personnes des médias pour tenter de le couvrir. La lettre de Bizabigomba, inspecteur général de l'Etat l'a pris au dépourvu. Il affirme qu'il a des preuves qui démontrerait qu'ils ont fait une fausse analyse. Il recommandait même des négociations avec Interpetrole. Bizabigomba a été limogé au moment où il se trouvait sur le sol canadien. Or, le procureur général demande à l'Inspection générale d'apporter les éléments nouveaux.

Tirant sur les ficelles et empochant au passage de l'argent là il peut, le Président de la République vient de nommer en remplacement de Bizabigomba son conseiller économique dont sa femme est la dame d'honneur de l'épouse du Président; une histoire de verrouiller à la source.

Le 2 è vice-Président Ntisezerana est sur le départ. Lui-même s'y prépare et le dossier Interpetrole risque de coûter cher aux contribuables burundais qui vont payer les pots cassés quand cette société va intenter un procès contre l'Etat burundais.