La lâcheté des magistrats burundais: la seule cause de l`impunité au

 Burundi.

Burundi news, le 01/07/2010

Par Bella Nkundabashaka

 

D`emblée, d`après Wikipédia (L`encyclopédie libre) « la lâcheté désigne de manière générale le manque de fermeté ou le défaut de courage face à une situation ou un choix qui peut impliquer un danger physique ou autre. Pratiquement la lâcheté d'une personne se matérialise par le refus d'agir dans un sens perçu comme bon, juste ou nécessaire par la culture dans laquelle vit cette personne. »

Il peut paraître incroyable mais c`est vrai. Plusieurs juristes évoquent comme quoi il y a une multitude des causes de l`impunité au Burundi confondant ainsi les causes avec les facteurs liés à l`impunité.

Nos illustres juristes citent la principale cause comme étant le manque de volonté politique des différentes régimes qui se sont succédés depuis l`indépendance. Faux et  archifaux ! Dans un livre à paraitre bientôt (je me garde de produire des détails), il est bien démontré que la seule cause de l`impunité au Burundi c`est la lâcheté des magistrats burundais (qu`ils s`agissent des magistrats de siège ou pas).

Pour arriver à cette conclusion, l`auteur avance qu`il ne faut que répondre à une simple question. Y-a-t-il des dispositions constitutionnelles et/ou légales qui garantissent l`indépendance de la magistrature vis-à-vis des autres pouvoirs ? La réponse est sans doute AFFIRMATIVE. Et alors, si la réponse est affirmative pourquoi alors l`impunité (que les juristes disent de : causé par le manque de volonté politique des différents régimes qui se sont succédés depuis l`indépendance)?

Parler de la volonté politique c`est parler de l`exécutif. Ici, une autre question surgit : Pourquoi les magistrats laissent l`exécutif s`ingérer dans leurs attributions? La réponse est celle déjà connue : Ils (les magistrats) sont lâches (voir définition en haut) d`un côté parce qu`ils vivent dans une culture juridique dans laquelle ils savent, dorénavant, qu`ils n`ont qu`à obéir la loi et leur conscience (le vrai, le juste, nécessaire) et d`un outre côté parce qu`il est présumé qu`ils vivent dans une culture des bashingantahe dans laquelle le sens de justice, droiture, intégrité est condition sine qua none, par conséquent le manque de ces qualités qui sont au juste une mode de vie (des bashingantahe) leur fait perdre leur UBUGABO (que je traduirai ici par courage compte tenu des proverbes rundi : ubugabo burihabwa, hakuba imbwa w`oba imva, ukuri kurazirwa etc).

Faut-il généralisé cette lâcheté à tous les magistrats ? Comme tout juriste de profession je répondrais : OUI, MAIS… Oui parce que dit-on « umuryambwa ab`umbwe agatukisha umuryango » donnant comme exemples tous les cas d`impunité dont je ne saurai terminer la liste mais, citant les exemples d`actualité les militaires récemment acquittés dans le procès sur la mort du pauvre citoyen Sabiriho Sabiriho (Mort dont l`auteur présumé serait le Gouverneur de Kayanza, M. Nduwimana)  et je dirai non parce qu`un exemple de référence et à louer ne manquer pas notamment (Le juge qui a pris la décision de libérer provisoirement l`Ir. Diomède Rutamucero, le Président de l`Association P-A. AMASEKANYA).

En fin, la lâcheté qui se dit ici se fait remarquer aussi par les différents mandats d`arrêt qui sont à la page aujourd`hui et qui ont commencé peu avant les élections de 2010, durant, et qui, croyez-moi continueront à être émis après les élections de 2010. Le cas flagrant c`est celui du procureur de la République dans la mairie de Bujumbura qui est apparu à l`Université du Burundi avec un mandat d`arrêt contre un étudiant (du parti FNL) qui était déjà incarcéré la veille. Comment expliquer l`émission d`un mandat d`arrêt après que la personne ait été arrêtée et incarcérée ? Serait-il pour se justifier et couvrir l`exécutif qui aurait donné l`ordre d`arrestation? Quelle lâcheté ! Et plus loin je vais. Attendez voir les décisions des juges constitutionnels une fois le contentieux électoral arriver à leur siège. Le moment venu, vous direz que j`avais raison après l`interprétation des dispositions constitutionnelles et légales en la matière.

Bella N.

Bellankunda75@gmail.com