LETTRE OUVERTE DE NGOGA GATERETSE, UN UPRONISTE AU 1 ER VICE-PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE NDUWIMANA

Au Mudasigana Dr. Martin Nduwimana

Premier Vice-Président de la République du Burundi

A Bujumbura

 

 

Mudasigana Vice-Président,

 

 

Je me permets  encore une fois de vous écrire directement en tant que membre du Parti Uprona pour vous faire état de ma vive et profonde préoccupation quant aux nombreux rapports consistants et vérifiés qui me parviennent faisant état de votre tentative, en connivance avec le Député Thérence Sinunguruza, de porter secrètement secours au trés contesté Président du parti CNDD-FDD et ceci sans en avoir l'accord et encore moins le mandat des organes dirigeants de l'Uprona.

 

Vous vous souviendrez qu'il n'y a pas longtemps, je vous ai écrit pour dénoncer votre silence face à un pouvoir non respectueux des principes universellement reconnus de droits de l'homme, d'équité, de justice et de bonne gouvernance.   Je vous ai demandé à ce moment de prendre le courage à deux mains et de vous désolidariser de ce pouvoir. 

 

Malheureusement, vous avez affiché un silence complice et une apparence d'inaction alors que les instances dirigeantes de l'Uprona avaient rejoint mon appel dans leur grande majorité.   La société civile, les médias ainsi que nos partenaires au sein de la communauté internationale m'ont emboité le pas et ont à leur tour émis leurs critiques et réserves face à un tel pouvoir.

 

Les faits n'ont pas tardé à me donner totalement raison et voilà qu'une crise -quant bien meme passagère mais crise toujours- s'installe au sein du CNDD-FDD, entre les tenants de la logique de la terre brulée et d'autres non encore identifiés mais qui en apparance s'opposeraient à ces derniers.

 

Au lieu de prendre vos distances à ces bisbilles internes au CNDD-FDD somme toute prévisibles après une année d'exercice de pouvoir, voici qu'encore une fois vous volez au secours d'une des parties au grand dam des nombreux Badasigana qui auraient souhaité vous voir oeuvrer plutot à l'unité du parti de Rwagasore.

 

C'est ainsi que je me pose la question de savoir les raisons de votre attachement à défendre mordicus et à tout moment le Député Radjabu et de ce fait donner l'impression que l'Uprona a un intéret dans ces querelles internes au parti au pouvoir alors qu'il n'en est rien.   Ici je passe sous silence vos nombreuses visites nocturnes au domicile du concerné alors que les organes dirigeants de l'Uprona n'étaient ni informé et encore moins tenus au courant de la teneur vos discussions.   Puis-je conlure qu'à l'instar de vos nombreux critiques, que vous avez passé des accords irrévélables, impensables et innomables avec le chef contesté du CNDD-FDD?  Votre silence sur cette question O combine pertinnente est assez révélateur.

 

C'est ainsi que je vous demande de mettre fin à votre démarche solitaire et désastreuse pour le parti Uprona déjà en mal de leadership.   Votre implication avec le Député Thérence Sinunguruza dans une crise interne au parti CNDD-FDD n'est ni du domaine de l'Etat et encore moins de celui du parti de l'union pour le progres nationale; l'Uprona. C'est une manipulation pure et simple du Député Radjabu qui ne porte pas les intéret de l'Uprona dans son Coeur.   Bien au contraire! Et à vous de jouer à ses marionettes.

 

J'ose espérer que mon appel, auquel se joint une grande partie des Badasigana qui auront l'occasion de vous en parler dans des termes plus claires, contribuera à mettre un terme à cette démarche solitaire et sans lendemain pour l'Uprona.

 

Veuillesz agréer, Mudasigana Vice-Président, l'expression de mes sentiments respectueux.

 

 

Fred Ngoga-Gateretse

 

LE PROCES VOULU PAR  RADJABU FINIT PAR L’EMPORTER

 Burundi news, le 20 octobre 2006

Par Gratien Rukindikiza

La manipulation des informations pour écarter des rivaux est un art. On ne s’improvise pas du jour au lendemain expert de montage de scénario. Souvent, les services de renseignement manipulent les informations, les citoyens pour arriver à un but, soit protéger le pouvoir, soit éliminer les opposants.

Au Burundi, le procès des faux putschistes tourne au cauchemar pour le pouvoir.

Au commencement, il y a un voyage qui a tout accéléré. Le président du parti au pouvoir CNDD-FDD, Radjabu,  était en voyage en Belgique. Une rumeur lancée par le Président de la République avait fini par se faire oublier. Le putsch dénoncé par le Président de la République avait été critiqué par plusieurs milieux politiques. La Présidence avait pratiquement retiré ce qui avait été dit à Karuzi au mois de février 2006.

Radjabu voulait mettre en prison tous ceux qui ont été un obstacle pendant leur lutte. Il fallait s’imaginer un stratagème pour arriver à ses fins. Il a manipulé les services secrets et les cadres du parti. Il avait promis de fournir des preuves à son retour de la Belgique. L’ancien Président Ndayizeye, l’ancien vice-Président Kadege, le colonel Ndarisigaranye et d’autres furent arrêtés pour complot contre l’Etat. Ce soi-disant putsch serait en ce moment, d’après certaines informations fiables, l’œuvre de plus de 30 officiers tous originaires des provinces Bururi, Makamba et de la commune Ryansoro, d’où un certain parfum de régionalisme.

La liste était constituée sous la supervision des hommes de confiance de Radjabu. Au moment où Mugabarabona était arrêté, la liste recevait de nouveaux inscrits. Je me garderai de donner les noms de ces officiers qui auraient été jetés en prison tout étant innocents. Sur le bon vouloir d’un ou deux généraux, ou d’un ministre membre du CNDD-FDD, un officier ou un civil pouvait se retrouver sur la liste. Alexis Sinduhije était mis sur la liste par le ministre Karenga Ramadhani.

Au retour de la Belgique, les preuves ont manqué. Le général Adolphe Nshimirimana avait pensé que Radjabu fournirait les preuves. Il fallait confectionner à la hâte. Le commandant Rudadi a essayé de sauver les meubles mais maladroitement. Le pouvoir a changé de juges de la cour suprême pour placer les militants du CNDD-FDD dans cette cour.

La parodie judiciaire actuelle ressemble beaucoup à une pièce de théâtre mal réalisée. Le commandant Rudadi, pièce maîtresse de l’accusation au départ, a innocenté les militaires. Le ministre de la défense a déclaré qu’aucun militaire n’a pas participé de près ou de loin à ces préparatifs de putsch supposé. Un putsch sans militaires, du jamais vu. On s’imagine Ndayizeye et Kagede armés de machettes et lances  monter à l’assaut du palais présidentiel gardé par plus de 3 000 militaires. Un véritable western à la Burundaise !

Ndayishimiye, alias Maconco, a accepté de charger les autres accusés moyennant 200 millions de francs bu. Après tout, il avait déjà été emprisonné pour escroquerie, cette fois-ci il a choisi d’escroquer l’Etat avec la complicité de la Documentation. Les accusations manquent de précisions, Buyoya cité, alors que les faits sont datés au moment où il était aux Etats-Unis.

La justice s’emballe. Le procureur général fait siennes les accusations de Maconco et accuse tour à tour le ministre de la défense, le chef d’Etat major Rwandais Kabarebe, bras droit du Président Kagame et Salim Saleh, petit frère du Président Ougandais. Le général Nkunda du Congo  n’est pas épargné.

Le procureur général a complètement perdu la tête. Même si la ministre des affaires étrangères tente de calmer le jeu sans y parvenir. Un procureur général ne peut pas répéter ce que dit un accusateur sans y croire. Si Maconco avait dit qu’il avait préparé le putsch avec Radjabu, est-ce que le procureur général l’aurait répété ? Je ne crois pas.

Si Buyoya, Niyoyankana, Kabarebe avaient réellement voulu faire un putsch au Burundi, il y aura peu de chances de suivre un tel procès aujourd’hui. La question aurait été de se savoir où seraient le Président Nkurunziza et surtout Radjabu. Quand on prend ses rêves pour la réalité, on a intérêt à les garder pour soi.

Ce procès est riche en mensonges. Le prévenu Mugabarabona a complètement oublié ceux qui l’ont interrogé le premier jour. L’Administrateur adjoint de la Documentation, le colonel Kiziba l’a vu le troisième jour. Toutes ses déclarations ont été faites le premier jour. Or, il affirme dans le procès que c’est Kiziba qui l’a menacé. Pourquoi ne dénonce-t-il pas ceux qui l’ont poussé ou manipulé ?

Les preuves d’accusations sont les seules déclarations de Maconco. Pourquoi Ndayizeye, Kadege et autres ont-ils emprisonnés et non les 30 officiers ? Pourquoi le pouvoir n’a –t-il  pas lancé des mandats internationaux  contre le général Kabarebe avant le juge Bruguère ? Radjabu aurait pu porter le mandat au Président Rwandais  Kagame quand il l’a rencontré. Sauf qu’il a rencontré Kagame sur convocation et non invitation contrairement à ce qu’on laisse croire.

Ce faux putsch finit par avaler ses concepteurs. Radjabu est isolé. Son bras droit Jean Petit a été limogé de la Documentation par le général Adolphe Nshimirimana. Il ne bénéficie plus d’une couverture des services secrets et est devenu vulnérable. Ce limogeage contre le gré de Radjabu est à la base des rumeurs entretenues par les proches de Radjabu qui disaient que le général Adolphe Nshimirimana n’est plus le patron de la Documentation. Tout a été fait pour le faire discréditer auprès du Président de la République, en vain.

Le congrès de Gitega sonne le glas pour Radjabu. Les cadres du parti n’hésitent plus à le critiquer ouvertement. La présidence du parti est à pourvoir. Des noms circulent. Chez les proches de Radjabu, c’est l’inquiétude qui domine. Ils adoptent le profil bas.

Le grand perdant dans ce procès des faux putschistes est Radjabu. Il est emporté par une idée qu’il croyait le faire arriver au pouvoir. Il avait trop misé et il perd tout dans le jeu tragique.

La rédaction souhaite un bon congrès aux militants du CNDD-FDD. Le peuple est derrière vous. Sauvez le pays pour éviter que les autres le fassent à votre place.