LA LIBERATION DES JOURNALISTES SONNE LA FIN DU POUVOIR DE RADJABU

 Burundi news, le 03 janvier 2007

Par Gratien Rukindikiza

Aucun pouvoir n’a gagné une bataille contre les journalistes. Les dictateurs ont souvent buté sur les médias. Au niveau mondial, les médias constituent un nouveau pouvoir. Ils sont même capables de défaire les gouvernements. L’ancien Président américain Nixon a perdu le pouvoir à la suite des révélations par les médias. Giscard d’Estaing n’a pas pu gagner contre Mitterrand  à la suite des révélations sur les diamants centrafricains.

Au Burundi, l’emprisonnement des 3 journalistes avait terni l’image du pouvoir à l’étranger alors que le dossier du faux putsch rendait difficile les relations du Burundi avec les voisins d’abord et aussi avec la communauté internationale.

Les journalistes Serge Nibizi, Domitile Kiramvu de la RPA et le directeur de la radio Isanganiro viennent d’être acquittés après un emprisonnement non fondé légalement. Les faits étaient connus depuis le mois d’août 2006 et ce n’est pas à la fin de novembre qu’on emprisonne en détention préventive.

L’acquittement des trois journalistes est une bonne chose en soi. Il permet de détendre l’atmosphère et d’améliorer le climat politique au Burundi. La libération des faux putschistes est prévue incessamment.

Cette libération intervient au moment où le pouvoir burundais change de mains en douceur. Le président du parti CNDD-FDD, Hussein Radjabu, qui a dirigé le pays à la place du Président de la République est en passe de perdre son pouvoir. Le Président de la République reprend progressivement son pouvoir et les proches de Radjabu perdent de plus en plus leur influence à la présidence et à la documentation nationale.

Contrairement aux affirmations de Radjabu, rien ne va entre lui et le général de brigade Adolphe Nshimirimana qui dirige les services de renseignement. Ce problème entre les deux hommes prive Radjabu d’un outil qu’il manipulait pour asseoir son pouvoir. Les miliciens de Radjabu se cachaient derrière la casquette des services de renseignement   pour accomplir leurs sales besognes. Désormais, cette casquette leur échappe et réduit ainsi leur nuisance.

Les cadres du CNDD-FDD ont compris que la fin du pouvoir de Radjabu a déjà commencé. C’est  un secret de Polichinelle que certaines sections du CNDD-FDD dénoncent par écrit les erreurs de Radjabu. La lettre de la section du CNDD-FDD en Belgique est un exemple parmi tant d’autres de cette prise de conscience du faux chemin pris par Radjabu. Dans cette lettre, cette section a dénoncé point par point les manquements du président du CNDD-FDD, Hussein Radjabu. Son arrogance ne lui a pas permis de bien comprendre les enjeux actuels. La réponse à la section a été rédigée par une autre personne du parti qui n’était pas destinataire de la lettre.

La fin du pouvoir de Radjabu ne fera qu’assainir le climat politique au Burundi. Il était derrière les arrestations des faux putschistes et des journalistes. Radjabu voulait détruire les radios RPA, Isanganiro  et Bonesha.

Les Burundais ne feront que retrouver leur liberté d’expression. Ils encouragent le Président de la République à assumer sa tâche.