QUI A DONNE L’ ORDRE DE SEQUESTRER LES JOURNALISTES CHEZ BASABOSE ?
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 18 avril 2006
Hier le 17 avril 2006, le pouvoir de Pierre Nkurunziza a fait un pas en arrière au niveau de la démocratie et de la liberté de la presse. Enfermer les journalistes sans un mandat d’un procureur est digne d’une république bananière. Des hommes armés sans mandat peuvent se permettre de faire n’importe quoi du seul fait qu’ils ont les armes appartenant à l’Etat. Les policiers sont payés pour maintenir la sécurité et non pour créer l’insécurité.
Faut-il accuser le Président Nkurunziza de ce dérapage ? Il serait injuste de le faire pour la simple et bonne raison qu’il était en dehors de cette décision. Le cabinet du Président affirme que l’ordre n’est pas venu du Président de la République. Un tel acte peut-il se faire sans que le Président puisse s’y opposer ? Le Burundi reste toujours égal à lui-même, une République d’exception.
L’ordre de séquestrer les journalistes est venu de l’administrateur général de la Documentation Nationale. C’est lui qui a envoyé le groupement de la Police de Bujumbura pour enfermer les journalistes chez Basabose. Cette décision a été prise malgré l’opposition de plusieurs personnalités importantes du CNDD-FDD.
Pourquoi Adolphe Nshimirimana, administrateur de la Documentation Nationale a-t-il posé cet acte sans en référer au Président de la République ?
Pourquoi cet acte malgré l’opposition de plusieurs personnalités du parti ? Que pouvait dire Basabose ? Si Basabose est un menteur, pourquoi lui a –t-on donné tant d’importance ?
La force utilisée hier a eu l’effet de boomerang.
La route est longue. Le pouvoir a moins d’un an et il lui reste 4 ans. Soyez zen, privilégiez la force du dialogue, de la conviction et du droit pour le bien du peuple burundais.