LES DERNIERES MAGOUILLES AU BURUNDI
Par Gratien Rukindikiza
Burundi news, le 25/12/2007
Refoulés de Soudan et de Libye
Le Soudan et la Libye s'étaient engagés à former des agents de la Documentation Nationale. Le Burundi a envoyé 30 personnes au Soudan mais 17 ont été refoulés. En effet, le Soudan s'est rendu compte que le Burundi a envoyé, en plus des agents des services de renseignements, des membres du groupe Halléluia du Président de la République qui ont deux casquettes. Officiellement, ce sont des chanteurs footballeurs et officieusement, ce sont des milices privées du Président de la République. Ils partaient au Soudan pour se former comme les agents de renseignements. Des chanteurs d'une chorale privée religieuse et footballeurs qui sont envoyés pour être formés au maniement des armes, des techniques de filature et d'interrogatoires, c'est le paradoxe burundais.
De même, sur 23 Burundais envoyés en Libye, 13 ont été refoulés pour le même motif que le Soudan. L'Afrique du Sud aurait fait la même chose. Qu'est ce qui se prépare derrière ces milices?
Interpetrole
Le fameux dossier d'Interpetrole nous réserve des surprises. Edmond Bizabigomba avait proposé au gouvernement burundais de négocier avec Interpetrole; une façon de montrer que la vérité n'était pas celle donnée par la version du pouvoir. Le pouvoir est entrain de suivre les conseils de Bizabigomba après l'avoir limogé. Le Président a déjà envoyé un émissaire rencontré Taruk, le patron d'Interpetrole. Il se serait entretenu au téléphone souvent avec le Président Nkurunziza lui-même.
Une commission d'arbitrage a été créée en secret pour négocier un arrangement avec Interpetrole. Les négociations secrètes sont conduites par le conseiller principal du Président, l'ancien ambassadeur à l'ONU, Joseph Ntakarutimana. Une rencontre secrète est envisagée à Bruxelles vers le 05 janvier 2008.
Compte tenu de ce changement de cap, on s'imagine pourquoi Denise Sinakwa, ancien ministre des finances et Isaac Bizimana, ne seraient-ils pas réhabilités.
Budget en déficit et régalien
Le budget burundais de 2008 donne du fil à retordre à l'Assemblée Nationale. Le déficit prévu est inacceptable et les députés ne peuvent pas le voter en l'état. Les députés demandent la stabilisation du budget des services de renseignements qui passe de 1, 3 milliards de francs bu à 2, 70 milliards de francs Bu. Cette augmentation est refusée par les députés membres de la commission des finances malgré la pression exercée sur ces députés. Ils demandent à ce que cet argent finance l'agriculture qui a 2% du budget national.
La police ne connaît pas son effectif
En plus de la désorganisation, la police nationale burundaise a un problème de comptage. Dans le cadre de son budget, les responsables de la police avancent le chiffre de 20 mille policiers. Par ailleurs, des services de la police ont trouvé un effectif de 17 229 policiers. La question qui se pose est de savoir à qui profitent les fonds destinés à nourrir et habiller 2 771policiers.