Burundi news, le 23/06/2011
CIMPAYE Pancrace Bruxelles, le 22 juin 2011
Bruxelles
Belgique
Objet : Lettre ouverte pour les
Négociations avec l’opposition A Son Excellence Monsieur le Président
De la République du Burundi
A
Bujumbura.
Excellence Monsieur le Président,
En date du 5 février 2011, journée nationale dédiée à l’Unité, je vous avais écris une lettre ouverte qui vous suggérait la meilleure voie de sortie de cette crise politico sécuritaire. La voie du dialogue avec l’opposition extraparlementaire que je prônais, vous venez de la réfuter catégoriquement. En effet votre déclaration du 13 juin 2011 est sans équivoque : « …il n’y aura jamais de négociations avec l’opposition. » car dites- vous, vous êtes un pouvoir démocratiquement élu pour un mandat de cinq ans. Et pourtant la situation politique, sécuritaire et économique est très alarmante. Il y a le feu dans la demeure !
Excellence Monsieur le Président,
Votre refus catégorique de négocier avec l’opposition dans un contexte où tous les indicateurs sont au rouge constitue une déclaration de guerre à ton propre peuple. Avec cette déclaration vous venez de poser un acte très grave et lourd de conséquences. A ce titre ce choix viole l’esprit et la lettre du Pacte de Cohabitation conclu entre burundais et signé le 20Août 2000 à Arusha. En conséquence votre déclaration est une violation de la constitution qui est une résultante de ces Accords. Or la violation de la Constitution par le Président de la République constitue un acte de trahison.
Excellence Monsieur le Président,
Le peuple burundais a été abasourdi par votre refus de toute perspective de négociations avec l’opposition. Il n’en revient pas ! Il a été déboussolé par ce refus, un refus qui émane de Monsieur Pierre Nkurunziza, un pur produit des Négociations. Sur ce, il sied de vous rappeler Monsieur le Président que si vous êtes au pouvoir aujourd’hui c’est à la faveur des négociations et non d’une victoire militaire. Rappelez vous que si vous avez pu être candidat à votre propre succession en 2010 malgré le prescrit du code électoral qui rejetait votre candidature, c’est parce qu’il y a eu négociations. Il est donc surprenant aujourd’hui que vous brandissiez la Victoire Electorale, contestée, de 2010 pour rejeter toute négociation avec l’opposition.
Excellence Monsieur le Président,
Avec votre autorisation laissez moi vous ressasser ce qui est interdit à une VICTOIRE ELECTORALE. Certes la victoire donne le pouvoir de présider aux destinées d’une Nation mais,
Excellence Monsieur le Président,
Une victoire électorale fut-elle du CNDD-FDD qui n’observe pas ces interdits ne peut pas espérer terminer son mandat. A ce propos,
Du haut de la tribune de l’Union Africaine à Addis-Abeba le 13 juin2011, devant un parterre de chefs d’états africains, la Secrétaire d’ Etat américaine Madame Hillary CLINTON a donné un message clair qui explique les raisons du départ de MOUBARAK et de BEN ALI : « …le statu quo, c’est fini ; les vieilles façons de gouverner ne sont plus acceptables. Il est temps pour les chefs de rendre des comptes, de traiter leur peuple avec dignité, de respecter leurs droits et d’obtenir des résultats économiques. S’ils ne le font pas, il est temps pour eux de partir. » Cette envoyée du Président Barack OBAMA devait ajouter : « …pour ces Chefs qui s’accrochent au pouvoir à tout prix, qui suppriment les voix discordantes, qui s’enrichissent, eux et leurs partisans au détriment de leur peuple…changez ou le temps se chargera de vous démontrer que vous êtes du mauvais côté de l’Histoire »
Au demeurant, Excellence Monsieur le Président, un pouvoir qui opprime son peuple, même s’il est élu, il n’ a pas le droit de mépriser l’opposition au point de refuser tout contact ; il n’a surtout pas le droit de se prévaloir d’un mandat quelconque. Dès lors le choix judicieux qui doit conduire au changement que prône Washington passe, chez nous, par les négociations avec l’opposition extraparlementaire. En revanche comme vous fermez toutes les portes à l’opposition, il ne restera qu’une seule voie : celle du « printemps arabe.» Et pour Hillary CLINTON : « le printemps arabe a une signification toute particulière : changez s’il est encore temps ou vous serez changés. »
Excellence Monsieur le Président,
Dans votre fort intérieur vous êtes convaincu que la Révolution Arabe est impossible au Burundi. D’où ce refus des négociations. Ne sous estimez pas le peuple burundais. Le vent de la Révolution soufflera bientôt sur le Burundi. En effet vous avez en face de vous :
Tout compte fait les forces en présence sont en votre défaveur. Le seul atout que vous gardez encore entre vos mains, c’est la PEUR qui a tétanisé le peuple burundais. Apprenez que quand celle-ci changera de camp, la Révolution dont parle Hillary CLINTON triomphera au Burundi. Ce jour là vous réclamerez les négociations à cor et à cri mais vous ne serez plus à mesure d’en déterminer les règles de jeu. Rassurez vous ce jour n’attendra pas 2015.
Excellence Monsieur le Président,
A la veille de la célébration du 49 eme anniversaire de l’Indépendance de notre nation ma pensée va au Prince Louis RWAGASORE, héros de notre indépendance qui avait NEGOCIE avec le colonisateur pour décrocher cette précieuse indépendance ! Ma pensée s’envole également au héros de la Démocratie, son Excellence Melchior NDADAYE qui avait NEGOCIE avec le régime militaire du Major Pierre BUYOYA la naissance de cette précieuse démocratie ! Je salut également l’ancien Président Domitien NDAYIZEYE qui avait NEGOCIE avec brio le retour de la Paix et de la Démocratie et vous a installé au Palais Présidentiel burundais !
Monsieur le Président, pourquoi prenez vous le risque de briser cette chaîne de NEGOCIATIONS qui a jalonné l’histoire de notre nation ? Pour le respect de la mémoire de nos illustres héros, revenez sur votre décision avant qu’il ne soit tard.
Dans l’espoir d’une suite favorable à ma requête, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments respectueux.
(Sé) Pancrace CIMPAYE.
T.C.P.I.
-Aux Présidents du Sénat et de l’Assemblée Nationale.
-Au Vice Président de la République (tous).
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