LE CNDD-FF  EST TOMBE DANS LE PIEGE DE BASABOSE

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 17 avril 2006

Les journalistes ont été enfermés  depuis 15 heures chez Basabose, député issu du CNDD-FDD, parti qui l'a radié de ses membres. Les journalistes étaient convoqués par Basabose pour leur donner d'autres éléments dans la guéguerre qui oppose les deux amis d'hier à savoir Basabose et Radjabu. Leur histoire repose sur un système généralisé de corruption dévoilé au grand public par les deux. Radjabu, président du CNDD-FDD accuse Basabose d'être corrompu, escroc etc... Basabose lui renvoie la réponse du berger à la bergère. Les Burundais commencent à se poser des questions d'abord sur ce réseau bien rodé de corruption. Qui a raison? Qui a tort? Les militants du CNDD-FDD ont donné tort à Basabose. Ce dernier a bien fait sa communication et les journalistes se sont mis à la recherche des dernières révélations de Basabose.

L'enfermement des journalistes de 15 hrs à 23 hrs est une erreur monumentale du CNDD-FDD, du pouvoir et des services de la police. Le CNDD-FDD vient de se mettre à dos les journalistes. Radjabu sera affaibli dans cette affaire même si l'ordre est venu de quelqu'un d'autre ou de lui. Enfermer les journalistes chez Basabose est le plus grand cadeau qu'il pouvait donner à son ancien ami. Il a eu le temps d'expliquer en long et en large les dessous des ficelles du pouvoir. Il n'est pas exclu que "cet hébergement provisoire" des journalistes chez Basabose ait servi à Basabose pour convaincre. Il a eu la cerise sur le gâteau.

Les journalistes ont été frappés comme Jeanine d'Isanganiro. La Documentation nationale est intervenue pour séquestrer les journalistes. Cet incident marque le début d'une ère au Burundi. Il est comparable à l'emprisonnement du journaliste Ndikuriyo à la Documentation du temps de Ndayizeye.

Désormais, les journalistes auront une autre vision du pouvoir. Ils auront l'opinion derrière eux. Dans une démocratie, les journalistes ne peuvent pas être enfermés de cette façon. C'est du jamais vu et celui qui l'a décidé se rendra compte qu'il a eu tort. Le parti CNDD-FDD a du pain sur la planche pour redorer le blason.