SIX PRISONNIERS DU FNL LIBERES ET APRES?
Burundi news, le 11 février 2007
Par Gratien Rukindikiza
Les accords avec le FNL ne sont pas encore mis en application. Le FNL a exigé la libération des prisonniers politiques avant de s'engager dans la mise en application des accords avec le gouvernement. Ce dernier avait traîné les pieds. A un certain moment, le FNL avait voulu aussi des aboutissements sur les négociations des postes à obtenir sans résultat.
Aujourd’hui, le gouvernement vient de libérer les six prisonniers du FNL qui étaient emprisonnés dans les Services Nationaux de Renseignement, ancienne Documentation. Officiellement, il ne reste plus de prisonniers à la Documentation du Burundi. Cette libération relance un autre débat du côté du FNL. Il réclame ses hommes arrêtés au cours de l’attaque de Musaga qui date avant même les accords entre le gouvernement et le CNDD-FDD. Or, ces hommes ont été tués selon le principe non écrit dans la guerre civile burundaise, pas de prisonniers, pas de problèmes. Que ce soit l’armée burundaise, que ce soit les FDD, que ce soit le FNL, personne n’a fait de prisonniers de guerre. Les rivières du Burundi ont charrié des cadavres des FDD, des FAB et des FNL.
Outre ces combattants disparus, le FNL ne va pas lâcher le morceau avant d’avoir décroché des postes politiques. Certaines informations parlent d’une attaque de la capitale dans le but d’appuyer leurs revendications. Cette attaque pourrait créer une confusion d’autant plus que la guéguerre au sein du CNDD-FDD entre les proRadjabu et la nouvelle présidence du parti CNDD-FDD n’exclut pas d’éventuels accrochages.
La question du FNL pose un problème aussi du médiateur. Il ressort que le médiateur ne connaît pas très bien les Burundais, les non dits des Burundais. La vraie médiation est en réalité burundaise. Si les deux parties sont sincères, ceux qui les connaissent le plus sont des Burundais neutres, capables, non seulement de les écouter mais aussi de les ramener à la raison pour le bien du pays.