LES DESSOUS DE LA LETTRE DU CHEF DE CABINET CIVIL ADJOINT A LA PRESIDENCE AU 2è VICE- PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Par Gratien Rukindikiza

 Burundi news, le 17 septembre 2007

Jamais depuis l'existence du Burundi, un homme aussi simple se serait arrogé des pouvoirs exorbitants. Le gouvernement est dirigé par le Président de la république aidé par ses deux vice-présidents. Sur la liste du gouvernement, il n'est nulle part stipulé un  poste autre que les ministres et vice-présidents. Le directeur de cabinet, son adjoint, les conseillers à la présidence sont des cadres de la présidence et n'ont aucun pouvoir sur les ministres ou vice-présidents.

La lettre que le chef de cabinet civil adjoint à la présidence vient d'envoyer au 2 è vice-président Ntisezerana comporte plusieurs messages. Elle a aussi déclenché d'autres situations inattendues.

Les erreurs de français mettent en doute les compétences de Jean Bosco Ndikumana, chef adjoint de cabinet.

La lettre n'aurait pas dû sortir de la présidence si elle avait été relue par un conseiller. J'ose espérer que les conseillers à la présidence ont un niveau supérieur à celui qui s'est ridiculisé. C'est le même Ndikumana qui avait instruit le dossier des faux putschistes en tant que procureur général de ce moment.

"Ce ne qu'après quelques jours auprès du Ministère des Finances. s'est apparu des factures dites impayées pour des montants corosales au profit de l' INTERPETROL. II s'est avéré que ces factures aient été régularisées  mais après vérification, il a été constaté que la société INTERPETROL a été payé doublement pour cette même facture d'où l'Inspection Général de l'Etat sorta un rapport accablant sur le paiement indû à la société INTERPETROL. " J'ai repris que ces deux phrases de la lettre sans même souligner les cas de conjugaison. Une telle lettre écrite au 2 è vice-président est une honte pour le pays.

Un Président absent, le pouvoir à prendre

Pour qu'un chef de cabinet adjoint se donne le loisir d'écrire une telle lettre au 2 è vice-président de la république, il faut que le pouvoir soit faible laissant   le champs à toute initiative. Toutefois, la lettre est dans l'esprit du Président de la république, mais la moindre précaution aurait été de la faire signer cette au Président qui aurait corrigé ces erreurs et aurait assumé le contenu.

Autour du Président, le raisonnement change de plus en plus. Chacun se donne son pouvoir et grignote sur le pouvoir du Président. C'est du déjà vu avec l'ancien Président Micombero. Les ressemblances ne manquent pas. Qui dirige alors le pays? Un conseiller à la présidence peut donner des ordres aux ministres sans que ces derniers sachent si ils émanent du Président ou pas.

Les services de Ntisezerana ont balancé la présidence

Le 2 è vice-président Ntisezerana en avait mal d'écoper seul les critiques dans l'affaire Interpetrol alors que les ordres venaient de la présidence. Le Président de la république donnait l'impression que c'était son 2è  vice-président qui voulait faire des magouilles. En balançant la lettre dans la presse, le vice-président Ntisezerana a voulu pointer du doigt le Président de la république. Il ressort finalement que c'est le Président Nkurunziza qui veut avoir le monopole du commerce du carburant avec Ntisezerana. Ce dernier a pu faire tomber la pression sur lui car le dossier est directement téléguidé de la présidence. Derrière l'innocence et la prière, se cache une volonté de s'enrichir, de voler le plus possible et de rendre misérable la population car l'argent volé, l'augmentation des prix au profit du Président et de ses proches ne font que paupériser davantage le peuple burundais.

La justice, on ne connaît pas à la présidence

La lettre demande une application de sanction à la société Interpetrol avant que la justice ne fasse son travail comme si la présidence sait bien que le procès sera perdu par l'Etat. Le dossier a été transmis à la justice et Interpetrol a donné des garanties suffisantes pour que le procureur général de la république décide de libérer  les camions et le carburant  d'Interpetrol. Toutefois, la présidence s'y oppose. Le Président de la république et Ntisezerana veulent asphyxier  Interpetrol que que la société kenyane prenne le marché, voire le monopole et augmenter les prix. Le fonctionnaire a encore besoin d'une augmentation de salaire à ce rythme.