Burundi news, le 10/10/2015

NDUWAYEZU Eric                                                                                                                                                                                           Rennes, le09/10/2015

22, Rue de la Chalotais

35 000 Rennes                                              

                                                                  A Monsieur François Hollande, Président de la République française

  

                  Monsieur le Président de la République,

  Je vous écris cette lettre pour vous exprimer ma très profonde douleur causée par le silence des grandes puissances politiques et économiques au moment où un dictateur-sanguinaire, Nkurunziza Pierre, extermine le peuple burundais.

 Le Burundi vit des crimes contre l'humanité jour et nuit depuis le 26 avril 2015 dans l'impunité totale et sous le regard du monde entier. Ces crimes ont un commanditaire au sommet et une origine: monsieur Nkurunziza Pierre et son illégal 3éme mandat. La population qui a exprimé son opposition à la candidature d'un mandat inconstitutionnel se voit massacrer par la "police" et une milice composée de burundais et anciens génocidaires rwandais du FDLR que Nkurunziza a embauchés pour massacrer ses opposants.  Avant que monsieur Nkurunziza s'autoproclame "Président" le 20 août de cette année-ci, des contestataires à ce mandat de malheur depuis le 26 Avril 2015, le lendemain de la déclaration publique de Nkurunziza pour un 3ème mandat anticonstitutionnel, ont été réprimés dans le sang. Des manifestants qui ont survécu à cette répression subissent actuellement des enlèvements, assassinats, emprisonnements et tortures jamais connus au monde. Chaque jour, les gens découvrent des cadavres de jeunes, parfois mutilés et ou défigurés pour les rendre méconnaissables par les leurs. Ce système de crimes est la marque de fabrique de Nkurunziza Pierre depuis l'été 2005, date de son accession au poste de dictateur.

        Monsieur le Président de la République française,

Nous, Burundais, nous demandons comment un peuple peut être massacré dans un silence de mort des pays qui pourriez arrêter Nkurunziza dans sa marche vers l'extermination de la population burundaise. Le Président Jacques Chirac dira: "Notre maison brûle et nous regardons ailleurs; nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas" (Sommet sur le climat: Afrique du Sud; septembre 2002) . Je cite sa phrase en cette période où les burundais sommes abandonnés dans les mains d'un sanguinaire, au vu et au su du monde entier sans qu'aucune institution  internationale, une grande puissance, prenne des mesures efficaces pour freiner la machine répressive du sanguinaire dictateur Nkurunziza Pierre.

                Monsieur le Président de la République française,

Veuillez me permettre de vous poser quelques questions:

1. Qu'est-ce qui justifie le manque de position claire de la France sur les crimes contre l'humanité par Nkurunziza Pierre sur des innocents, sur un peuple sans défense et pacifique?

2.Qu'est-ce qui explique le maintien des relations diplomatiques entre la France et le Burundi, un pays sans gouvernement légal depuis Août 2015? Monsieur le Président, la France, pays où a été signé la Déclaration universelle des Droits de l'Homme, devrait clarifier sa position: son soutien ou son opposition à Nkurunziza Pierre depuis sa folle déclaration de se maintenir par la force et dans le sang que ses escadrons de la mort versent tous les jours. La position des pays démocratiques comme la France devrait être unanime: isolement total d'un criminel en retirant leurs corps diplomatiques et chasser tout envoyé -ambassadeur-, d'un Etat voyou comme celui de Nkurunziza Pierre.

 

      Monsieur le Président de la République française,

Les cadavres qui jonchent les rues des quartiers de Bujumbura ayant manifesté leur opposition au 3ème mandat de Nkurunziza Pierre devraient rappeler la même scène des années 90, période d'avant le génocide au Rwanda. Les médias et les organisations internationales des droits de l'homme en parlaient.  L'OUA et  l'ONU s'étaient constituées en lâches et infatigables spectateurs. Après le génocide, ces organisations ont été les premières à venir verser des larmes de crocodiles sur des centaines de milliers de Rwandais assassinés alors qu'elles avaient la capacité d'éviter l'horreur, le droit et le devoir de protéger les opprimés. Est-ce que vous attendez, monsieur le Président de la République française, que les satellites vous présentent les mêmes images sur l'écran de vos postes téléviseurs dans vos salons? Que cela ne se reproduise plus jamais! Mais, si le silence manifesté par la communauté internationale face aux crimes contre l'humanité commis par Nkurunziza continue son cours, attendez-vous à des images pareilles.

       Monsieur le Président de la République française,

Dans le petit coin de Bretagne où je me trouve, rien ne me différencie moralement de mes compatriotes militaires qui se battent en Centre Afrique et en Somalie pour le maintien de la paix dans ces deux pays. Monsieur le Président, quel militaire français resterait en Centre Afrique, Mali, Tchad, Afghanistan,...si leurs familles passaient tous les jours pris en otage par un assassin? Quel militaire français resterait au service d'un pays étranger au nom du maintien de la paix si la France n'en n'avait plus???

                   Monsieur le Président,

Veuillez comprendre ma peine! J'exprime ce que ressentons tous les Burundais meurtris par la cruauté d'un oppresseur que rien ne semble arrêter la folie. Le silence de l'ONU et des grandes puissances, la France comprise, m'ouvre la porte à ces hypothèses:

1.la présence des militaires burundais en Somalie; serait-elle le coût du silence de l'ONU face aux crimes  commis par Nkurunziza et ses policiers sur des innocents?

2. la présence des militaires burundais en Centre Afrique; serait-elle le coût de votre silence et ou manque de position claire sur les crimes contre l'humanité que Nkurunziza Pierre a préparé et commet 7 jours sur 7? L'envoi des militaires Burundais au service des pays étrangers serait un moyen de les éloigner pour exterminer leurs familles restées au Burundi. Leur service tend à devient, petit à petit, un échec irréparable dans la vie du Burundi car les leurs sont massacrés par Nkurunziza Pierre et sa milice appuyés par les génocidaires rwandais (interahamwe et FDLR) présents dans les corps de défense et de sécurité burundais.

 

                            Monsieur le Président, depuis fin 1990 jusqu'en mars 1994, la regrettée Alison Des Forges, historienne américaine qui travaillait pour l'ONG Human Rights Watch avait usé de toutes ses forces pour prévenir au monde entier le pire qui allait s'abattre sur le Rwanda. Des signes annonçant le génocide n'ont pas été la préoccupation des organisations comme L'ONU qui avait tous les moyens d'éviter le génocide mais a préféré le silence. L'ONU et les grandes puissances avaient du personnel professionnel dans la recherche d'information mais cela n'a rien servi en faveur d'un peuple en danger d'extermination. Tous ceux qui avaient les moyens de protéger un peuple a choisi assister au dernier génocide du millénaire passé.  Ce qui se passe au Burundi actuellement, dans l'indifférence du monde entier, est identique à ce qu'a vécu le Rwanda entre fin 1990 et mars 1994. Peut-être qu'on attend que des milliers de personnes tombent sous les coup du dictateur-sanguinaire, Nkurunziza Pierre, dans moins d'un mois? Il y arrivera car sa politique exécutée par ses agents est de tuer au moins une dizaine de personnes chaque nuit.

 

                    Monsieur le Président de la République française,

Je ne peux pas clôturer cette lettre sans revenir sur le rapport du Conseil de Sécurité des Nations Unies, numéro S/2009/603 du 23 Novembre 2009. Ce rapport détaille des relations très étroites entre le gouvernement de Nkurunziza (2008-2010)et des génocidaires rwandais FDLR et Interahamwe basés au Kongo; ces derniers avaient/ont une base arrière au Burundi. Le dictateur-sanguinaire, Nkurunziza Pierre, est une tumeur cancéreuse pour toute la Région des Grands Lacs africains. Il transformé le Burundi en réseau de recrutement et ravitaillement des FDLR en armes et médicaments. L'achat des armes au nom de la police burundaise pour les distribuer au génocidaires rwandais vivant au Kongo suffisait à lui seul d'infliger des sanctions très sévères à Nkurunziza Pierre et ses proches. L'intégration des génocidaires rwandais -FDLR et interahamwe- dans les corps de sécurité et de défense burundais par Nkurunziza se fait au su de tout le monde. Ce sont ces gens-là, inconnus dans la police et l'armée burundaises que Nkurunziza a engagés pour tuer à sang froid des burundais opposés à son illégal 3ème mandat. Les contingents burundais opérant en Somalie et Centre Afrique sont devenus un bouclier que Nkurunziza brandit devant l'ONU et la France pour continuer à exterminer des Burundais dans le silence et indifférence. Quel crime! Quelle lâcheté de l'ONU!

               Monsieur le Président de la République française,

Si la France n'est pas pour les criminels, qu'elle suspende ses relations diplomatiques avec Nkurunziza Pierre dans les plus brefs délais jusqu'au rétablissement de l'ordre au Burundi! Que la France refuse de recevoir toute personne envoyée par Nkurunziza car cela démontrerait votre soutien au dictateur-sanguinaire. Les nôtres sont massacrés jour et nuit par les agents de Nkurunziza. Après la décapitation des 3 religieuses italiennes par les mêmes escadrons de la mort travaillant pour le compte du Sanguinaire burundais dans l'impunité totale, Nkurunziza se sent intouchable. Si la France ne se prononce pas en termes crûs qu'elle se sépare du dictateur burundais, l'image de la France qui a abrité la signature de la Déclaration universelle des Droits de l'Homme ne gardera plus sa place dans les mémoires des gens.

 

                  Espérant une bonne lecture que vous allez réserver à cette lettre, veuillez agréer, monsieur le Président de la République française, l'expressions de mes plus hautes considérations.

 

 

                                                                                                                                                                                       NDUWAYEZU Eric