Lettre ouverte au Président du Conseil National de la Communication (CNC)

 

 

Collectif des Professionnels des Médias de la Diaspora burundaise

Porte-parole

Antoine Kaburahe

 

Contact : antoine.kaburahe@pandora.be

                       

                        A Monsieur le Président du Conseil National de la Communication (CNC)

           

                                   à Bujumbura

 

Objet : Suspension de la Radio Publique Africaine (RPA)

 

Monsieur le Président,

 

Nous avons appris avec   grande stupeur et forte indignation votre décision de fermer la Radio Publique Africaine (RPA). Ce n'est pas la première fois que cette station, très écoutée et très appréciée par le public, est  victime de votre courroux. Cette mesure est l'aboutissement d'un harcèlement  de votre part que cette station a  dénoncé depuis quelques temps déjà.

Les raisons avancées  dans votre lettre signifiée au Directeur de la Radio Publique Africaine pour expliquer cette mesure de censure d'un organe de presse sont du reste très discutables et ne justifient nullement cette mesure extrême, à savoir la fermeture d'une radio.

La liberté de la presse étant historiquement liée à l'émergence des régimes démocratiques, il est essentiel que les médias en tant qu’autres instruments de la bonne gouvernance, soient  protégés contre toute forme d’oppression et surtout de la part d'un organisme  dont  l'indépendance réelle est discutable.

Le Conseil National de la Communication devrait plutôt  jouer le rôle de conseiller et de protecteur des médias quand des problèmes surgissent. Mais nous avons l'amère impression que le CNC se comporte, pour des raisons qui nous échappent, en organe de répression usant de sanctions disproportionnées.

En ce moment crucial dans l'histoire de notre pays, la population burundaise doit bénéficier de toutes les sources professionnelles d'information auxquelles elle a droit, sans exclusive. Et la RPA est l'une de celles-là.

Nous, regroupés au sein du Collectif des Professionnels des Médias de la Diaspora burundaise, bien décidés à défendre le droit à l’information et la liberté d’expression ; nous nous insurgeons avec la plus grande fermeté contre votre décision de suspendre la RPA et vous demandons avec insistance :

 1. D’annuler immédiatement et sans condition la suspension de la RPA, décision qui reste à nos yeux injuste et inappropriée.

2. De prendre des mesures appropriées pour faire cesser sans délais toutes les manœuvres d’intimidation à l’encontre des professionnels des médias auxquelles nous assistons depuis quelques temps.

Espérant que vous allez revoir votre décision, nous vous prions, Monsieur le Président, de croire à l'assurance de notre considération.

 

Signataires

Ahmad   Hassan  : Info-Burundi.net (Pays-bas)

Jean-Claude Karibuhoye: arib.info (Belgique)

Alain Aimé Nyamitwe: umuco.com (Belgique)

Steve De Cliff et Tabu Manirakiza: abarundi.org (Canada) et (Suisse)

Gratien Rukindikiza: Burundi News (France)

Antoine Kaburahe: Journaliste indépendant (Belgique)

 

 

CPI :                                                                                    

-         Président de la République

-         Président  des partis politiques(tous)

-         Président de la sous région

-         Président de l'Afrique du Sud

-         Représentants de ONU et UA au Burundi

-         Amnesty International,

            Reporters Sans Frontières