UN LABORATOIRE VIENT DE FABRIQUER LES FAUSSES PREUVES CONTRE LES FAUX PUTSCHISTES AU BURUNDI

 Burundi news, le 23 septembre 2006

Par Gratien Rukindikiza

Le Burundi est théoriquement à la sortie du tunnel. Après la signature des accords de paix avec le FNL-Palipehutu, le Burundi devait retrouver le chemin de la paix. La paix se fera encore désirée. Les indicateurs sont au rouge. Les droits de l’homme sont bafoués au grand jour. L’arrogance de ceux qui détiennent le pouvoir tourne à la dérision. Les divisions et  l’usage des instruments de répression sont les outils pour le parti CNDD-FDD pour mettre à terre toute opposition et société civile.

A la fin du mois d’août 2006, Kadege, ancien vice-Président, a été arrêté pour « tentative de pustch ». Aucun élément à charge malgré les tortures qui lui ont été infligées n’a été trouvé. Le colonel Ndarisigaranye, alias guérilléros, a été arrêté et torturé sans que les preuves soient apportées de sa participation dans ce putsch imaginaire. L’ancien Président Ndayizeye n’a pas échappé à ces arrestations arbitraires. D’autres personnes ont été aussi arrêtées et jetées en prison à côté de ces personnalités.

La cour suprême a entendu les prévenus pour décider de les maintenir en prison ou de les libérer. Coup de théâtre, le ministère de la justice a décidé de devancer la cour suprême en annonçant leur maintien en prison avant que la cour suprême finisse de délibérer, du jamais vu dans l’histoire de la justice burundaise.

Aujourd’hui, les faux putschistes attendent en prison leur jugement qui ne devra pas tarder. Ils pensent que, faute de preuve, la justice prononcera un non -lieu. Les Burundais ne peuvent pas s’imaginer un jugement qui condamne les innocents. Or, une main invisible, qui est devenue le danger numéro un de la paix au Burundi, a tout prévu.

La décision a été prise. Ndayizeye, Kadege et cie seront condamnés à une peine de prison  de 5 à 10 ans. Pour les condamner, la justice a besoin des preuves et elle sera servie. 

En exclusivité, nous révélons qu’un laboratoire vient de fabriquer les fausses preuves de la culpabilité des prévenus. Des éléments sonores et des écrits fabriqués par les services du pouvoir et du parti CNDD-FDD seraient déjà prêts pour faire inculper Ndayizeye, Kadege, Ndarisigaranye et les autres. Au lieu de perdre la face, le pouvoir a décidé de frapper un grand coup dans l’illégalité. Je me rappelle de ce grand responsable du pouvoir qui me disait que la justice, il s’en tape!

Des conversations téléphoniques et non téléphoniques jouées par des imitateurs et des signatures imitées feraient le gros du travail pour que les prévenus restent en prison. Ces éléments serviraient à prouver aux Burundais et à la communauté internationale l’existence d’un vrai complot. Des sources très bien informées confirment l'existence de ces éléments et très peu de personnes sont au courant de ce montage pour éviter des fuites.

La justice n’a aucune compétence technique pour dissocier le vrai du faux parmi les documents fabriqués par les services du pouvoir. Les innocents deviendraient les coupables et la voie serait ouverte pour les emprisonnements à la carte. A la demande, les preuves seraient fabriquées pour inculper tel ou tel pour avoir critiqué le pouvoir ou le tout puissant El Hadj Radjabu, président du CNDD-FDD et vrai patron du pouvoir burundais.

Le pouvoir est incapable d’apporter des solutions aux problèmes burundais. Par ailleurs, sa capacité de déstabiliser le pays et de créer le chaos est indéniable.

La question qui hante les Burundais est de savoir si le pire est derrière ou devant nous.