Burundi news, le
21/06/2014
Pancrace CIMPAYE
Bruxelles, le 19 juin 2014 Royaume de Belgique.
A son
Excellence Monsieur Pierre Nkurunziza
Président de la République du Burundi
A Bujumbura
Avec les
assurances de ma très haute considération
Objet :
Lettre ouverte pour la libération De Pierre Claver MBONIMPA. Excellence Monsieur le Président, Au nom du
Groupe de Réflexion sur l’Avenir Démocratique, Economique et Social du Burundi
(GRADES-KAZOZA), j’ai l’honneur de m’adresser à votre haute autorité afin de me
joindre aux nombreuses voix qui vous demandent de relaxer le Président de l’APPRODH ,
l’Honorable Pierre Claver Mbonimpa. La détention arbitraire de cet éminent
défenseur des droits de l’homme vous enfonce dangereusement et ternit de plus
belle l’image déjà écornée de votre Système. En outre cette détention
déboussole le peuple qui vous a soutenu et certains de vos camarades car elle
dénature l’objet de votre lutte d’hier, au maquis. Excellence Monsieur le Président, L’Honorable
Pierre Claver Mbonimpa, défenseur des opprimés en général et des prisonniers
en particulier fait partie des hommes qui ont souffert, hier, de l’oppression ;
il fait partie des hommes qui se sont donnés corps et âme pour la naissance
d’un Burundi Nouveau, un Burundi juste, un Burundi démocratique, un Burundi,
havre de paix, un Burundi réconcilié. Pour ce faire, sa place ne devrait pas
être en prison mais plutôt autour d’une table où les convives savoureraient
les délices des dividendes de la paix et de la justice « retrouvées » !
Excellence Monsieur le Président, La détention
arbitraire de ce digne fils du Burundi qui fait honneur au peuple burundais à
travers le monde appelle le questionnement suivant : « Pourquoi cette
révolution de Nkurunziza broie -t-elle systématiquement ses fils ? ». Certes
l’Honorable Mbonimpa Pierre Claver n’a pas pris les armes avec vous, mais il a
donné son fils pour mener le même combat à vos côtés ! Quand vous séquestrez ce
vieux sage, dévoué à la cause de tout prisonnier, vous arrive t-il de vous
rappeler qu’il a un fils officier supérieur au sein de vos corps de défense et
de sécurité ? Excellence Monsieur le Président, Dans le même
ordre d’idée, permettez- moi de vous révéler une question qui est sur toutes
les lèvres autour de vous : « Uyumusi Imana yoza ikatubaza iyo Nyangoma ari,
iyo Roméo ari, iyo Ndayikengurukiye ari, iyo Manassé ari ,tworya ivyatsi !
Twomaramara ! Ntitworonka iyo dukwirwa ! » ( Et si le Seigneur devait
nous poser la question aujourd’hui de savoir où est Nyangoma ,Où est Roméo (Radjabu) ,
Où est Ndayikengurukiye , Où est Manassé, nous serions confondus ! Nous aurions
du mal à y répondre !). Au crépuscule de votre règne, les camarades qui
ont cette préoccupation deviennent de plus en plus nombreux autour de vous.
Cette préoccupation qui circule sous le manteau est une bombe à retardement. Dès lors, je
vous conseillerais, Excellence Monsieur le Président de désamorcer cette bombe,
à temps, en relaxant l’Honorable Pierre Claver Mbonimpa . De la même manière
arrêtez de broyer et d’humilier vos compagnons de lutte. La place de ces hommes
n’est ni à l’exil ni en prison. Ils ont droit d’avoir la place au soleil. Le
grand chantier de la réconciliation nationale passe en priorité par votre
capacité de vous réconcilier avec vos compagnons de lutte. Le reste ne serait
que de la poudre aux yeux ! Et si d’aventure vous devriez ignorer cette
réhabilitation, une force que vous ne soupçonnez pas s’en occupera. Ce jour là,
vous ferez appel aux bons offices du président de l’APPRODH, l’Honorable Pierre
Claver Mbonimpa. Et vous aurez honte de le fixer dans les yeux ! Mais en bon
samaritain, et fidèle à son idéale, Mbonimpa vous viendra en aide. Pour cela
vous devriez arrêter de gaspiller sa force et son énergie, car demain vous
pouvez en avoir besoin. Vous devriez donc le libérer rapidement ! Excellence Monsieur le Président, Je ne
saurais terminer cette lettre ouverte sans une pensée à ces jeunes du MSD
condamnés à perpétuité et à ces nombreux militants de l’opposition emprisonnés
pour des mobiles politiques. Hier, vous étiez condamnés à mort par le pouvoir
que vous combattiez. Il est navrant de réaliser que vous répétez les mêmes
traitements d’oppression sur votre peuple. Du coup vous donnez raison à Georges
Bernard Shaw qui soutient que « Les révolutions n’ont jamais allégé le
fardeau de la tyrannie, elles l’ont seulement transféré sur une autre épaule » Dans
l’espoir d’une suite favorable à cette demande de libération de l’honorable
Pierre Claver Mbonimpa, je vous prie d’agréer, Excellence, Monsieur le Président
de la République, l’expression de ma considération distinguée.
Pour
le GRADES-KAZOZA,
(Sé)
Pancrace CIMPAYE.